Des pompiers inspectent la Loire à proximité du lieu où Steve Maia Caniço a disparu, à Nantes, le 25 juin 2019
afp.com/Sebastien SALOM-GOMIS
Trois semaines après la disparition d’un jeune homme pendant la Fête de la Musique, le parquet de Nantes lance deux nouvelles enquêtes judiciaires.
La fête s’était terminée dans une grande confusion. Il y a trois semaines, lors de la Fête de la Musique, à Nantes, des tensions avaient éclaté entre les policiers et les fêtards, provoquant une intervention policière très controversée. Quatorze personnes étaient tombées dans la Loire, dont Steve Caniço, un jeune homme de 24 ans, porté disparu depuis.
Deux enquêtes judiciaires ont été ouvertes suite à cette intervention, a annoncé le parquet de Nantes ce mardi. « J’ai reçu dix plaintes de policiers qui ont été blessés lors des événements de la Fête de la musique et qui ont déposé plainte pour des violences sur personne dépositaire de l’autorité publique », a déclaré Pierre Sennès, le procureur de la République à Nantes.
Une plainte collective émanant de 85 participants a elle été déposée le 3 juillet au parquet « pour mise en danger de la vie d’autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique ». « J’ai saisi l’IGPN pour procéder à l’enquête suite à la plainte collective », a déclaré Pierre Sennès, précisant qu’il s’agissait d’une saisine « dans un cadre judiciaire ».
Jets de projectile ou intervention disproportionnée ?
Dans la nuit du 21 au 22 juin, vers 4 heures et demi du matin, des échauffourées avaient éclaté entre participants et policiers, venus exiger l’arrêt de la musique sur l’île de Nantes, près d’un quai sans parapet en bord de Loire.
Une vingtaine de policiers avaient subi des jets de projectiles, selon le chef adjoint de la direction départementale de la sécurité publique, qui avait autorité sur le service d’ordre cette nuit-là. Aux yeux de Thierry Palermo, il s’agissait d’une « riposte qui s’inscrit dans le cadre de la loi », alors que cinq fonctionnaires avaient été blessés, dont l’un « roué de coups à terre ».
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De nombreux participants ont au contraire dénoncé une intervention disproportionnée, affirmant avoir été aveuglés par un nuage de gaz lacrymogène et, pris de panique, chuté dans le fleuve du haut du quai.
Dans cette affaire où les procédures se multiplient, deux autres enquêtes sont en cours : l’une, administrative cette fois, de l’IGPN, l’autre du Défenseur des droits, pour éclaircir les circonstances de cette intervention controversée.
Source : L’Express
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