Disparition du curé de Ploërmel : « Il avait plein de projets », témoignent des amis à lui
Par Didier Deniel Le 30 janvier 2024 à 16h59
Le mystère plane toujours autour de la disparition du père Christophe Guégan, curé de Ploërmel, le 18 janvier. Un couple d’amis, qui a passé un long moment avec lui la veille du drame, a bien voulu témoigner pour Le Télégramme. Selon eux, le religieux ne semblait pas dépressif.
Ce couple d’amis a passé la soirée avec le père Christophe Guégan, la veille de sa disparition. Rien n’annonçait le drame. (Photo Diocèse de Vannes)
« Nous l’avons vu assez longuement la veille de sa disparition en soirée. Le père Guégan était souriant et affable comme à son habitude », atteste ce couple de paroissiens amis du prêtre de Ploërmel (56), qui a disparu le 18 janvier. « On le connaissait bien. C’était quelqu’un de proche de notre famille, de nos enfants. On se voyait régulièrement hors du cadre purement religieux. »
Un périple sur les chemins de Compostelle l’été prochain
Une amitié qui se partageait aussi lors de vacances prises en commun. « À trois reprises, en été, nous avons marché sur les sentiers de Saint-Jacques-de-Compostelle. L’été prochain, il était à nouveau prévu qu’on parte ensemble. »
Ce projet, le père Guégan l’aurait abordé lors de la rencontre, avec une réelle volonté d’organiser le périple. « On le voit, il avait des projets personnels, mais aussi pour la paroisse. Il nous les a exposés. Aucun élément ne pouvait nous laisser penser qu’un tel drame allait se nouer. Il ne semblait pas désespéré. Loin de là. »
Jamais aussi, le curé de Ploërmel n’avait évoqué le site des Roches du Diable, à Guilligomarc’h (29), où sa voiture a été retrouvée par les gendarmes, et son chapelet, 5 km plus loin, en aval, sur la commune d’Arzano (29). Certains de ses paroissiens savaient juste qu’il était originaire de Leuhan (29), à une quarantaine de kilomètres de là, où son père tenait une entreprise de métallerie.
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« Il était dynamique, joyeux et savait déléguer. »
Tout jeune, Christophe Guégan, né en 1968, avait rejoint les classes du lycée hôtelier de Pontivy (56), puis celui de Dinard (35). Après sa formation, il était devenu directeur adjoint d’un hôtel-restaurant à Saint-Quentin-en-Yvelines, pendant deux ans. « Il restait très discret sur cette vie d’avant la prêtrise », poursuit le couple. Ce n’est qu’en 1994 qu’il intégrera le séminaire.
Nommé en 2016 à Ploërmel, le prêtre ne semblait pas écrasé par la tâche. « Il était dynamique, joyeux et savait déléguer. Il ne se mettait jamais en colère et trouvait toujours les mots justes dans toutes les situations. Il était très organisé et était bien dans sa charge de curé. »
Le couple tient aussi à souligner que le prêtre œuvrait en priorité pour la cohésion de la communauté. « Il priait souvent pour sa paroisse et pour son unité. Il faisait de même quand il avait une décision importante à prendre. »
Un site extrêmement dangereux
Ses amis décrivent aussi un prêtre attentif à l’éveil des vocations. « Il était proche des séminaristes, mais aussi des scouts. ». Peut-être est-ce dans le cadre de ces échanges que le père Guégan a-t-il découvert le site des Roches du Diable. En effet, à plusieurs reprises, des rassemblements de scouts ont eu lieu dans un château proche du site, à la frontière du Finistère et du Morbihan. Un site extrêmement dangereux, apprécié des kayakistes les plus chevronnés, où la rivière Ellé, après s’être engouffrée dans des gorges, se transforme en torrent alpin. À plusieurs reprises, ces rapides ont été le théâtre de tragiques accidents. En 2007, un enfant de 9 ans avait été emporté dans les tourbillons après avoir glissé sur un rocher. Il était mort noyé. Il y a une quarantaine d’années, des enfants d’une colonie de vacances avaient également péri dans la rivière.
Le prêtre est-il tombé à l’eau ? Le coup de téléphone qu’il a reçu dans la nuit du 17 au 18 janvier a-t-il un lien direct avec sa disparition ? Autant de questions auxquelles devront répondre les enquêteurs.
Source : Le Télégramme
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