Dégradations sur une gendarmerie près de ND-des-Landes, cinq interpellations
Une quarantaine de personnes, venues du site du projet contesté d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, ont maculé de peinture vendredi matin la gendarmerie de Sautron (Loire-Atlantique), près de Nantes, et cinq d’entre elles ont été interpellées, a-t-on appris de source proche de l’enquête.
Venues à bord d’une dizaine de véhicules de la « zone d’aménagement différé » (ZAD) prévue pour le projet et occupée par des opposants à l’aéroport, elles ont jeté de la peinture et tagué la façade de la gendarmerie, avant de « quitter le secteur » rapidement, a indiqué cette même source.
Cinq personnes, trois hommes et deux femmes, ont été immédiatement interpellées à bord d’un même véhicule. Leur garde à vue était toujours en cours vendredi soir, a-t-on ajouté de même source.
« Aux environs de 09H00, une cinquantaine de zadistes très déterminés, cagoulés, gantés, protégés par des vêtements amples, sont intervenus en convoi d’une dizaine de véhicules contre la brigade territoriale visiblement avec l’envie d’en découdre », a expliqué sur place le commandant de gendarmerie des Pays de la Loire, le colonel Didier Marconnet.
Un des véhicules de gendarmerie « a été percuté pour éviter les interpellations et un autre véhicule a été attaqué à coups de marteau », a-t-il poursuivi, décrivant « une violence relativement extrême ».
Dans un communiqué, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a condamné « très fermement les exactions commises ce (vendredi) matin par une quarantaine d’individus encagoulés » qui, « après avoir forcé le cadenas de la grille d’accès et pénétré dans l’enceinte des locaux de la brigade, (…) ont couvert les murs d’insultes à l’égard des forces de l’ordre et jeté un fumigène avant de s’enfuir ».
La façade de la gendarmerie, où a été inscrit à un angle « Va te faire cuire un keuf », a été barbouillée de peinture orange et une grosse flaque de peinture rouge était présente devant l’entrée du bâtiment, dont le pas de la porte était obstrué par une plaque en fer, a constaté un photographe de l’AFP. Une banderole « Poulailler en quarantaine » était posée à terre.
Cette « action symbolique » menée « dans une atmosphère bon enfant », selon le communiqué anonyme la revendiquant, intervient à la veille d’une nouvelle manifestation à Nantes contre « les violences policières », à l’appel notamment de comités opposés à l’aéroport.
La maire divers droite de Sautron, commune de la banlieue nantaise, Marie-Cécile Gessant, s’est dite « indignée » par cet acte « inadmissible, intolérable » et a annoncé qu’elle allait « déposer plainte ».
« C’est la première fois que la gendarmerie est visée. (…) Heureusement, il n’y a pas eu d’atteinte humaine, mais on ne doit pas vivre avec la peur au ventre sous prétexte que quelques hurluberlus viennent casser », a affirmé Mme Gessant, demandant à l’État de prendre « ses responsabilités sur ce problème de ZAD » car « on ne peut pas continuer à tolérer des gens qui ne respectent pas la loi ».
D’autres interpellations ont eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi dans le cadre d’une enquête sur des vols de carburant, a indiqué la source proche de l’enquête, sans pouvoir préciser leur nombre, ni dire si cela avait « un lien direct avec l’attroupement » devant la gendarmerie de Sautron.
Source : Le Point
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