Essonne : 5 ans de prison pour avoir violé sa collaboratrice
La victime avait dénoncé une trentaine de viols commis par son supérieur hiérarchique au sein de l’entreprise où elle travaillait entre 2003 et 2013.
Cour d’assises d’Évry. L’avocat de la défense, Me Avi Bitton, a annoncé qu’il fera appel. LP/S.M.
L’accusé comparaissait libre. Il est reparti les menottes au poignet. Ce chef d’agence dans une entreprise installée à Draveil puis à Viry-Chatillon, accusé d’une trentaine de viols entre 2003 et 2013, par sa collaboratrice a été condamné ce vendredi soir à cinq ans de prison ferme par la cour d’assises de l’Essonne. Cet homme de 60 ans avait déjà été condamné en 2017 à 15 mois de prison avec sursis pour harcèlement et agression sexuelle sur une autre employée de l’agence.
L’accusé a nié jusqu’au bout
« On a voulu faire un exemple avec un innocent », proclame Me Avi Bitton, qui a annoncé son intention de faire appel. L’avocat de la défense a dénoncé une « procédure qui n’est pas équitable ». « Le mari de la victime est policier. L’enquête a été menée par un commissariat qui se trouve à 7 minutes du sien », note l’avocat de la défense. « Pendant l’instruction, mes demandes d’actes ont été refusées », poursuit-il. Et de se plaindre du procès lui-même où il a été « chahuté », « ridiculisé ».
Son client a nié jusqu’au bout, assurant qu’il s’agissait d’une relation extraconjugale consentie. Et que cette plainte, c’était pour que le mari de la victime n’apprenne pas cette relation. Il évoque également un complot.
Des salariées confirment le comportement déplacé de leur patron
Mais durant l’enquête, d’autres salariées ont elles aussi dénoncé des faits d’agressions sexuelles. La plupart ont fait état de son comportement déplacé vis-à-vis des femmes. Des témoignages qui ont sans doute pesé lourd. « Toutes ont mis en place des stratégies pour échapper à ce prédateur », rappelle l’avocate de la partie civile, Me Marjolaine Vignola. « C’est un prédateur de proximité, cingle l’avocat général. Il choisit ses victimes, n’embauche que des jeunes femmes. Il est dans le déni. Si vous l’acquittez, il va recommencer. »
Durant tout le procès, l’honnêteté de la victime, aujourd’hui âgée de 40 ans, a été remise en cause. L’accusé n’a pas hésité à la traiter de « sale menteuse », rappelle l’avocat général, qui avait requis une peine de neuf années de prison.
La victime a fait une tentative de suicide en 2018
« Vous pensez qu’elle a enduré toute cette procédure, le fait d’envoyer quelqu’un en prison, juste pour que son mari n’ait pas de peine, interroge le magistrat. C’est de la fiction, c’est impossible ! Elle a révélé ces faits à ses collègues à l’occasion de l’autre plainte déposée par une autre salariée en disant oui, j’ai été violée, mais je ne veux pas qu’on en parle. Ce n’est pas comme ça qu’on monte une machination. »
Depuis les faits et leur dénonciation, la victime, après un mi-temps thérapeutique, a dû cesser le travail et a fait une tentative de suicide en 2018. Elle est retournée à la Réunion, près de sa mère, afin de tenter de se reconstruire.
Source : Le Parisien
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