En Inde, le seul État où l’épidémie flambe actuellement est celui qui a le plus vacciné

Auteur(s): Patrice Gibertie, pour FranceSoir

TRIBUNE – L’Inde a réussi, même si Big Pharma ne le veut pas !

L’inde ne pouvait pas réussir. Depuis six mois, je suis ce qu’il se passe dans ce pays, grand producteur de médicaments, de vaccins et du fameux kit Ziverdo. L’incroyable victoire contre la maladie a surpris, et pourtant nos médias ne peuvent l’admettre, alors ils mentent.

Quelques rappels : le Kerala a un taux de vaccination comparable à celui de la France pour les plus de 65 ans ; l’ivermectine y est proscrite ; il impose un passe sanitaire. Résultat : la semaine dernière, le Kerala représentait 50 % des décès covid-19 de l’Inde, alors qu’il compte seulement 3 % de sa population totale.

Histoire d’un mensonge médiatique

La presse commença par dresser un tableau apocalyptique de l’Inde en avril dernier. Elle confondit inhumation rituelle et panique devant la covid-19. Le Gange est un fleuve sacré…

Puis, elle expliqua que le nombre de cas était sous-évalué. Malheureusement pour nos journalistes, l’omniprésente OMS ne confirma pas l’accusation et ses employés saluèrent la mobilisations des autorités locales, en particulier de l’Uttar Pradesh. L’OMS a depuis longtemps confirmé la surprenante qualité du système de surveillance des épidémies dans ce pays. De plus les accusations ne pouvaient expliquer les différences énormes entre les États du pays.

Alors, comment l’expliquer ?

Le New York Times a rapporté que la baisse colossale des cas de COVID en Inde était inexplicable, et la BBC a déclaré que la montée du Kerala était également un mystère. En France, la presse a manifesté une certitude : ça ne peut être grâce à l’ivermectine.

Libération écrit : “Parmi les questions parvenues à CheckNews au sujet de la situation en Inde, certaines  interrogent le rôle qu’a pu jouer un traitement, l’ivermectine, ajouté le 28 avril à la liste des traitements recommandés par le ministère de la Santé indien (pour les formes légères et asymptomatiques). De fait, cette décision – et a fortiori son déploiement sur le terrain – sont postérieures au pic des infections. On remarquera en outre qu’en Inde, l’ivermectine n’a pas été préconisée en prophylaxie (pour prévenir l’infection), avec donc peu d’effets attendus de manière précoce sur l’évolution des nouveaux cas. À noter que quarante jours après avoir ajouté l’ivermectine à la liste des traitements recommandés, le ministère de la Santé indien a révisé son jugement. Depuis la seconde semaine de juin, ce traitement ne figure plus dans les recommandations – pas plus que l’hydroxychloroquine la doxycycline, le favipiravir ou l’azithromycine.”

Toute la presse partage le délire de l’AFP : Le Figaro ; L’indépendant ; France Culture.

Il faut dire que le pays enregistrait chaque jour 4 000 décès covid-19, et brutalement les chiffres s’effondrent…

Plusieurs erreurs

L’Inde est un État fédéral, aussi la politique de santé relève-t-elle de chaque État. De très nombreux états ont massivement utilisé l’ivermectine et l’utilisent encore. C’est le cas de l’Uttar Pradesh (230 millions d’habitants ou de Delhi). En d’autres termes, dans l’Uttar Pradesh, quand il y a un malade, toute sa famille reçoit de l’ivermectine.

C’est le fameux kit Ziverdo, distribué à des milliuons de personnes. L’OMS témoigne de l’efficacité des équipes médicales locales. L’Uttar Pradesh a été le premier État indien à utiliser l’Ivermectine, faisant même mieux que Delhi en l’utilisant de manière précoce et préventive.

“Uttar Pradesh was the first state in the country to introduce large-scale prophylactic and therapeutic use of Ivermectin. In May-June 2020, a team at Agra led by Dr. Anshul Pareek, administered Ivermectin to all RRT team members in the district on an experimental basis. It was observed that NONE OF THEM developed COVID-19 despite being in daily contact with patients who had tested positive for the virus” Uttar Pradesh State Surveillance Officer Vikssendu Agrawal said.

