Dans les coulisses de la brigade de gendarmerie
Source : Ouest-France
Gendarmerie. Dans les coulisses de la brigade
Gwen Catheline Chose rare, la brigade de gendarmerie de Dinan a ouvert ses portes aux élus et à la presse, hier. Objectif ? Faire connaître son rôle et ses méthodes à l’oeuvre sur les 27 communes du secteur.
C’est une première qu’a orchestrée le capitaine Poirier, qui commande la brigade de la place Duguesclin. Hier, jour d’inspection annuelle, les élus des 27 communes du ressort de la brigade ont eu droit à une visite originale : aux quatre coins de l’ancien commissariat de police, les gendarmes leur ont présenté leur métier à travers sept « ateliers » : armes et équipements, criminalistique, sécurité routière, enquêtes judiciaires… Une plongée dans le quotidien des hommes et femmes en bleu.
Fusil d’assaut et Taser
Première étape au stand des armes et des équipements. Sur la table, le fusil à pompe et le fusil d’assaut HKUMP impressionnent : c’est d’ailleurs leur but premier. « Ce sont des armes avant tout dissuasives, sauf en cas de fusillades, de tueries de masse ». Un gendarme fait entendre le cliquetis du pistolet à impulsion électrique, plus connu sous le nom Taser. « On s’en sert moins de dix fois par an. Rien que le bruit est dissuasif ». On poursuit dans le bureau des « oiseaux de nuit » de la brigade : quatre gendarmes à horaires nocturnes, disposant de deux véhicules avec lesquels ils se font un devoir de visiter les 27 communes au moins une fois « tous les deux ou trois jours ». Sachant que 40 % des interventions ont lieu la nuit, la plupart du temps sur fond d’alcool, un véritable « pôle nuit » a été créé à Dinan il y a deux ans. « En cas de besoin, on peut obtenir quatre autres gendarmes en renfort, et davantage si nécessaire. On peut monter en puissance très vite ».
Au labo de criminalistique
Arrêt au labo de criminalistique, où la chef Azam fait découvrir la prise d’empreintes digitales aux élus. « Depuis 2009, on prend aussi les empreintes des paumes ». C’est ici que sont prises les photos de personnes ayant commis un délit : profils, face, et signes particuliers (cicatrices, tatouages, oeil de verre, etc.) qui pourraient faciliter une identification ultérieure. Tout part ensuite dans un fichier national. Tout est là, également, pour relever un ADN. À l’étage, on enquête sur les atteintes aux biens et aux personnes. Depuis 2014, une expérimentation se poursuit avec succès : une assistante sociale a été détachée par le Département, avec l’aide financière de Dinan Agglo, pour seconder les officiers de police judiciaire. Car « la gendarmerie est souvent la première sur le front des problèmes de détresse sociale, des problèmes psychologiques ou sanitaires », rappelle Fabienne Andrieux, l’assistante sociale, qui aide à faire le lien avec les administrations concernées. Sous les combles, les missions de contrôle routier sont présentées par trois militaires, même si tous les effectifs se collent à cette tâche. Éthylotests, éthylomètre, radar mobile… L’arsenal est là pour contrôler les automobilistes. « Mais on est plus là pour prévenir, pour être visibles, plutôt que pour verbaliser. Et on passe beaucoup plus de temps sur les enquêtes pour aider les victimes que sur la route », confie un gendarme, lassé des remarques sur le « matraquage » routier.
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