Dix ans après, la justice rouvre le dossier sur la mort de la gendarme Myriam Sakhri
Myriam Sakhri était âgée de 32 ans lorsqu’elle a mis fin à ses jours.
La gendarme Myriam Sakhri est décédée il y a près de 10 ans. Elle avait été retrouvée morte le 24 septembre 2011 dans la caserne Delfosse à Lyon, où elle travaillait. La justice a décidé de rouvrir le dossier, à la demande de la famille qui a fourni de nouveaux éléments.
Les proches de la défunte n’ont jamais cru en l’hypothèse d’un suicide pour raisons personnelles. La gendarme Myriam Sakhr, 32 ans, a été retrouvée sans vie il y a maintenant près de 10 ans. La justice a décidé ce vendredi de rouvrir le dossier, à la demande de la famille.
Une requête de 64 pages contenant de nouveaux éléments et de nouveaux témoignages a été versée au dossier en novembre dernier. La procureure générale a alors saisi la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon, réclamant la réouverture d’une information judiciaire pour « harcèlement » et « homicide involontaire ».
Une première enquête ayant conduit à un non-lieu
Une première information judiciaire avait été ouverte en 2012 après une plainte de la famille mais s’était soldée par un non-lieu en 2013, confirmé en appel en 2014 puis par la Cour de cassation en 2015. Les juges avaient écarté la piste d’un harcèlement, indiquant que la militaire s’était donné la mort pour des « raisons personnelles ».
Myriam Sakhr s’est suicidée d’une balle dans la poitrine dans son logement de fonction de la caserne Delfosse le 24 septembre 2011. Une arme de service avait été retrouvée sur place. La trentenaire avait laissé un mot avant de mettre fin à ses jours : « Merci à G. le connard !! ». Il s’agit de son supérieur direct, un colonel devenu général de brigade depuis le drame.
La gendarme travaillait depuis 2010 au centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG). « Outre le fait que l’atmosphère est tendue, je dois en plus supporter les réflexions racistes de certains personnels », avait-elle notamment écrit dans son ordinateur. Elle avait également commencé à constituer un dossier pour démontrer qu’elle subissait un harcèlement.
« Des gendarmes ont parlé »
« Nous restons très prudents et réservés », a réagi Nadirha Sakhri, l’une des sœurs de la défunte, interrogée par France 3 après cette décision de la justice. « Tout va dépendre maintenant de la façon dont seront menées ces nouvelles investigations. Nous souhaitons qu’elles soient pilotées de façon impartiale, transparente, et que l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) en soit évidemment écartée ».
« Des gendarmes ont parlé. Le contexte actuel propice à la libération de la parole a évidemment joué. Des témoignages se sont ajoutés au dossier et nous avons pu produire une requête de plus de 60 pages mettant en lumière les dysfonctionnements de l’enquête initiale », a appuyé de son côté Me Vincent Brengarth, l’un des avocats de la famille Sakhri. « Ces nouveaux éléments démontrent la réalité du harcèlement raciste dont se plaignait Myriam Sakhri ».
Les avocats de la famille de la gendarme ont également souligné le fait que le colonel visé par le mot laissé par Myriam Sakhri, a participé à la première enquête. Il a notamment été chargé de « réunir les éléments administratifs concernant Myriam Sakhri » et s’est rendu sur place lors de la perquisition.
Source : Actu17
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