Coronavirus : un syndicat policier menace d’exercer un droit de retrait si des moyens de protection ne leur sont pas fournis
Il a fixé un ultimatum au 9 mars au ministère de l’Intérieur pour lui donner une réponse satisfaisante
Yves Lefebvre, Secrétaire général Unité SGP Police FO. (JACQUES DEMARTHON / AFP)
« C’est une réelle volonté de ne pas nous donner d’équipements », a affirmé jeudi 5 mars sur franceinfo Yves Lefebvre, le secrétaire général d’Unité SGP Police FO alors qu’un CHSCT extraordinaire s’est tenu au ministère de l’Intérieur mercredi 4 mars au sujet du coronavirus Covid-19. « Si le 9 mars, nous n’avons pas une réponse, formelle, positive en la matière, nous exercerons notre droit de retrait », assure Yves Lefebvre. Dans un communiqué commun avec Alliance et Unsa Police, le syndicat dénonçait mercredi « un manque d’anticipation » de la part du gouvernement.
franceinfo : Est-ce une réelle volonté politique de ne pas vous donner d’équipement, selon vous ?
C’est une réelle volonté de ne pas nous donner d’équipements, tout simplement pour ne pas créer un climat encore plus anxiogène, alarmer plus qu’elle ne l’est déjà notre population, mais, pour autant, place sur l’autel des potentiels sacrifiés les policiers et les gendarmes.
À ce jour, le ministère de l’Intérieur refuse que les policiers soient dotés individuellement de masques de protection et de produits désinfectants. L’argument est de ne pas créer un climat encore plus anxiogène.Yves Lefebvre, le secrétaire général d’Unité SGP Police FOà franceinfo
Je rejoins le gouvernement sur le fait qu’il ne faut pas plus dramatiser. Pour autant, la mission du policier comme celle du gendarme est d’intervenir dans des situations où nul ne veut intervenir ou ne peut intervenir.
Dans quelles situations, estimez-vous vous retrouver au premier plan ?
Vous êtes amenés à devoir interpeller une personne et parfois en usant d’une violence tout à fait légitime. Vous allez être au contact, à quelques centimètres de la personne. Vous pouvez très bien, de fait, être contaminé par le coronavirus. On va se retrouver avec des gens qui vont entrer dans un magasin, imaginons une boulangerie. Un client entre dans la boulangerie et déclare haut et fort : « Je suis porteur du coronavirus ». Quels sont les gens qui devront intervenir in fine pour sortir cette personne et l’amener vers les services de santé ? Ce sont les policiers ou les gendarmes. Quand vous êtes amenés à contrôler des bus aux frontières et notamment aux frontières italiennes. On sait que nos confrères italiens ne procèdent plus à aucun contrôle, depuis un bon moment déjà, nous, on continue à le faire. Les policiers de la police aux frontières n’étaient pas équipés, ne sont toujours pas équipés pour contrôler les avions en provenance des pays à risque.
Pourriez-vous exercer votre droit de retrait ?
Oui. On l’a affirmé hier au représentant du secrétaire général du ministère de l’Intérieur. On a fixé un ultimatum au 9 mars. Au 9 mars, on veut avoir le début de l’affectation individuelle de masques de protection et de produits désinfectants. Si le 9 mars, nous n’avons pas une réponse, formelle, positive en la matière, nous exercerons notre droit de retrait.
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