Coronavirus : les masques autorisés lors des opérations de police de sécurité publique
La position sur le port du masque lors des interventions de police de sécurité publique a été assouplie, notamment pour les contrôles de respect du confinement ou face à une personne susceptible d’être infectée.
« Sans que cela soit généralisé, lorsque les circonstances de l’action de police l’exigent, le port du masque est autorisé afin de préserver l’intégrité des personnels », dit la note envoyée aux policiers. (Illustration) LP/Aurélie Audureau
La nouvelle a été accueillie avec soulagement dans les rangs des forces de l’ordre. Le directeur central de la sécurité publique, Jean-Marie Salanova, a assoupli, durant la nuit de vendredi à samedi, sa position sur le port du masque lors des interventions. Dans une note envoyée à tous les policiers de l’Hexagone, « il autorise désormais le port du masque lors des actions de police mais pas de manière permanente », explique avec satisfaction le délégué SGP Unité des Yvelines François Bersani, département où la colère avait commencé.
Le patron de la sécurité publique explique dans cette note que « dans le cadre des mesures visant à limiter la propagation du virus « Covid-19 », je vous rappelle que la direction générale de la police nationale, vous demande de veiller à la mise à disposition de masques chirurgicaux aux policiers et personnels en contact avec le public en particulier lors des contrôles des mesures de confinement sur la voie publique ».
Toujours selon cette note, chaque équipage devra bénéficier d’un jeu de masque et de gants à bord de chaque véhicule de police. « Sans que cela soit généralisé, lorsque les circonstances de l’action de police l’exigent, le port du masque est autorisé afin de préserver l’intégrité des personnels, ajoute le patron de la sécurité publique. En outre, conformément aux instructions déjà transmises, lorsqu’il n’est pas possible de recueillir la signature du contrevenant aux mesures de confinement dans le strict respect des mesures sanitaires, cette formalité n’est pas mise en œuvre ».
Hier soir, un communiqué de la police nationale a toutefois précisé que cette note ne remet pas en cause la doctrine en cours jusqu’alors. Dans la foulée, un message a été envoyé aux directeurs départementaux de la police, dans lequel Frédéric Veaux, le directeur général de la police nationale demande à ce que «l’usage de ces masques soit strictement contrôlé, les stocks disponibles étant limités ». «L’idée n’est pas de dire que les unités peuvent porter sans discernement, explique un spécialiste. C’est surtout un rééquilibrage. Les policiers peuvent porter le masque face à une personne susceptible d’être touchée par le virus. »
« Nos collègues tombent comme des mouches les uns après les autres »
« C’est plutôt une bonne chose, remarque un fonctionnaire des Yvelines. Nous avons mis en place une grosse présence dans les rues depuis le début. Nos collègues tombent comme des mouches les uns après les autres. On avait pourtant mis en place du gel et essayé de prendre nos distances. Mais ça n’a pas suffi. Les masques chirurgicaux, c’est bien mais ils ne nous protégeront pas de la contamination. Il y a encore du chemin à faire ».
« Notre organisation se félicite que la voix des personnels et des organisations syndicales ait enfin été entendue bien que cela soit avec une semaine de retard. Mais nous attendons que cette consigne propre à la sécurité publique soit étendue à la préfecture de police et aux autres directions centrales, souligne le délégué Unité SGP. Cette protection ne sera effective qu’à condition que les services de police et de gendarmerie soient suffisamment dotés en masques et gants, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. D’autant plus que le ministère de l’Intérieur a décidé d’intensifier les mesures de contrôle ce week-end et que les équipements de protection vont donc être beaucoup plus utilisés ».
Source : Le Parisien
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