Condamné pour avoir passé 248 appels malveillants aux gendarmes de La Ferté
Un jeune de 20 ans a écopé de huit mois de prison avec sursis ce mercredi. Il avait insulté les gendarmes et déclenché des interventions inutiles.
« Qu’est-ce qui est drôle ? Occuper la ligne téléphonique des gendarmes ? Les insulter ? Leur faire écouter des comptines ? Leur annoncer un attentat ? » : la présidente Emmanuelle Teyssandier-Igna était remontée, ce mercredi, contre le prévenu planté dans le box du tribunal correctionnel de Meaux.
Le jeune homme de 20 ans bredouillait, tant il était mal à l’aise. Il faut dire que son père assistait à l’audience, abasourdi par les faits reprochés à son fils, à savoir « divulgation d’information fausse de sinistre de nature à provoquer l’intervention des secours, appels téléphoniques malveillants réitérés et menace de mort avec ordre de remplir une condition ». Les juges l’ont condamné à huit mois de prison avec sursis mise à l’épreuve.
Entre le 31 mars et le 20 mai, le prévenu – avec son jeune frère et un autre mineur mis en examen pour ces faits par un juge des enfants — a passé 248 appels à la brigade de gendarmerie de La Ferté-sous-Jouarre et au CORG (Centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie) de Melun. Lorsqu’ils décrochaient, les militaires avaient droit à de longues plages de silence, à des insultes ou à la lecture de comptines !
« C’était pour rigoler avec les gens sur Skype, a expliqué le prévenu. C’était une sorte de vengeance ». Les plaisantins avaient en effet déclenché des interventions de la gendarmerie au domicile d’une famille de Luzancy, en annonçant un meurtre conjugal, un infanticide, une rixe ou encore des coups de feu. Le 11 mars, ils avaient également appelé les gendarmes de Castelnau-le-Lez (Hérault), pour leur annoncer l’imminence d’un attentat dans un centre commercial de Montpellier, où des « têtes allaient être coupées ».
« Pour la famille de Luzancy, c’est parce qu’il y a deux ans, un de leurs cousins a essayé de nous percuter avec sa voiture. J’ai déposé une main courante et il ne s’est rien passé », a tenté de justifier le jeune homme.
La gendarmerie a évalué son préjudice à 3 350 euros. « Pour les gendarmes, c’est une perte de temps et d’argent. Ils ont autre chose à faire que de décrypter si les appels sont des canulars ou pas », a martelé la présidente. Le parquet a requis un an de prison, dont quatre mois ferme.
L’avocate de la défense Me Valérie Lefèvre-Krummenacker a insisté sur l’évolution de son client, « entre le début de la garde à vue et l’audience » : « Ce qu’il a fait est bête, il en a pris conscience. Il y aura une sanction familiale. Il a créé un groupe sur Skype et a été dépassé par celui-ci. Ce sont les risques du virtuel ». L’avocate a obtenu la relaxe qu’elle avait demandée pour les menaces.
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