Déclarations du préfet Lallement : une syndicaliste de police alsacienne s’offusque
Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, avait fait le lien entre les personnes actuellement hospitalisées, et le non-respect du confinement. Photo AFP /LUDOVIC MARIN
Vendredi, le préfet de police de Paris Didier Lallement avait fait le lien entre les personnes gravement atteintes par le coronavirus et celles qui n’avaient pas respecté le confinement. « Ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, ceux qu’on trouve dans les réanimations, ce sont ceux qui, au début du confinement, ne l’ont pas respecté », avait-il déclaré dans la matinée avant de présenter des excuses pour ces propos l’après-midi même.
Le syndicat de police « VIGI. Ministère de l’Intérieur », par la voix de sa déléguée syndicale de la région Grand Est, Jessica G., fonctionnaire de police affectée au commissariat de Sélestat, a souhaité réagir aux propos tenus par le haut fonctionnaire.
« Aujourd’hui, nous vivons une situation inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La région Grand Est est durement touchée et particulièrement l’Alsace, ma région natale. […] À l’heure où vous étiez en train de prononcer votre discours ce jour, sachez que j’étais personnellement engagée sur les quais de la gare de Strasbourg avec une association d’utilité publique, pour aider à acheminer, en tant que secouriste, des victimes du Covid-19 dans le TGV sanitaire pour qu’elles soient prises en charge dans des centres hospitaliers de Nouvelle Aquitaine.
Alors le syndicat « VIGI. Ministère de l’Intérieur », en entendant vos propos, souhaite réagir sur votre « déduction médicale » digne d’un théorème mathématique. Il existerait selon vous un lien direct de causalité entre les personnes présentes en réanimation et le fait qu’elles n’aient pas respecté le confinement. […] Ici en Alsace et ailleurs en France, nous avons été profondément choqués par vos propos totalement réducteurs sur les victimes placées en réanimation. Connaissez-vous leur vie ? Savez-vous qui elles sont, une à une ? Je ne crois pas. […]
Je pense qu’aucune des victimes en réanimation aujourd’hui n’a souhaité être à la place où elle se trouve. Nous avons tous ici une personne que nous connaissons, un membre de notre famille ou peut-être un voisin, une personne du village touchée par le virus alors nous sommes très sensibles dans notre région. […] Aujourd’hui […], nous sommes tous dans le même camp face à la maladie (qui) n’épargne personne […]. Culpabiliser et mépriser les victimes du Covid-19 en réanimation provoque en chacun de nous un profond sentiment de dégoût. »
Source : DNA
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