Descente d’une « Brigade Sanitaire » dans une école maternelle
C’est Njama, blogueur émérite et membre d’élite de l’AIMSIB qui nous raconte cette histoire à peine croyable, survenue début Septembre 2020 dans un petit village Français (*). Quel est l’âge requis pour raisonnablement imposer un prélèvement naso-pharyngé à un enfant avec un écouvillon fabriqué pour les adultes? Six ans, selon la SFP (1)(2)(3)? Voici un dépistage systématique réalisé dans une école où les plus petits avaient trois ans. Cris, pleurs, isolements, peurs, douleurs, et tout ça pour? Bonne lecture.
Introduction
Toute l’histoire commence par l’émission de messages émis par la directrice d’une petite école de cinq classes à quelques-unes de ses proches collègues directrices (dont mon épouse), reçu un Mercredi de Septembre pour les avertir de ce qu’il pourrait leur tomber sur la tête. Dans son cas, suite à UN ENFANT DE 3 ANS diagnostiqué Covid positif ( par test ou suite à l’avis d’un médecin ? pas de précisions communiquées à ce sujet).
Plan de bataille
– « C’est de la folie. Préparez-vous. J’ai droit à un dépistage en masse directement à l’école demain matin« .
« D’ici là il faut une pièce d’accès uniquement pour les enfants à tester et leurs parents, sans contact avec les autres enfants. Envoyer un listing avec nom, prénom enfants + parents + numéro de sécu + nom du médecin + adresse postale et adresse mail !! » Les enfants concernés doivent garder un masque même dans leur maison ! »
Et la goutte d’eau qui me met très en colère et vous aussi sans doute. L’ATSEM (l’aide-maternelle) ayant mis un masque chirurgical n’est pas considérée à risque mais l’enseignant qui a mis un masque tissu OUI !!!
Le masque tissu protège si l’autre en face en a un donc ok pour le collège mais pour l’école comme les enfants n’ont pas de masque ça ne suffit pas.
Dixit l’ARS. C’est effarant !! Pourtant les masques « tissus » (norme AFNOR ?) ont été distribués par l’Éducation Nationale pour les enseignants, charge aux écoles (privées) de fournir des masques aux personnes non-enseignantes qui les ont équipées en masques « chirurgicaux » type II.
Message suivant:
– « Je pense que le plus gros est fait (organisation – communication). Reste à gérer le stress des parents demain. Je ne vais même pas pouvoir pleurer il va falloir que je sois courageuse devant les p’tits bouts »
« La cellule de crise m’a demandé de prévoir une pièce avec une entrée et une sortie différente. Faire en sorte que les enfants ne se voient pas et ne s’entendent pas !! »
Jour J et le débarquement
Jeudi au soir: (nouvel échange entre directrices d’écoles) :
– « Ça y est le tests sont finis !! Sportif. Il m’a été demandé de tenir les mains des petits bouts pendant le test. Super !! j’en ai vu des trous de nez ! »
A à la question de savoir si les parents ont été dociles :
– « Oui, Les parents prennent leurs enfants sur leurs genoux. Ils bloquent leurs têtes et moi à genoux devant je leur bloquais les mains. Il faut rassurer tout le monde parents et enfants. Mais c’était un super toubib, très peu d’enfants ont pleuré. Un seul a beaucoup bougé. Il y aura un article dans le Journal [local cité en Notes] demain. Ils ont pris mes parents en photo. je n’ai rien vu venir j’étais occupée avec les bambins. »
Irruption des journalistes
L’ARS chercherait-elle à médiatiser ses interventions ? Les journalistes se sont introduit(e)s dans l’école pendant le dépistage sans y avoir été invité(e)s, pendant que la directrice était occupée à tenir les mains des enfants. Cette directrice n’a fait que suivre ce qui est indiqué dans le dernier Protocole Sanitaire, avertir le rectorat, l’ARS… et n’avait rien communiqué à la Presse. Quelqu’un l’a fait derrière son dos.
