Deux brigades de gendarmerie pourraient fermer en Haute-Vienne
Moderniser les services publics… en les supprimant.
Ce mardi, l’annonce d’une fermeture prochaine des brigades de gendarmerie de Saint-Mathieu et du Dorat lors d’une « commission d’organisation et de modernisation des services publics » a mis le feu aux poudres. Jean-Claude Leblois président du conseil départemental de la Haute-Vienne a réagi quasi immédiatement en écrivant dans la foulée une lettre à Manuels Valls pour dire son inquiétude. Mardi soir, rien n’était pourtant officialisé.
Car si tout le monde en parle dans les couloirs, personne ne confirme ces suppressions, ni du côté de la gendarmerie, ni de côté de l’Etat. « Tout d’abord ce n’est qu’une annonce. Cette suppression n’est pas encore officielle. Si la permanence d’une demi-journée venait à être supprimée au Dorat, cela ne représenterait pas pour nous une incidence majeure », assure depuis Bellac, le chef d’escadron Eric Fortin.
Et le militaire de continuer, comme s’il justifiait la décision : « Au Dorat, nous avons enregistré 88 appels et 69 personnes qui se sont présentées en sept mois, ce qui est peu. Nous pouvons tout à fait ouvrir une maison de services publics ou aller directement chez les administrés. Cela ne change rien pour le territoire et permettrait même pour nous une plus grande réactivité sur le terrain. »
« Réflexion en cours »
« Il y a une réflexion en cours », continue Marie-Pervenche Plaza, la directrice de cabinet du préfet. « Il y a des réorganisations, des évolutions mais il est trop tôt pour en parler. Peut-être demain ? »
A la mairie du Dorat, cette éventualité est rejetée en bloc. « Je suis totalement contre cette fermeture. C’est une aberration de supprimer la gendarmerie, alors que nous avons quand même des actes de délinquance. Je suis très surpris de cette décision. Je pensais que la permanence qui a lieu une fois par semaine serait pérennisée », lance Bernard Magnin, maire du Dorat.
A Saint-Mathieu, madame le maire Agnès Varachaud prend la chose un peu différemment. Si elle avoue que cette décision est « brutale » elle la met en balance avec les « économies que nous devons faire à toutes les échelles ».
Selon elle, « la gendarmerie assure une permanence une demi-journée par semaine ce qui est très peu. On nous a assuré que le service de la gendarmerie serait assuré dans les mêmes conditions qu’auparavant malgré cette fermeture et que les interventions des gendarmes venus pour l’occasion de Saint-Laurent-sur-Gorre seraient tout aussi rapides. Avant toutes choses, il faut que toutes les parties se rencontrent ».
Les troupes informées dans la foulée
Mardi dans l’après-midi, les « troupes » ont été réunies et ces gendarmes qui n’avaient pas été forcément consultés ou associés à ces projets ont été tenues informés des évolutions sur les futurs regroupements, les suppressions et sont selon nos informations, tous ou presque également tombés des nues.
« La fermeture de brigades est un coup dur, y compris pour les principaux concernés », témoigne un gendarme. « On va faire comme d’habitude. On va dire aux élus que les effectifs seront identiques, que les durées d’intervention seront les mêmes. Qui peut encore le croire ? », accuse un militaire de la gendarmerie. « Jean-Claude Leblois a raison quand il dit que c’est un nouveau recul de la présence de l’Etat dans les territoires ruraux. Il faut arrêter de se leurrer. »
Source : Le Populaire
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