Coronavirus : ces Français qui surveillent et dénoncent leurs voisins
VIDÉO. Face aux règles drastiques imposées par la crise sanitaire, certains Français n’hésitent pas à dénoncer les contrevenants aux autorités, rapporte France 3.
Si les rues de France et de Navarre sont bien moins fréquentées en cette période de confinement, il semble que nombre de passants se sont reportés sur leurs balcons et fenêtres. Des particuliers devenus vigies, prêts à dénoncer aux autorités tout comportement non conforme aux règles exceptionnelles mises en place depuis trois semaines, rapporte France 3 dans le Grand Est.
« C’est incessant. Les gens sont confinés à domicile, sans beaucoup d’activité, donc ils sont tous rendus à devenir des fonctionnaires de police. Ils se mettent au balcon et ils surveillent », constate ainsi Sylvain André, référent Grand Est du syndicat Alternative police. Sur les quelque 400 appels quotidiens qu’enregistre désormais le centre d’appels de police-secours de Strasbourg, une centaine concerne des dénonciations, poursuit le policier. La surveillance et l’alerte aux autorités se font même en ligne, précise France 3, qui s’est procuré un message adressé aux forces de l’ordre via un réseau social.
« Ce qui est dénoncé, c’est souvent des regroupements. Le barbecue chez le voisin où il y a une dizaine de personnes, les regroupements devant chez soi. Ça reste plutôt au niveau du voisinage », explique au média public le secrétaire régional Grand Est Alliance police nationale, Michel Corriaux. Le groupement de gendarmerie du Bas-Rhin fait le même constat. « Au départ, ça part souvent d’un conflit de voisinage. On sent que les gens ont peur. Ils dénoncent, ils connaissent les compositions des familles, ils ne sont pas dupes. Habituellement, on n’a pas ça », affirme le capitaine Rubini.
« C’est excessif »
Des voisins qui en surveillent d’autres, la situation n’a rien d’exceptionnel, si ce n’est dans sa proportion et dans la nature des faits rapportés. « Les appels pour dénonciation font partie du quotidien des policiers, que ce soit pour des délits ou pour des crimes puisque c’est une obligation légale de rapporter ces faits si on les constate. Ce qui peut étonner là, c’est que des dénonciations pour des faits contraventionnels, normalement, on en a peu », analyse Michel Corriaux.
Une attitude aux conséquences potentiellement néfastes pour les forces de l’ordre, explique à France 3 Sylvain André. « C’est le rôle des citoyens puisque c’est prévu dans la loi, mais de là à surcharger les centres d’appels et les numéros d’urgence pour dire qu’untel a sorti son chien trois fois dans la journée, c’est excessif. » D’autant plus que chaque appel à police-secours entraîne une intervention automatique, précise le syndicaliste. « Le problème, c’est qu’on ne peut pas envoyer des équipes sur toutes les délations. C’est impossible. S’ajoute aussi le problème de la constatation. Pour constater une infraction, il faut qu’il y ait une personne habilitée à le faire, ce qui n’est pas le cas du voisinage. Or nous, souvent, on arrive après les faits, c’est trop tard. Donc, ça ne sert à rien », indique-t-il.
Source : Le Point
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