Coup de filet de la gendarmerie dans une maison de jeux clandestins : 5 personnes arrêtées
14H30 ce dimanche route des plaines. Six véhicules de gendarmerie foncent vers l’entrée de la vallée de la Punaruu. Objectif : démanteler une maison de jeux de hasard. « On investit les lieux ! » hurle l’un des trente militaires d’élite avant de faire irruption dans la bâtisse ! Reportage
« C’est une opération de contrôle judiciaire, sortez vos papiers ! » Une quarantaine de « clients » sont stupéfaits par l’arrivée massive des forces de l’ordre. Celles-ci agissent sur réquisition du procureur car il n’existe pas de mandat de perquisition en Polynésie. Au milieu des tables, des dizaines de jetons, des croupiers qui organisent les mises, 10 000 FCP minimum (84 €). La roulette trône à côté d’un écran plat et de gigantesques ventilateurs.
Dans les secondes qui suivent, l’un des deux patrons de la salle a déjà les menottes aux poignets. Au total 300 000 FCP (2515 €) sont découverts par les enquêteurs à l’issue des fouilles corporelles et à l’intérieur de la maisonnée.
14H40. L’autre organisateur de la partie est nettement moins coopératif vis à vis des forces de l’ordre: « T’as déjà été prévenu une première fois pourtant » lui répond celui qui va bientôt le placer en garde à vue pour « tenue de maison de jeux de hasard en bande organisée ». « Oui mais j’ai des droits » répond l’homme, d’origine chinoise lui aussi. « Et bien on te les a notifiés, tes droits ». Le même homme nous confiera plus tard qu’il a « déjà été devant la justice, (NDLR le 15 décembre) et qu’il « défend cette cause, de pouvoir organiser ses jeux en paix ».
14H55 Les clients s’en tirent avec un simple contrôle d’identité approfondi à la sortie. Ils sortent un par un, « qu’est ce qu’on va bien faire pour s’occuper le dimanche maintenant ? » s’insurge l’un d’entre eux. L’enquête a abouti sur un flagrant délit au bout de six mois d’investigations, de filatures et de surveillance. Pour le Capitaine Joël Barre, commandant en second de la compagnie des Îles du Vent: « En réalité, on a fait les réquisitions sur les comptes en banque et on a pu déterminer qu’ils avaient des trains de vie qui n’étaient pas du tout en corrélation avec leurs revenus déclarés ».
15H15 Les enquêteurs perquisitionnent les voitures des deux tenanciers. Ils tombent sur un fusil à piston inoffensif. Ils vont saisir un véhicule flambant neuf dont ils ont déjà la preuve qu’il a été acheté avec les recettes du tripot. Mais toutes les « cibles » ne sont pas encore interpellées comme l’explique le chef d’escadron D’amerval. « Dans les minutes qui viennent, on doit attraper une troisième personne qui n’était pas sur les lieux, ensuite nous interpellerons deux autres suspects directement à leur domicile ». Coup de téléphone. Les choses se précipitent. Un peu avant 15H30, cinq personnes sont embarquées pour être placées en garde à vue.
16H. L’opération s’achève. cinq individus sont placés en garde à vue pour « tenue d’un établissement de jeux de hasard en bande organisée ». Celle-ci est toujours en cours, ce lundi matin. Les peines encourues vont jusqu’à sept ans d’emprisonnement et plusieurs millions de FCP d’amende. Comme pour une scène de crime, la maison est placée sous scellés. Personne n’habitait ici.
16H30 Le jeune homme, plutôt sportif, chargé d’effectuer le gardiennage des lieux et de prévenir une éventuelle arrivée d’un représentant des forces de l’ordre, s’excuserait presque: « J’ai pas bien compris ce qui se passait. Les gendarmes sont arrivés en nombre, ils m’ont bousculé, je pouvais pas faire face ! ». Pendant ce temps, les hommes du G.I.R., groupement d’intervention régional, commencent un travail de fourmi : déterminer quel est le patrimoine acquis de manière délictuelle par les recettes du tripot. La maison, elle aussi, peut être confisquée.
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