En Dordogne, quatre brigades de gendarmerie vont fermer
Les brigades de Sainte-Alvère, Monpazier, Le Buisson et Le Lardin seront regroupées aux chefs-lieux voisins
« Nous conservons les 600 gendarmes du département », assure le colonel Bréart de Boisanger.
Philippe Ducène, le bouillant maire de Sainte-Alvère (24), défend depuis des mois la présence d’une gendarmerie sur sa commune. Il avait écrit au ministre de l’Intérieur et obtenu le vote d’une motion pour son maintien au Conseil départemental en juin (alors qu’il n’était plus élu). « Les rumeurs que j’entendais depuis 2014 m’ont été confirmées cette semaine par le colonel qui est venu me voir », annonçait-il vendredi, vent debout.
Le colonel Bréart de Boisanger, qui commande le groupement de gendarmerie de la Dordogne, relativise cette opération.
« Nous conservons les 600 gendarmes présents dans le département, mais je préfère les voir sur le terrain que dans des gendarmeries qui ne sont pas souvent ouvertes. À Sainte-Alvère, elle n’accueille le public que deux demi-journées par semaine. » Le colonel Bréart de Boisanger
Le colonel Bréart de Boisanger privilégie l’efficacité.
D’ici la fin de l’année ou début 2016, les effectifs (six hommes) seront réunis avec Lalinde, pour former une communauté de 16 gendarmes. Le colonel souligne aussi le faible taux de délinquance du secteur et la vétusté des locaux et logements de Sainte-Alvère.
Quatre sites concernés
De même les brigades de Monpazier et Le Buisson seront fermées pour être regroupées à Beaumont-du-Périgord. Quant aux gendarmes du Lardin (déjà déplacés de La Bachellerie), ils iront grossir les effectifs de Terrasson. « Seuls ces quatre sites sont concernés par cette réorganisation », assure le colonel. Il réfute les bruits qui circulent au sujet des brigades de Rouffignac ou Savignac-les-Églises.
Il y avait 50 brigades pour 50 cantons depuis 1850. Leur nombre va baisser, « mais en ne tenant plus compte des découpages administratifs », explique le patron des gendarmes. Il n’y a plus que 25 cantons en Dordogne, mais la taille de certains compliquerait les interventions. Les militaires privilégient l’efficacité et ont pris en compte les temps de déplacement.
« Un symbole de l’État »
Philippe Ducène (élu divers droite) est cependant furieux de cette décision.
« À un moment où nous sommes en guerre contre le terrorisme, on enlève l’immersion des gendarmes de terrain qui participent au renseignement. C’est un paradoxe effroyable. C’est encore un symbole de l’État qui part de nos campagnes. Après, il ne faudra pas s’étonner de voir le vote pour le Front national s’accentuer. » Philippe Ducène
Il s’en prend aussi aux parlementaires « qui ont un double discours entre ce qu’ils votent à Paris et ce qu’ils défendent ici ».
Mis en cause, le député socialiste et président du Conseil départemental Germinal Peiro parle « d’ajustements pour rendre l’action des gendarmes plus efficace. Au plan national, la sécurité, la justice et l’éducation restent des priorités : l’État créé des postes. En Dordogne, il n’y a aucune suppression dans la gendarmerie, c’est ce qui importe ».
Il rappelle que la Dordogne reste l’un des départements les plus sûrs de France (90e sur 96 pour les atteintes aux biens).
Source : Sud Ouest
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