Evacuation du Mont Saint-Michel: amende pour l’homme qui appelait à tuer des policiers
Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le Mont Saint-Michel attire près de 2,5 millions de touristes par an – Damien MEYER / AFP
Mercredi, l’homme qui a appelé à tuer des policiers au Mont Saint-Michel, provoquant l’évacuation du monument, a été condamné à une contrainte pénale et 350 euros d’amende.
Un homme de 36 ans a été condamné mercredi en correctionnelle à Coutances à une peine d’amende pour avoir appelé à tuer des policiers et leurs familles au Mont Saint-Michel en avril, provoquant l’évacuation de ce site très touristique.
Il a été condamné à trois ans de contrainte pénale, pour provocation non suivie d’effet au crime, et d’une amende de 350 euros pour injure publique envers un corps constitué. Le parquet avait requis mercredi matin 18 mois de prison dont six avec sursis en plus de l’amende.
La contrainte pénale inclut l’interdiction de changer d’adresse, l’obligation de se soumettre à des soins et de chercher un travail.
« Propos haineux inadmissibles »
« Cet homme va parvenir à terroriser les personnes qu’il accoste avec ses propos haineux inadmissibles, laissant craindre un passage à l’acte » dans un contexte de menace terroriste « particulièrement sensible », avait lancé durant l’audience Anaïs Morin, substitute du procureur de la République.
Ce jour-là « peut-être qu’il espère que les personnes qu’il accoste vont commettre les injonctions » à tuer des policiers, a ajouté la magistrate tout en réclamant une peine adaptée à la « pathologie », et à « l’altération du discernement » du prévenu au moment des faits.
« C’était pas mon but de faire peur (…) Je voulais attirer l’attention (…) J’étais dans un état d’excitation lié à ma maladie. (…) Je venais d’apprendre que ma fille avait été placée à la DASS », a déclaré à la barre le prévenu détenu, père d’une enfant dont il n’a jamais eu la garde, s’excusant à de multiples reprises.
Schizophrène
Cet homme, « schizophrène » selon son avocate, sans emploi depuis février, a reconnu avoir lancé devant de nombreux témoins le 22 avril « A mort les keufs, faut tous les buter », « il faut tuer leurs familles et leurs enfants » et avoir qualifié les forces de l’ordre de « nazi ».
Ces menaces de mort proférées publiquement un mois après le décès du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, mortellement blessé par un jihadiste, et deux ans après l’assassinat d’un policier et de son épouse à Magnanville, avaient amené le préfet à ordonner par précaution l’évacuation du Mont Saint-Michel le 22 avril au matin.
Le suspect avait été repéré le 22 avril sur une aire d’autoroute entre le Mont et Caen, avant d’être interpellé vers 23h30 dans l’agglomération de Caen. Il avait été mis en examen et écroué le 24 avril.
Il cumulait déjà sept condamnations sur son casier judiciaire pour consommation de stupéfiants, outrage, appels téléphoniques malveillants.
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