“L’Uttar Pradesh a été le premier État du pays à introduire l’utilisation prophylactique et thérapeutique à grande échelle de l’Ivermectine. En mai-juin 2020, une équipe d’Agra dirigée par le Dr Anshul Pareek a administré l’Ivermectine à tous les membres de l’équipe RRT du district à titre expérimental. Il a été observé qu’AUCUN d’entre eux n’a développé le COVID-19 bien qu’ils aient été en contact quotidien avec des patients qui avaient été testés positifs pour le virus”, a déclaré Vikssendu Agrawal, agent de surveillance de l’État d’Uttar Pradesh.

Le gouvernement fédéral a accepté d’inclure l’ivermectine le 28 avril, presque tous ont alors suivi. Pour être clair, le 22 avril, le All India Institute of Medical Science (AIIMS) et le Conseil indien de la recherche médicale (ICMR) ont ajouté l’ivermectine au protocole comme option pour le traitement précoce – même dans les cas bénins – de COVID-19.

Cette directive a été mise à jour le 17 mai 2021 et continue d’incorporer l’ivermectine, bien que certains États comme le Tamil Nadu et le Kerala aient choisi de ne pas adopter ce protocole d’ivermectine – à leur grand détriment.

Le Conseil indien pour la recherche médicale (ICMR), le principal organisme de recherche en santé du pays, n’a cependant pas révisé ses directives cliniques où il approuve l’administration d’ivermectine ou d’hydroxychloroquine.

Par ailleurs, la pression de l’OMS fut considérable dans l’Inde du Sud. Cette pression conduisit le Tamil Nadu à abandonner l’ivermectine après quelques jours d’adoption seulement. Il en fut de même pour une direction du ministère de la Santé, la DGHS. La pression de Big Pharma conduisit ces États à opter pour le remdesivir, avec des effets désastreux. L’association des avocats indiens a depuis traduit la responsable de l’OMS en justice.

Alors que le Kerala a inclu l’ivermectine dans la directive de son État en avril, il a limité son utilisation aux seuls cas de classe B – les cas graves ou ceux avec une maladie associée, ce qui rend son utilisation beaucoup moins importante que si les cas bénins étaient autorisés. Cela signifiait qu’il était réservé comme traitement tardif s’il était utilisé.

Enfin, le Kerala a complètement abandonné l’utilisation de l’ivermectine le 5 août 2021. 

Quels enseignements pouvons-nous tirer de ces différences entre les États ?

Les États majoritaires qui ont précocement soigné ont rapidement et massivement vaincu l’épidémie ; l’Uttar Pradesh est la référence. Ces États ont très peu vacciné (moins de 5 % de la population). D’autres États ont fait confiance au remdesivir, ont vacciné précocement, et n’ont autorisé l’ivermectine que ponctuellement.

Au sud, le Kerala s’est illustré par son opposition forcée à l’ivermectine et aux traitements précoces. Mi-août, la ministre de la Santé du Kerala, Veena George, a informé que l’État avait vacciné plus de 50 % de la population avec la première dose du vaccin Covid-19. Elle a déclaré qu’un total de 17 788 931 personnes (50,25 %) avait reçu la première dose lundi. Mais surtout, les cinq millions de plus de soixante ans sont vaccinés.

Fin août, le désastre au Kerala

L’État compte 179 155 cas actifs de cas de Covid-19 et un total de 18 601 personnes ayant succombé au virus mortel jusqu’à présent. Au cours de la semaine dernière, le Kerala représentait plus de 50 % des cas de Covid-19 en Inde. Avec seulement 3 % de la population du pays.

Selon Juan Chamie, l’analyste de données basé à Cambridge qui a fourni des informations graphiques et publié sur COVID, il y a plusieurs raisons pour lesquelles les cas covid-19 sont devenus incontrôlables au Kerala :

“Ma principale explication actuelle est le manque de traitement précoce. Le protocole COVID du Kerala d’avril 2021 incluait l’ivermectine, mais pas comme traitement précoce. En conséquence, seul un petit groupe s’est qualifié, ceux des patients de catégorie B présentant des facteurs à haut risque. Le nouveau protocole du 5 août est encore pire. Ils ont supprimé l’ivermectine (complètement).”

