Fête de la musique à Nantes: Un dépôt collectif de 85 plaintes après l’intervention policière
JUSTICE Les associations Freeform et Media’son vont déposer plainte après les débordements à l’issue de la soirée techno sur l’île de Nantes. Un jeune homme est porté disparu depuis
Marianne Rostan, avocate de l’association Freeform. — F.Brenon/20Minutes
- La soirée techno, organisée sur l’île de Nantes le soir de la fête de la musique s’était achevée dans la confusion.
- Plusieurs personnes étaient tombées à l’eau lors de l’intervention policière.
- Steve Caniço est porté disparu depuis sa participation à la soirée.
Douze jours après l’intervention policière controversée à l’issue d’une soirée techno organisée sur l’île de Nantes dans le cadre de la fête de la musique, les associations Freeform et Media’son annoncent qu’elles vont déposer ce mercredi après-midi une plainte collective pour « mise en danger de la vie d’autrui et violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ». Objectif : « que soient lancées des investigations sur les conditions de l’intervention policière et que des responsables soient, le cas échéant, traduits en justice », explique Marianne Rostan, avocate.
« Ni sommation, ni échauffourée »
Dans la nuit du 21 au 22 juin, vers 4h30, des heurts ont éclaté entre la police, venue demander aux organisateurs de couper le son, et les participants installés quai Wilson, à quelques mètres de la Loire. Des projectiles ont été lancés sur les forces de l’ordre, lesquelles ont répliqué par du gaz lacrymogène, des lanceurs de balle de défense et des grenades de désencerclement. Plusieurs personnes sont tombées à l’eau et ont pu être secourues par les pompiers. Un jeune homme de 24 ans, nommé Steve Caniço, est, en revanche, porté disparu depuis.
Selon l’avocate, 85 personnes, sur un total de 140 témoignages recueillis, se sont engagées à déposer plainte. « Les témoins disent la même chose : la soirée se passait bien et, à un moment, ils ont été submergés par un nuage de lacrymo, il y a eu des tirs et un mouvement de panique. La plupart n’avaient même pas conscience de la présence des forces de l’ordre », rapporte Marianne Rostan. Selon elle, les témoignages n’évoquent « ni sommation de la police, ni échauffourée permettant de comprendre ce qui était en train de se passer ». « Le bilan aurait pu être bien plus lourd. Des centaines de jeunes ont été mis en situation de danger », ajoute l’avocate.
Stigmatisation des autorités ?
« Les jours passent et Steve n’est pas revenu. Un jeune a disparu et c’est très probablement lié à l’intervention des forces de l’ordre », estime Samuel Raymond, directeur de Freeform, pour qui les rassemblements de musiques techno et electro sont victimes d’une « stigmatisation » des autorités. Le directeur départemental adjoint de la sécurité publique de Loire-Atlantique avait affirmé la semaine dernière qu’ « aucune charge » n’a été menée pour « repousser les jeunes vers la Loire »
Le parquet de Nantes a ouvert une enquête judiciaire pour disparition inquiétante. L’IGPN, la police des polices, a également été saisie d’une enquête administrative sur le déroulement de l’intervention policière.
Source : 20 Minutes
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