Économie de guerre: le Livret A va pouvoir soutenir l’industrie de la défense
Pascal Samama. Le 08/11/2023
Les ressources du Livret A pourront servir à financer l’industrie de la défense, selon un amendement du projet de loi de finances visé par le 49.3 du gouvernement.
Elisabeth Borne a une nouvelle fois usé du 49.3 pour faire passer à l’Assemblée nationale le volet « dépenses » et l’ensemble du projet de loi de finances pour 2024 en première lecture. Dans ce texte, un amendement donne la possibilité d’utiliser les ressources du Livret A et du Livret de développement durable pour financer les entreprises de l’industrie de défense française.
Cet amendement, issu d’un rapport du député Horizons de Charente-Maritime Christophe Plassard, a eu l’appui du président de la Commission de la défense nationale et des forces armées, Thomas Gassilloud, ainsi que du député Jean-Louis Thiériot. Après une première tentative de parlementaires lors de l’examen de la Loi de Programmation militaire, cette proposition a cette fois reçu le soutien du gouvernement et a donc été conservée.
Mobiliser les forces morales de la Nation
En début d’année, le rapport de Christophe Plassard proposait aux Français de participer à l’effort de guerre en « mobilisant l’épargne des Français au bénéfice de l’industrie de défense ».
« Les encours du livret A et du livret de développement durable et solidaire ont atteint quelque 510 milliards d’euros à la fin de l’année 2022. Il est de la responsabilité de l’État de faire converger l’épargne privée disponible avec ses priorités stratégiques », notait Christophe Plassard qui estimait dans son rapport que « l’économie de guerre devait nécessairement inclure une mobilisation des forces morales de la Nation »
La frilosité des banques
Sans le dire explicitement, cet amendement pointe la frilosité des banques dans le financement des entreprises de l’armement. Dans son rapport, Christophe Plassard notait qu’avec les institutions financières, elles, sont « réticentes à financer l’industrie de défense », parfois qualifiée d’industrie « sale ».
« Le secteur financier montre une certaine réticence et se révèle peu enclin à investir dans le domaine de la défense », admettait récemment Emmanuel Levacher, PDG d’Arquus, lors d’un débat organisé par le Groupement des Industries Françaises de Défense et de Sécurité terrestres et aéroterrestres (GICAT).
Ce dirigeant précisait que si les grands groupes peuvent parfois s’autofinancer, les PME sont confrontées a des difficultés pour « l’obtention de garanties ou de cautions », notamment pour les exportations. Dans ces cas, les entreprises françaises doivent « trouver des solutions auprès de banques locales ».
Source : BFMTV
Laisser un commentaire