Des cinq stades de l’effondrement à l’effondrement révolutionnaire total
En 2016, Dimitry ORLOV, le collapsologue professionnel qui avait prédit la crise de 2008, commit un ouvrage dans lequel il exposait « les cinq stades de l’effondrement »; il s’agissait, selon l’auteur, de cinq stades successifs dont certains pouvaient être chevauchés, lorsque d’autres pouvaient être stoppés. Selon l’auteur le premier stade est d’abord un effondrement financier, dû à la mauvaise monnaie fabriquée à partir de la dette, puis se succédaient les effondrements commercial, politique, social et enfin culturel lequel se conclurait par un effondrement final, total, peut-être définitif.
Or la Révolution dite ‘française’ quoique anti française était, elle, d’abord culturelle, civilisationnelle et eschatologique en fait, puisqu’elle débuta par une révolution contre le Père, qui provoqua tous les effondrements cités plus haut et ce jusqu’à l’effondrement d’un Empire constitué aussi rapidement qu’il s’est effondré. Nos AMIS RUSSES, par amour de la France et de la Civilisation (chrétienne), avaient finalement restauré la France dans son Royaume en soutenant la Restauration, en dépit de notre « campagne de Russie »… Des effets de ces effondrements il est resté celui démographique de la France et le nationalisme germanique engendré par les conquêtes révolutionnaires impérialistes qui provoquèrent, par la suite, les 3 conflits successifs entre la France et les Allemagnes, lesquels auront aggravé par 3 fois la crise démographique de notre pays pour aboutir finalement au ’Grand Remplacement’ que nous subissons aujourd’hui. Ce phénomène se conjugue parfaitement avec les 200.000 à 250.000 IVG -en fait infanticides-, réalisés en France depuis la Loi Veil contre l’un des Dix Commandements…Les raisons de cet accident révolutionnaire sont certes divers et variés, liés à des crises conjuguées, comme des mauvaises récoltes induites par des catastrophes naturelles lointaines dont l’explosion d’un volcan indonésien, à un endettement public gravissime résultant de notre soutien aux jeunes États-Unis contre les Anglais, à une crise commerciale et « industriel » provoquée par les accords de libre-échange de 1786 avec la Grande Bretagne, encouragés par nos libéraux de l’époque et très défavorable à nos petites industries naissantes, à la crispation d’une noblesse, devenue moins nécessaire au Royaume et moins légitime, à ses privilèges anachroniques et injuste…Le parallèle avec notre époque au sujet de ces quelques causes exposées est saisissant.
La Révolution bolchévique, inspirée par la Révolution et sa TERREUR, fût, elle aussi, « culturelle » selon le terme matérialiste de Dimitry ORLOV ; elle fut matérialiste en effet, tournée contre Dieu, contre le Tsar, et finalement contre les hommes, comme sa grande sœur. Elle prendra fin quelque 70 ans plus tard à travers un effondrement quasi total. Et c’est une sorte de Restauration poutinienne, inachevée et empirique, qui aura permis à la Russie de se relever et d’exister encore en dépit des manœuvres impérialistes de l’OTAN.
Selon Soljenitsyne, ces deux révolutions-sœurs provoquèrent immédiatement leur antidote contre révolutionnaire qui aura permis à ces deux nations d’espérer et d’aspirer à une résurrection en raison du puissant ancrage de leurs populations dans la civilisation chrétienne. Le penseur russe ira dans son diagnostic jusqu’au moindre détail, et proposera des solutions politiques en revenant sur l’organisation des smetovors plus ou moins inspirée de ceux de l’époque d’Alexandre III, soit une démocratie communale concrète et pragmatique, où il n’y a pas de place pour les partis, les révolutionnaires, les agitateurs, les parasites… Une démocratie comparable par certains de ses aspects à celle de la Suisse, mais avec des pouvoirs régaliens concentrés dans les mains du premier des chefs de famille au sein d’une Fédération 400 fois plus grande que la Confédération helvétique, aux différentes langues et croyances.
Seulement voilà, la Révolution a conquis en partie l’Eglise, nos églises. Vatican II, particulièrement par les interprétations qui en ont été faites et leurs conséquences, en est la misérable illustration, qui sombre aujourd’hui dans une volonté d’œcuménisme mondialiste, trompeusement dit ‘universel’, où le Christ est de fait autant absent qu’Il l’est dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen…DDHC dans laquelle d’ailleurs le Premier Commandement se trouve d’emblée banni préalablement aux 9 autres, successivement et méthodiquement… Le Christ chassé, place nette est faite au Démon, qui n’adore pas le Christ, adore l’adversaire… Il s’agit d’une révolution mondiale et mondialiste, hell-itiste, comme disent certains.
