Devoir de réserve

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Tout citoyen peut devenir gendarme réserviste, sous condition qu’il valide les tests d’entrée. Une forme d’engagement citoyens qui a connu un regain d’intérêt après la vague d’attentats subit par la France. Aujourd’hui, la gendarmerie souhaite augmenter les effectifs. Le colonel Patrick Gens explique pourquoi.

Agir et aider les forces de l’ordre. Un rêve pour certains. Mais les contraintes liées à cette activité peuvent freiner quelques ardeurs. Vivre en caserne, les affectations régulières dans de nouveaux secteurs, les horaires et la charge de travail. Pourtant la motivation reste présente. La réserve de la gendarmerie peut alors devenir une évidence. En effet, ce système permet d’accompagner les gendarmes, dits d’active, sur le terrain et dans leur quotidien. Le tout en portant l’uniforme et en étant armé. Il faut dire que leur mission est très importante. Le colonel Gens rappelle ce dicton de gendarme : « la réserve s’active quand l’active se réserve ».
Plus qu’une simple maxime, elle décrit le rôle des réservistes : épauler les gendarmes de métier dans leurs missions. Les réservistes peuvent ainsi partir en patrouille, surveiller les territoires… « c’est un vrai lien avec la ruralité », note Patrick Gens. De plus, la réserve possède un réel intérêt stratégie avec « une montée en puissance rapide d’une force supplétive ». surtout quand les moyens financiers suivent…Depuis les attentats de 2015 et 2016, de nombreux citoyens ont poussé la porte de leur gendarmerie pour se renseigner et éventuellement prêter main forte. Mais la motivation seule ne suffit pas pour devenir réserviste. Il faut d’abord passer toute une série de tests. Tout le monde peut le devenir, mais peu sont sélectionnés. « Sur 200 dossiers, nous en sélectionnons, en moyenne, 70 » affirme le colonel Patrick Gens. Cette phase d’écrémage passe d’abord par des tests, notamment psychotechniques couplés avec des entretiens. Suit la visite médicale. « Nous la redoutons » soupire le colonel. Pourquoi ? « Parfois nous voyons partir de potentiels bons éléments. » Une fois ces étapes accomplies, les futurs réservistes partent quinze jours en formation.
Une formation décisive
Durant cette période, tous les aspirants réservistes épousent la vie de caserne en dormant en internat. Ils suivent également une formation au maniement des armes. Cette cession permet de comprendre un peu mieux les motivations. L’argent d’abord. Pendant la formation, aucune rémunération n’est prévue.
Après, la solde tourne entre 55 et 150 euros par jour en fonction du grade. En moyenne, sur une année, les réservistes sont employés une trentaine de jours par an. De plus, c’est au moment de cette formation que les gendarmes encadrant peuvent repérer s’ils ont en face d’eux un cow-boy amoureux des armes et du pouvoir que confère le port d’un uniforme. Autant le dire tout de suite, ceux-là sont écartés rapidement. « Une fois, un stagiaire voulait donner des conseils aux moniteurs du tir. » s’amuse Patrick Gens. Heureusement, la grande majorité des futurs réservistes sont sains d’esprit.
Toutefois, les réservistes dans la gendarmerie n’ont pas la même pression qu’un pompier volontaire. Ce dernier est souvent d’astreinte et doit assurer beaucoup de présence pour le service de secours, notamment en zone rurale, ne peut pas rencontrer le moindre grain de sable. En gendarmerie, les réservistes indiquent les journées où ils sont disponibles. De plus, d’après le code de la Défense, les employeurs doivent octroyer vingt jours pour que leurs salariés puissent effectuer leur mission. Cependant, la situation reste délicate pour une PME ou un entrepreneur…

Source : La Terre de chez nous

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