Enquête sur le suicide d’un policier du Val-de-Marne
Le policier disparu travaillait depuis un an au commissariat de Maisons-Alfort (Val-de-Marne). (Capture d’écran) Google street view
L’épouse d’un officier a porté plainte après son suicide, estimant que la hiérarchie de son commissariat en est responsable. Une enquête a été confiée à la police des polices.
De son bureau au commissariat de Maisons-Alfort (Val-de-Marne), il avait une belle vue sur le cimetière. « Ça faisait un peu bizarre quand je passais le voir mais bon, c’est lui qui avait demandé à changer parce que son ancien espace de travail était trop exigu », se souvient un de ses copains qui lui rendait visite de temps en temps.
Le 3 septembre dernier, le commandant de police Damien C. s’est tiré une balle dans la tête avec son arme de service dans sa voiture, quasiment devant chez lui. C’est sa femme, elle aussi policière, qui l’a découvert en pleine nuit. C’est elle aussi qui a déposé plainte à l’IGPN, la police des polices, contre la supérieure hiérarchique de son mari pour harcèlement. L’ex-compagne du commandant aurait elle aussi porté plainte contre la commissaire de Maisons-Alfort pour la même raison. Une enquête étant en cours, le parquet de Créteil n’a pas souhaité s’exprimer à ce sujet. En 2017, 48 policiers se sont donné la mort, suscitant un malaise grandissant dans les rangs. Une cagnotte a été lancée par l’union des policiers nationaux indépendants pour réaliser un clip sur le suicide dans cette profession.
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Cela faisait près d’un an que le commandant travaillait à Maisons-Alfort. « Mais il a fait quasiment toute sa carrière de flic à Boissy-Saint-Léger où il a gravi les échelons, précise un de ses amis. C’était un officier très apprécié, proche de ses gars. »
Après sa mutation, le moral de Damien C. s’effondre. « Il ne pouvait prendre aucune décision alors qu’il était adjoint, assure une de ses proches. Il n’avait la mainmise sur rien. Il arrivait à sa chef de ne plus lui dire bonjour. On l’a accusé d’être déloyal pour une histoire de mutation. Il le vivait très mal. Il souffrait vraiment de l’absence de reconnaissance dans son travail ».
Est-ce donc pour des raisons professionnelles qu’il s’est donné la mort ? C’est ce que cherche à déterminer l’IGPN. Une enquête complexe puisque Damien C n’a laissé aucun courrier et ne s’est pas suicidé sur son lieu de travail. « Il n’avait pas de problèmes personnels », insistent ses proches. « La commissaire de Maisons-Alfort est quelqu’un de très apprécié par sa hiérarchie et elle a toujours fourni un travail de qualité », a fait savoir la Préfecture de police. Selon une autre source dans la hiérarchie, « il est difficile de tirer des conclusions alors que cette personne n’a pas encore été entendue ». Et de s’étonner « qu’un policier en souffrance au travail se suicide le jour où il devait commencer à travailler dans sa nouvelle affectation ».
« Oui, il devait travailler dans un nouveau commissariat, reconnaît une proche du commandant. C’était à 1 h 30 de chez lui, il ne voulait plus y aller. Il voulait se consacrer davantage à sa famille, et moins à son métier de policier. »
Une cagnotte a par ailleurs été lancée par l’Union des policiers nationaux indépendants pour réaliser un clip sur le suicide dans la profession.
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Source : Le Parisien
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