Aujourd’hui le monde, particulièrement occidental, vit une révolution culturelle qui se voudrait mondiale et mondialiste (c’était aussi la vocation des deux premières) dans son ambition de créer un Homme Nouveau (c’était aussi le cas des deux précédentes) en faisant table rase du passé (comme les deux autres). Il s’agit de la révolution woke, tout aussi absolue, totalitaire et donc anti chrétienne que les deux précédentes qui s’emploie elle aussi à provoquer un effondrement culturel en suite d’un effondrement social et politique. L’effondrement financier, parallèlement orchestré depuis l’adoption – ou plutôt l’imposition- de l’étalon-dollar, s’avère lent, sournois, mais certain, en raison de l’accroissement exponentiel de la fausse monnaie fabriquée par une dette dont le taux d’usure est supérieur au taux de croissance théorique, surestimé grâce à la financiarisation de l’économie.
Reste l’effondrement commercial que l’OTAN, en fait les États-Unis, est en train de générer par les tentatives d’effondrement qu’il organise aux quatre coins de la planète. Certains de ses adversaires ou alliés, tels les régimes islamistes « modérés » ou non, marxistes, libéraux ou libéraux-marxistes, jouent les faire-valoir de cette symphonie mortifère.
La République est également un paradis artificiel dont il faut nous désintoxiquer. La démocratie est une utopie lorsqu’elle devient idéologique. Au reste, la dite ‘démocratie’ athénienne, prise pour modèle par les démocraties modernes (sauf pour la reddition des comptes des élus, bien entendu !), en excluait femmes, esclaves, métèques (étrangers), si bien que seuls 15% de sa population bénéficiaient des droits de citoyenneté -dont celui de vote- au cours d’un siècle qui vit défiler plus de cent constitutions pour aboutir à une défaite cuisante contre Sparte. Défaite d’une puissance maritime et impérialiste face à une puissance nationaliste et continentale; n’est-ce pas un peu la Russie d’aujourd’hui contre un OTAN revisité depuis la chute de l’URSS ?
Les effondrements décrits par ORLOV se vérifient de manière superficielle, ou pour des effondrements partiels, comme ceux de l’Argentine, de la Grèce, du Liban, de tous ces pays finalement pris dans un système de réseau mondialiste. Est-ce à dire que tous s’écrouleront définitivement, ensemble ? ORLOV a une vision matérialiste des phénomènes comme nos employés de banque à la tête de nos États et de « l’Europe », donc superficielle et erronée, niant absolument la dimension spirituelle du monde et des hommes, allant jusqu’à nier l’ordre du Cosmos comme disaient les Grecs.
Il existe des pays déconnectés partiellement voire totalement de ce régime suicidaire. Aujourd’hui la Russie est préservée de cet effondrement, paradoxalement grâce à ceux qui l’attaquent. Et il est d’autres nations dans ce cas.
Les États-Unis et leurs vassaux sont probablement aujourd’hui les nations les plus vulnérables, les plus sujettes à tous les effondrements que l’on peut induire par révolution, c’est-à-dire par un retournement contre la civilisation (chrétienne) dont ils sont les enfants ingrats, révoltés, renégats. Lorsque l’on ne croit plus dans cette Civilisation, il est impossible de la défendre, et donc de se défendre.
Naguère, les systèmes financiers, ou monétaires, pouvaient s’effondrer plusieurs fois par siècle, mais ils étaient les seuls à s’effondrer, et généralement c’était au détriment des usuriers et autres coquins qui les avaient provoqués… Seulement voilà, les Révolutions ont été faites par des coquins au bénéfice des usuriers qui se sont mis à vouloir contrôler TOUS les systèmes, y compris au niveau mondial. Pour quoi ? Ou plutôt pour qui ?
La France a survécu à tout tant que l’Eglise garantissait la cohésion sociale. La France s’est lentement construite politiquement avec nos rois, alors qu’elle se déconstruit à une vitesse grand V avec la République. Par l’union du Trône (de la monarchie), comme système politique, et de l’Autel (l’Eglise) comme système social, le système culturel était garanti malgré d’autres effondrements, et malgré la Révolution, mais jusques à quand ? Jusqu’à ce que les Français, remplacés ou non, renient la France, et son âme qui trouvait sa respiration dans la foi catholique ?
Notre combat est en effet d’abord eschatologique. De fait notre religion se trouve être l’origine de notre naissance en tant que nation, elle est de même notre destinée. Et ce n’est ni l’EUROPE, ni le marxisme-libéralisme, ni l’Islam, ni le « progressisme », ni l’obstination démocratique poussée jusqu’à l’absurde, ni le wokisme, ni la République qui sauveront la France; tous ces bidules, trucs et machins étant au contraire des parasites destructeurs de notre organisme social et spirituel.
ORLOV ne croit pas le christianisme capable de contrer ces effondrements ; c’est l’anarcho-communisme qui lui paraît répondre le mieux à ses hypothèses d’effondrement, il trouve même chez certains arriérés plus ou moins nihilistes quelques vertus salutaires. ORLOV est en fait un révolutionnaire qui tourne en rond, encore un qui fait l’économie du Christ. Et dont le Christ fera aussi l’économie le jour du Jugement dernier. ORLOV nous fait penser à notre collapsolologue national de la Drôme, il regarde sans voir; pour voir plus complètement il faut croire. Il lui manque la vraie dimension.
Nicolas Serge ZAHAR
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