Elle-même bien que circulant dans l’école, occasionnellement dans les classes et fréquemment au contact des parents n’est pas concernée par ce dépistage de masse ?! allez comprendre ! Elle n’a pas été prélevée!
Mais au delà de l’éviction de ces enfants de l’école depuis le lundi en attendant les tests RT-PCR et leurs résultats, on devine que pour les familles c’est du stress, que la méthode est davantage qu’une simple invitation à se faire dépister, et que l’on attend d’elles qu’elles obtempèrent docilement à l’injonction.
Sans compter que ces méthodes abruptes non basées sur un volontariat risquent d’être traumatisantes pour les enfants comme pour les familles qu’un reconfinement mettra inévitablement dans l’embarras.
Il est également étonnant que les autorités sanitaires « s’autorisent » des intrusions dans les écoles à fortiori ici dans des locaux privés puisqu’il s’agit d’une école sous contrat d’association pour des tests qui pourraient être pratiqués à l’extérieur. Réquisition temporaire ? ou pour palier l’engorgement des laboratoires qui œuvrent à dépister des files de personnes asymptomatiques pour la plupart ?
Le jour d’après
Vendredi, dernières infos par SMS un peu avant 20 h ce soir:
« Les résultats viennent d’arriver. Ils sont négatifs pour tout le monde. Il reste encore 5 enfants pour qui nous n’avons pas encore les résultats. Ils tomberont demain vers 23 h mais le biologiste est confiant.
Puis, – » J’ai été appelée par le médecin et ensuite j’ai informé les parents. J’aurai les résultats sous enveloppe lundi pour leur donner. L’ARS doit me rappeler demain matin. Encore un week-end bien occupé !! »
A J+2…
Samedi, « Résultats des tests, les enfants tous négatifs ! l’Instit’ aussi ».
Les parents (pas testés) ont été informés, mais l’ARS ordonne une « quinzaine » pour tous les enfants. Les masques en tissu de fabrications personnelles ou non-homologués seront désormais déconseillés aux enseignants.
Ah que voilà encore ces ajustements techniques sur les masques qui n’en finissent pas. Faudra-t-il tous porter le même demain ?
Mais dans la vraie vie…
Lundi suivant,
La directrice apprend que tous les enfants de cette classe PS ont été invités samedi pour un goûter d’anniversaire (le papa est urgentiste), et qu’une autre maman en a invité huit Dimanche pour l’anniversaire de son enfant.
Derrière tout le sérieux de cette mise en scène, il est assez croustillant de savoir ce qui se passe en coulisses après l’école (rires). Dur, dur de les confiner ces petits !
Les « brigades sanitaires » pour les nuls
L’idée de « brigades sanitaires » dont la création a été annoncée mardi 29 avril 2020 par le Premier ministre avait été largement communiquée dans la Presse durant le mois de mai 2020 nous annonçant que « chaque Département devra disposer d’une « brigade sanitaire » à partir du 11 mai 2020. Elle sera chargée d’enquêter sur l’entourage des malades contaminés par le Covid-19. »
Il s’agira de « brigades d’anges gardiens, parce qu’elles vont venir au contact des malades et des personnes potentiellement malades, pour assurer leurs propres protections« , avait expliqué samedi 2 mai 2020 le Ministre de la Santé Olivier Véran.
Marine Balansard et Marine de Cherisey ont écrit ceci: (4)
– « Avez-vous sursauté à l’annonce de créations de « brigades » sanitaires ?Avez-vous froncé les sourcils à l’annonce que cette brigade serait composée ‘’anges gardiens »? (…) » Brigade » renvoie à embrigader, ce qui n’est pas plus rassurant puisque cela touche les libertés individuelles…
Le terme ‘brigade’ montre à la fois une détermination dans la lutte contre le COVID-19 et ses « chaînes » (champ lexical de la guerre toujours) de transmission, ainsi qu’une recherche de « contrôle » par tous les moyens, sans exclure la force. Inadapté ? Sans doute, car nous devrions plutôt nous placer dans le domaine de l’intelligence sanitaire, qui fait la part belle à la connaissance, la compréhension, la coopération et la résilience pour un objectif commun, celui de surmonter ensemble cette crise. Le virus n’a pas d’armée ni de stratégie, il se diffuse tout simplement.
