Défense. L’hommage aux armées gâché par une baisse des crédits ?
OUEST-FRANCE.
La suppression de 400 millions de crédits qui devaient permettre au ministère de la défense de financer les opérations extérieures provoque la colère du sénateur breton Dominique de Legge : « Le Président de la République a une curieuse façon de rendre hommage aux armées. »
Dominique de Legge, sénateur Les Républicains (LR) et rapporteur du budget des armées, ne décolère pas. Selon lui, « le projet de loi de finances rectificative (PLFR 2018) annule purement et simplement 400 millions de crédits au ministère de la Défense. » De l’argent qui devait pourtant permettre aux forces armées « de financer l’intégralité des surcoûts liés aux opérations extérieures, OPEX » .
« Le ministère de la Défense devra donc assumer seul le surcoût des opérations extérieures estimées à 583 millions » , rage le sénateur breton.
« Que vaut la parole du Président de la République ? »
Pour Dominique de Legge, « non seulement cette décision est une entorse à ce qui a toujours prévalu, à savoir que le surcoût des OPEX fasse l’objet d’un financement par la solidarité interministérielle, mais elle remet en cause la bonne exécution du budget 2019 des armées, première année d’entrée en vigueur de la nouvelle loi de programmation militaire. Avec cette décision c’est toute la crédibilité de la loi votée il y a quelques mois et les engagements du Président de la République de consacrer 2 % du PIB à la défense qui sont remis en cause. Sans compter que Bercy gèle toujours 247 millions de crédits. Si ceux-ci n’étaient pas débloqués le ministère de la défense connaîtrait une amputation de ses moyens de 827 millions en 2018. Sensiblement la même somme que celle qui avait conduit l’an passé à la démission du chef d’état-major des armées. »
À la veille des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale partout en France, cette annonce peut susciter le malaise. « Que vaut la parole d’Emmanuel Macron ? Moins 850 millions à la veille du 14 juillet 2017. Moins 827 millions lors de « l’itinérance mémorielle » du centenaire de la grande guerre. Décidément, le Président de la République a une curieuse façon de rendre hommage aux armées » , grince Dominique de Legge
Source : Ouest-France
Laisser un commentaire