Deux gendarmes poursuivis pour harcèlement moral relaxés
Deux gendarmes, poursuivis pour harcèlement moral après le suicide d’un lieutenant qui avait écrit une lettre les mettant en cause, ont été relaxés mardi 25 janvier par le tribunal judiciaire de Paris.
Le tribunal judiciaire de Paris a relaxé mardi 25 janvier deux officiers de gendarmerie poursuivis pour harcèlement moral à l’encontre d’un lieutenant qui s’était donné la mort dans son bureau de leur brigade du Cher en 2013.
« Les éléments constitutifs de l’infraction ne sont pas établis », a affirmé le président en rendant sa décision.
Seul un des prévenus était présent mardi à l’audience. Ni la famille de la victime, ni leur avocat n’y assistaient.
La victime avait écrit une lettre
Lors du procès en novembre, le parquet avait demandé la relaxe des deux prévenus, jugés en citation directe pour « harcèlement moral » et « non assistance à personne en péril ».
La victime, le lieutenant Grégory Girard, 30 ans, s’était tué avec son arme de service le 1er novembre 2013 dans son bureau de la gendarmerie de Saint-Amand-Montrond (Cher) en laissant une lettre, lue à l’audience, où il mettait nommément en cause les capitaines Mickaël D. (aujourd’hui commandant) et Bruno G.
Dans sa lettre, le lieutenant Girard, décrit par le tribunal comme « un intellectuel brillant » issu de l’université et féru d’histoire, se plaignait que ses deux supérieurs lui parlaient « comme à un demeuré incapable de faire la part des choses ».
Un premier classement sans suite
« On insulte (par courriel ou à voix haute) mes gendarmes, et moi-même accessoirement », écrivait le lieutenant, apprécié de la plupart de ses hommes, selon des témoignages lus à l’audience.
Après sa mort, une enquête avait été ouverte par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale, qui avait conclu que l’infraction de harcèlement moral n’était pas constituée. Saisi de l’affaire, le parquet de Bourges l’avait classée sans suite.
La famille du lieutenant s’était battue pour qu’une nouvelle instruction soit ouverte ailleurs que dans le Cher.
« La gendarmerie a toujours voulu se protéger. L’institution de la gendarmerie avait reporté toutes les fautes sur mon frère […] Son humanité, sa bienveillance, c’est peut-être ce qui n’a pas plu à ses deux supérieurs », avait affirmé sa sœur Valérie lors du procès.
Source : Ouest-France
Note de la rédaction de Profession-Gendarme :
En ce qui concerne le dramatique décès du lieutenant Grégory Girard nous avions publié à l’époque :
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