Denis Favier : « Depuis Charlie Hebdo, le lien entre les français et la gendarmerie s’est renforcé »

Après les annonces de Bernard Cazeneuve sur le plan antiterroriste, le directeur général de la gendarmerie nationale détaille cette nouvelle organisation destinée à coordonner l’action des unités d’élite pour répondre au risque d’attentats.

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Denis Favier répond aux questions de Patrick Cohen par franceinter

L’état d’urgence implique plus de présence dans les territoires, sur les axes et les points sensibles pour dissuader les attaques terroristes. Les gendarmes aussi doivent se protéger, ils vivent en caserne et on doit les protéger. Nous avons une augmentation significative des élèves gendarmes donc nous allons voir une augmentation des effectifs.

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L’état d’urgence va durer longtemps ?

Il y a l’euro 2016 et Bruxelles a montré qu’il fallait encore être vigilant pendant toute sa durée.

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Après la polémique sur l’affiche de la CGT, quelle est le regard de la société sur les gendarmes et les policiers ?

Après Charlie Hebdo, on a vu que les forces de l’ordre et les citoyens avaient un lien de proximité. Il y a parfois des situations délicates, les manifestants ont parfois un mode opératoire un peu violent. C’est un travail de professionnels mais nos forces de gendarmerie et de police sont très bien formées.  L’affiche de la CGT est choquante et elle est à des années-lumière de ce qu’il se passe au sein des forces de l’ordre. Le soin qu’on met à la formation éthique de notre personnel est extrêmement reconnu.

Quels sont les développements suite à l’éviction du général Bertrand Soubelet, ex-numéro 3 de la gendarmerie nationale (DGGN), et actuel commandant de l’Outre-mer, après la publication de son ouvrage?

Il va changer d’affection, certaines des règles n’ont pas été respectées. Les règles sont des règles de loyauté, de transparence, d’engagements, et de franchise.

S’exprimer, c’est un droit mais pour dire quoi ? Le droit d’expression n’est en rien contesté. Notre responsabilité, c’est d’avoir le courage de se retrousser les manches. Quand on passe en commission parlementaire, le devoir de chacun c’est de dire la vérité.

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Il y a t-il une guerre des polices en France?

Il faut adapter nos moyens pour faire face aux attaques qu’on a connues. Il n’y a pas de place pour une guerre des polices. Nous avons l’obligation envers le pays de nous engager complémentairement. Nous pourrons nous renforcer les uns les autres.  Dans chaque ordre, nous avons besoin de hautes technicités.

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Denis Favier répond aux questions des auditeurs… par franceinter

Pouvez-vous nous parler des dernières avancées de l’enquête sur la mort de Rémi Fraisse?

L’enquête est en cours. On prend en compte l’ensemble des protagonistes de cette affaire. Je ne peux pas en parler plus. Il y avait des conditions d’exercice délicates. Le gendarme exerce encore il est présumé innocent.

Quel est votre regard sur le système de réserve citoyenne?

La réserve opérationnelle est un concept formidable. C’est concept très citoyen. Ils sont 25 000 à s’occuper de la sécurité et à donner du temps pour leur concitoyen

Devons-nous employer le terme de « temps de guerre »?

Nous ne sommes pas théoriquement en guerre. Mais depuis les attentats, il y a des situations qui y ressemblent c’est pour cela qu’il faut bénéficier de l’aide des forces armées. Nous sommes en état d’urgence mais c’est un exercice de missions qui relèvent plus de missions de police.

Il y a toujours un flou sur les règles d’intervention entre gendarmerie et police?

Il y a un flou entre les actions militaires et les actions policières. Mais les militaires présents sur la voie publique rassurent depuis les attentats.

RAID : pourquoi créer un RAID à Toulouse alors qu’il y a déjà un GIGN ?

Il y a beaucoup de travail à Toulouse, et suffisamment de place pour des forces du Raid et du GIGN.

On a beaucoup parlé du retard de l’intervention du GIGN au Bataclan?

Le Raid s’est déployé, le GIGN était là mais il n’a pas pu s’engager. J’étais en cellule de crise et j’ai vu ce qui s’est passé en temps réel.Lors des événements du Bataclan, il n’y pas de place pour la polémique sur les interventions du GIGN.

Le GIGN pourrait-il intervenir à Paris s’il y a une attaque multiple ?

Il faut gagner la guerre contre le temps. Ce n’est pas la victoire d’une force par rapport à l’autre.

Êtes-vous favorable à un retour du service militaire ?

La décision de 1995 est irréversible, mais on peut associer un exercice de mission de sécurité. 70% des réservistes n’ont rien à voir avec la gendarmerie mais ils viennent de temps en temps pour assurer la sécurité.

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Source : France Inter

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