Un autre facteur, selon Juan, était la mauvaise recherche des contacts. De plus, selon un audit gouvernemental indien, la transmission familiale était un problème important.

L’Hindu a rapporté le 11 août 2021 : “Dans des districts tels que Malappuram et Kozhikode, où la taille de la famille est énorme et les familles mixtes sont la norme, le virus se propageait au sein des familles, entraînant un taux de positivité élevé des tests.”

Juan Chamie a ajouté ceci à propos du taux de positivité des tests : « Si vous regardez le taux de positivité des tests du Kerala, il est passé de plus de 25 % à 10 % et est resté stable autour de ce chiffre. Depuis, le dernier changement de protocole qui a supprimé l’ivermectine, le taux de positivité augmente. En moins de deux semaines, le taux de positivité a bondi et est actuellement supérieur à 15 %, le plus élevé des deux derniers mois. »

Cependant, la caractéristique la plus problématique est le taux de vaccination élevé du Kerala par rapport aux autres États indiens. Alors que la vaccination devrait être une bonne chose, elle peut avoir de graves conséquences lorsqu’elle conduit à une transmission virale galopante.

L’Uttar Pradesh de son côté, compte le plus faible nombre de décès et d’infections par COVID en raison de l’utilisation précoce et préventive de l’ivermectine pour tous les contacts familiaux. Ceci malgré le fait que l’Uttar Pradesh n’ait qu’un taux de vaccination de 4,9 %, l’un des plus bas de tous les États de l’Inde. D’autre part, le Kerala se classe dans le top cinq des États les plus vaccinés, avec 70 % des citoyens de 45 ans et plus, et près de 56 % de sa population ayant reçu au moins une injection. 

Le problème, c’est que la vaccination peut donner à un État un faux sentiment de sécurité. Dans un article publié le 13 août, les détails du confinement du Kerala ont été discutés. Ceux avec un test PCR négatif, ceux avec une infection COVID résolue antérieurement et ceux avec au moins une vaccination en ont été exemptés. Seulement, une seule dose n’empêche pas la transmission, donc le virus a continué de circuler librement, tandis que l’utilisation de l’ivermectine permet quant à elle de réduire la charge virale des patients et donc de diminuer les chances de transmission.

En effet, comme l’a admis le CDC, les charges virales des vaccinés sont tout aussi élevées que celles des non vaccinés. Cela signifie qu’une personne infectée vaccinée peut propager le virus aussi rapidement qu’une personne non vaccinée. De plus, la charge virale de l’infection Delta est souvent de l’ordre de 1 000 fois supérieure à celle de la souche d’origine. Enfin, une personne vaccinée peut présenter des symptômes plus légers voire inexistants, l’amenant à prendre moins de précautions. On en revient au sentiment de fausse sécurité.

Beaucoup pensent que les infections chez les vaccinés sont rares. Mais, pour citer un autre exemple, lors de la récente épidémie du Massachusetts, le CDC a signalé que sur 469 cas, 74 % se sont produits chez les vaccinés. Par ailleurs, parmi les cinq États américains qui comptabilisent le plus de cas covid-19, deux d’entre-eux sont aussi parmi les plus vaccinés du pays : l’Oregon et Hawaï. La situation dans l’Oregon est suffisamment grave pour appeler la Garde nationale, tandis que le directeur de la Santé d’Hawaï utilise des termes tels que catastrophe et crise. 

Pour en revenir à nos moutons, l’État indien du Kerala se classe dans le top cinq des 29 États indiens les plus vaccinés. Cependant, si une personne vaccinée propage le virus alors qu’une personne sous ivermectine ne le fait pas, cela expliquerait l’échec du Kerala.

En somme, si l’ivermectine peut compenser la faible utilisation de la vaccination, la vaccination ne peut compenser la faible utilisation de l’ivermectine.

Article original publié sur le blog de Patrice Gibertie, agrégé d’histoire, professeur de chaire supérieure en géopolitique et histoire économique.

Auteur(s): Patrice Gibertie, pour FranceSoir

Source : Résistance mondiale

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