CONVOCATION DE DIDIER LALLEMENT* LE 22 JANVIER 2024AU TRIBUNAL DE PARIS
Une audience publique est fixée le lundi 22 janvier 2024 au tribunal judiciaire de Paris.
Didier Lallement a été convoqué.
Pourquoi ?
Le 11 septembre 2021, des manifestants, pacifiques mais déterminés, sont venus pour faire entendre leurs voix, dans un contexte politique très autoritaire.
Ils ont subi une répression féroce et, une fois de plus, nos libertés et nos droits fondamentaux ont été foulés au pied.
En réponse aux événements du 11 septembre d’une rare brutalité, indécents et indignes, le collectif du Dernier Rempart a assigné en justice la préfecture de Police de Paris et l’ancien préfet de Police, Didier Lallement pour «atteinte à la liberté individuelle et pour discriminations opérées envers des manifestants en lien avec leur appartenance politique».
*Didier Lallement était préfet de police du 21 mars 2019 au 21 juillet 2022 et a validé les violences policières contre les Gilets jaunes. On lui doit cette célèbre maxime : « On n’est pas dans le même camp madame »
«On n’est pas dans le même camp» : le préfet de police a-t-il dérogé à son devoir de neutralité?
Depuis samedi, de nombreux internautes reprochent à Didier Lallement d’être sorti de son devoir de réserve face à une militante gilet jaune. Une fausse polémique ?
Par Iris Peron Le 18 novembre 2019 à 13h42, modifié le 18 novembre 2019 à 15h10
« Nous ne sommes pas dans le même camp madame », a répondu samedi le préfet de police Didier Lallement à une militante gilet jaune. Ludovic Marin/Pool via REUTERS
Une scène de quelques secondes, pour un retentissement médiatique faramineux. Les propos du préfet de police de Paris Didier Lallement, tenus samedi face à une manifestante gilet jaune, ont fait s’insurger de nombreux internautes sur Twitter, qui fustigent une atteinte au devoir de réserve inhérent à tout policier.
Alors qu’il se trouve place d’Italie, quelques heures après les échauffourées qui ont opposé manifestants et forces de l’ordre, le préfet de police déambule en uniforme devant les caméras de BFMTV, quand il est apostrophé par une femme qui s’enorgueillit d’être une « gilet jaune ».
Didier Lallement continue son chemin, avant de lui lancer cette phrase : « Et bien, nous ne sommes pas dans le même camp madame ». Une formule loin d’être passée inaperçue, de la part de ce successeur de Michel Delpuech, préfet de police démis de ses fonctions en mars dernier, en plein cœur de la crise des Gilets jaunes.
« Le policier est tenu à l’obligation de neutralité »
Dans un message retweeté près de 5 000 fois, le journaliste Pierre Jacquemain, rédacteur en chef de la revue Regards, cite un extrait de l’article R. 434-29 du Code de déontologie de la police nationale qui fait référence au devoir de réserve : « Le policier est tenu à l’obligation de neutralité ».
Selon Olivier Renaudie, professeur de droit public à l’école de droit de la Sorbonne, cet article ne concerne pourtant par Didier Lallement. « Ce code s’adresse à toutes les personnes qui exercent des fonctions au sein de la police et de la gendarmerie, mais ses dispositions n’ont pas été élaborées pour les grands chefs tels que les préfets de police », développe l’enseignant.
« Une obligation de loyalisme à l’égard de l’exécutif »
Il rappelle néanmoins que comme tout agent public, le préfet de police est soumis à un devoir de réserve. Un devoir difficile à définir : « Il n’a pas de fondement textuel, il se base seulement sur la jurisprudence du Conseil d’Etat ».
La situation de préfet, et qui plus est préfet de police, est particulière, note aussi Olivier Renaudie, qui évoque une « fonction sans nul doute plus prestigieuse et plus exposée ».
« Cet emploi est à la discrétion du gouvernement, c’est donc un rôle très politique. Le préfet a été nommé en partie pour appliquer la politique esquissée par le gouvernement. Il a donc une obligation de loyalisme à l’égard de l’exécutif ».
Ce qui transparaît dans les propos tenus. Selon l’enseignant, le « camp » auquel fait référence Didier Lallement est « celui qui maintient l’ordre public ». Une opposition à cette femme « qui se situerait selon lui dans le camp des Gilets jaunes, qui auraient perturbé l’ordre public », appuie Olivier Renaudie.
« Dans la peau du chef des policiers »
« On peut s’interroger sur l’opportunité de tels propos. Il sort de son rôle de préfet de police, qui doit prendre de la hauteur par rapport à un événement », analyse de son côté Mathieu Zagrodzki, chercheur spécialisé dans la police au Cesdip (Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales).
« Il représente l’Etat, porte un uniforme, souligne aussi ce spécialiste des relations police/citoyens, Il faut certes montrer un besoin de fermeté vis-à-vis des casseurs, mais face à une citoyenne lambda, on a surtout besoin d’apaisement. Il se met dans la peau du chef des policiers, il veut montrer aux forces de l’ordre qu’il les soutient. »
Dans la jurisprudence, il existe des sanctions pour des préfets qui seraient sortis de leur devoir de réserve, « mais uniquement lorsque les critiques s’adressent au gouvernement », rappelle Olivier Renaudie. Il cite le cas de Bruno Guigue, sous-préfet de Saintes, qui a été remercié en 2008 pour avoir critiqué l’Etat d’Israël dans une tribune sur son blog personnel.
Source : Le Parisien
Le communiqué
Constitution de partie civile audience du 22 janvier 2024
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J’ai moi-même été verbalisé(e) le 11 septembre 2021. Je reconnais vouloir me constituer partie civile dans la procédure à l’encontre de la préfecture de Police de Paris et de l’ancien préfet de Police, Didier Lallement, pour atteinte à la liberté individuelle et pour discriminations opérées envers des manifestants en lien avec leur appartenance politique.
Source : Syndicat GJ
Le LIVE qui explique la situation : https://fb.watch/pkWe_cx-9I
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