Européennes : le scénario noir de Macron
Distancé par le Rassemblement national dans l’Eurotrack d’OpinionWay, En Marche doit impérativement remobiliser pour gagner les européennes dans un mois. C’est la capacité d’Emmanuel Macron à réformer et à réussir l’acte II de son quinquennat qui est en jeu.
Ce n’est pas encore l’annonce d’un échec assuré. Mais c’est une sérieuse alerte. A un mois tout juste des élections européennes , la liste de la majorité est distancée par celle du Rassemblement national dans l’Eurotrack d’OpinionWay . La République En Marche peine à mobiliser, contrairement au parti de Marine Le Pen, et n’est plus crédité que de 21 % des intentions, contre 24 % pour la formation d’extrême-droite. Un écart de 3 points qui interpelle.
Seule bonne nouvelle pour le mouvement présidentiel : l’électorat de François Fillon, qui avait rallié Emmanuel Macron, ne revient pas vers Les Républicains, pour le moment. Mais il n’est pas exclu qu’il le fasse dans le mois à venir. Ce sera la clef du scrutin. Si tel était le cas, « ce serait une tout autre histoire qui s’écrirait », prévient Bruno Jeanbart d’OpinionWay. C’est en tout cas ce que doit à tout prix éviter Emmanuel Macron.
Voir la liste de la majorité arriver en deuxième position le 26 mai, a fortiori au coude-à-coude avec celle des Républicains, serait un scénario catastrophe pour le chef de l’Etat. Sa capacité à réformer et à réussir l’« acte II » de son quinquennat en sortirait fortement amoindrie.
Victoire impérative
Emmanuel Macron est déjà très impopulaire. Il a cruellement besoin d’une victoire électorale, même relative, dans un mois, pour se remettre en selle et repartir de l’avant. C’est l’objectif qui a été publiquement assigné à ses troupes. Un échec serait lourd de conséquences.
Le chef de l’Etat conserverait, bien sûr, sa majorité à l’Assemblée pour voter ses réformes. Mais sa capacité d’action serait sérieusement entamée pour la suite du quinquennat. D’autant qu’il ne peut pas trop espérer se refaire aux élections municipales de mars 2020, tant ce scrutin s’annonce compliqué pour En Marche. Faute d’implantation locale forte, le parti présidentiel n’est pas assuré de gagner une seule grande ville.
La messe n’est pas encore dite. La campagne des européennes n’a pas encore vraiment démarré et elle va se jouer dans les quatre semaines qui viennent. La gauche se déchire , au point de décourager son électorat. Et la droite reste scotchée sous la barre des 15 % . Mais la bataille s’annonce difficile pour La République En Marche, avec une tête de liste, Nathalie Loiseau, singulièrement affaiblie par les révélations sur son passé d’étudiante .
Stéphane Dupont
Source : Les Echos
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