Cela préfigure-t-il un élargissement de ce type de méthode dans d’autres champs sanitaires et sociaux ? Voire à la société entière, ou le retour d’une ancienne médecine dans les écoles ? pour quelles pratiques ? alors même que le contexte ne le justifie en rien, l’épidémie étant clairement terminée depuis plus de 3 mois en France comme dans les pays voisins. Voir graphiques ci-dessous.
Conclusions
Dans un contexte d’hystérie collective et de psychose mondiale alimentée par les médias difficile d’anticiper de possibles dérives autoritaires au prétexte de crise sanitaire et de principe de précaution bien que nous sommes supposés être dans cette démocratie sanitaire tant vantée par Marisol Touraine, Ministre de la Santé sous le précédent quinquennat.
Quelle incroyable gabegie de moyens techniques, humains et financiers, si chronophage, tout ça pour ça ! un cas +, mais de quel genre en plus?
Il ne manque plus dans ces grandes manœuvres sanitaires que le Sapeur Camenber pour creuser encore davantage le trou de la sécu…
Njama
Septembre 2020
(*) à la demande de l’équipe éducative l’ensemble des détails a été volontairement camouflé.
Notes (importantes) de la rédaction:
1- Il est fallacieux, voire tout simplement parfaitement mensonger, de déclarer qu’un test nasal Covid réalisé par RT-PCR puisse être déclaré positif sans aucune mention associée ni du Cycle time ou Cycle threshold, abréviation commune identique, Ct ( https://www.aimsib.org/2020/08/30/covid-le-pcr-nasal-peut-il-mentir/), ni du nombre de copies retrouvées par mcl de prélèvement. En clair déclarer un test PCR positif pour 10 cop/mcl à 34Ct n’a aucun sens, nous sommes évidemment face à un faux positif grossier de la PCR. Idem pour 100.000 cop/mcl à 50Ct! La seule information qui nous intéresse: ce patient est-il possiblement malade et/ou probablement contaminant: Ainsi selon l’équipe de Christian Drosten (« La Charité », Berlin) : – » Les patients moyennement atteints de Covid excrètent du virus détectable par PCR dès le premier jour des symptômes. La charge moyenne est de 7 x 10 puissance 5 (700 000) copies de virus par prélèvement dès le premier jour des symptômes. Ensuite, la charge virale maximum trouvée est en moyenne de 7 x 10 puissance 8 (700 000 000 ) copies par prélèvement. in « Évaluation virologique des patients hospitalisés avec Covid-19 », https://www.nature.com/articles/s41586-020-2196-x .
STOP A LA PCR QUALITATIVE, cette technique est immensément plus puissante que cela! Il est inouï de constater que ces tests PCR- Covid sont utilisés depuis si longtemps de manière aussi peu scientifique, mais pour quelle raison? Par pure incompétence de nos dirigeants, ou dans le but de susciter une psychose généralisée en vue de préparer les esprits à l’arrivée du vaccin salvateur déjà payé?
2- Cette campagne de test PCR, généralisée à toute une classe d’enfants de trois ans et qui n’entraîne chez eux aucune douleur particulière malgré l’utilisation d’un matériel probablement standard et qui fait pourtant hurler presque tous les adultes lors des prélèvements, peut nous faire douter de la réalité de la zone naso-pharyngée prétendument investiguée.
Un peu comme si le médecin « préleveur » s’était auto-appliqué la maxime « d’abord ne pas nuire » à ces enfants, quitte à diminuer la sensibilité de cette campagne en n’arrêtant son geste qu’au simple franchissement des cavités nasales.
