Covid : Macron n’exclut pas la réintégration des soignants non-vaccinés, la FHF s’en tiendra « aux avis du conseil scientifique »
Les soignants non vaccinés contre le Covid – et suspendus à ce titre – pourraient-ils être bientôt réintégrés dans leurs services hospitaliers ? Emmanuel Macron a en tout cas, pour la première fois, évoqué cette possibilité la semaine dernière, lors d’un déplacement dans les Hautes-Pyrénées après sa réélection.
Alors qu’il déambulait sur un marché à la rencontre des habitants, le président de la République a été interpellé par un homme au sujet de la réintégration éventuelle des soignants suspendus – alors que l’obligation est toujours en vigueur pour les médecins et soignants des établissements sociaux et médico-sociaux. « Si ça continue de baisser dans les prochaines semaines, on ira dans cette direction », a suggéré le président. « Quand on ne sera plus en phase aiguë, on le fera, mais vis-à-vis des autres soignants, qui se sont fait vacciner et ont fait l’effort déontologique, (…) on ne peut pas, alors qu’il y a encore des cas, les réintégrer tout de suite », a même détaillé Emmanuel Macron, dans une séquence filmée par BFM-TV.
Le président réélu a rappelé que l’obligation vaccinale pour les soignants était une décision « prise par le conseil scientifique et les autorités scientifiques, puis portée par les Ordres médicaux », tandis que la personne lui opposait le choix « non scientifique » de ne pas réintégrer des soignants « sans salaire et sans chômage depuis septembre ».
Pas de stigmatisation
Contactée ce lundi par « Le Quotidien », la Fédération hospitalière de France (FHF) – qui représente les établissements publics – indique qu’elle s’en tiendra « aux avis du conseil scientifique » et réintégrera les soignants suspendus si ce dernier estime que « cela ne représente plus de risques » en termes épidémiques. Dans un contexte de pénurie de personnels, ce retour de soignants n’améliorera qu’« à la marge » la situation, estime-t-on à la FHF.
De son côté, l’intersyndicale Action praticiens hôpital (APH) juge « normale » cette éventuelle réintégration dans un contexte de pénurie (médicale et paramédicale) et alors que « la majorité des gens ont eu le Covid », qui n’a « plus le même potentiel délétère ». « Ces soignants n’ont pas fauté, le vaccin obligatoire était une mesure nécessaire, mais peut-être que nous n’avons pas su être assez persuasifs avec ceux qui doutaient, confie le Dr Jean-François Cibien, président d’APH. J’espère que ces soignants ne seront pas stigmatisés. »
15 000 suspendus ?
La vaccination contre le Covid est obligatoire pour les soignants depuis la mi-septembre en France. Ils doivent également avoir fait une dose de rappel depuis la fin janvier. Au moment de l’instauration de l’obligation vaccinale, certains soignants avaient démissionné d’eux-mêmes, ou arrêté leur activité en libéral. Cependant, le nombre de soignants non vaccinés et suspendus reste difficile à évaluer. À la mi-octobre 2021, le ministre de la Santé Olivier Véran avait estimé qu’environ « 15 000 professionnels de santé » (au sens large des personnels concernés par l’obligation vaccinale) n’étaient toujours pas dans les clous et donc suspendus. Mais dans les semaines suivantes, des milliers de soignants ont pris le chemin de la vaccination.
Selon le dernier bulletin de Santé publique France (au 28 avril), la couverture vaccinale de la dose de rappel pour les professionnels de santé était de 78,6 % pour ceux exerçant en Ehpad ou USLD, de 86,9 % pour les libéraux et 77,6 % pour les salariés en établissements.
Source : Le Quotidien du Médecin
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