D’où possiblement le résultat ridicule de tous ces efforts déployés? Qu’il comprenne ici que les médecins de l’AIMSIB approuvent et appuient cette attitude aussi peu scientifique que formidablement bienveillante.
Addendas
1- Graphique I:
-2 Graphique II:
3- Graphique III:
https://ourworldindata.org/grapher/daily-covid-cases-deaths?time=2020-02-18..2020-09-07&country=~FRA
La seule « deuxième vague » visible jusqu’au 07/09/2020 n’étant que cette anarchique épidémie de tests de « cas » immensément asymptomatiques pour la plupart, c’est à dire de personnes non-malades ! et celle dans la boule de cristal du Conseil Scientifique. On remarquera que la France et l’Espagne déploient un zèle débridé dans cet exercice !
4- Graphique IV:
5- Le beau cadeau de Njama à destination de tous, une (vraie) brigade sanitaire, dans les années 1960:
Tableau d’élocution, « Visite du médecin scolaire en classe« , années 60. https://manuelsanciens.blogspot.com/2014/09/affiche-visite-du-medecin-scolaire.html
Notes et sources:
(1) – « Avant six ans, cette situation doit rester exceptionnelle« , selon les recommandations de la Société Française de Pédiatrie. https://www.europe1.fr/sante/coronavirus-a-partir-de-quel-age-faut-il-faire-tester-son-enfant-3991752
(2) – « Les transmissions entre enfants, ou d’enfants à adultes, sont très peu fréquentes. C’est l’adulte qui représente le transmetteur le plus fréquent de cette infection. Il est par ailleurs très probable que l’enfant exposé à un cas contaminant s’infecte moins qu’un adulte : les différentes enquêtes rapportées montrent un taux d’infection très inférieur chez les enfants, comparativement à celui observé chez les adultes. Enfin, il faut rappeler que même lorsqu’ils s’infectent, les enfants sont souvent asymptomatiques. Les infections pédiatriques qui nécessitent une hospitalisation sont rares, représentant 1% de l’ensemble des hospitalisations liées à COVID19. Pour toutes ces raisons, et en cohérence avec les positions prises par les instances pédiatriques dans de nombreux pays, la SFP propose une gestion pragmatique des infections COVID19 en milieu scolaire, compatible avec une scolarité régulière et présentielle des enfants, et n’imposant pas aux enfants une répétition de tests de dépistage, sans intérêt pour le contrôle épidémique. Ces propositions sont également approuvées par le Conseil National Professionnel de Pédiatrie et l’Association Française de Pédiatrie Ambulatoire « . https://www.sfpediatrie.com/actualites/rentree-scolaire-covid19-propositions-actualisees-sfp
– COVID19 et écoles, propositions de la Société Française de Pédiatrie. Les propositions ont été diffusées le 27/08/2020 et actualisées le 09/09/202 https://www.sfpediatrie.com/sites/www.sfpediatrie.com/files/medias/documents/recommandations_09092020_court.pdf
(3) PDF COVID19 et écoles, Propositions de la Société Française de Pédiatrie Les propositions ont été diffusées le 27/08/2020 et actualisées le 09/09/2020. « Un dépistage de l’ensemble d’une classe ne se justifie que si un professeur de la classe est COVID+ ou si au moins deux enfants de la classe sont symptomatiques et COVID+. La rareté de la transmission d’enfant à enfant ne justifie pas d’initier un dépistage de toute une classe à partir d’un cas isolé d’enfant, symptomatique ou asymptomatique ». https://www.sfpediatrie.com/actualites/rentree-scolaire-covid19-enfants-ne-posent-pas-probleme
(4) http://www.francesoir.fr/en-coop-marine-balansard/deconfinement-anges-gardiens-et-contes-de-fees-des-mots-de-trop
Auteur de l’article : La rédaction de l’AIMSIB
Source : AIMSIB.org
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