Cinq policiers marseillais avaient minoré le taux d’alcoolémie d’un collègue qui venait de commettre un accident avec délit de fuite : ils ont été condamnés mardi à des peines de six à dix mois de prison avec sursis pour l’établissement d’un faux procès-verbal.
Le 1er août 2018, trois fonctionnaires de Police secours intervenaient sur un accident de la route. Des témoins avaient poursuivi sur plus de 500 mètres un automobiliste qui avait heurté et endommagé deux véhicules, blessant une passagère. Le fuyard était un policier de la Sûreté départementale roulant avec son véhicule de service. Dans la confusion, son arme de service avait été dérobée.
Au commissariat, son taux d’alcoolémie de 0,98 mg par litre d’air expiré aurait dû conduire à son placement en garde à vue, mais l’équipage l’ayant interpellé avait fait état dans leur procès-verbal d’un taux de 0,37 mg, en-dessous du taux délictuel.
Un an avec sursis pour le conducteur
Les trois policiers ont affirmé avoir reçu des instructions de leur hiérarchie, deux officiers de police judiciaire (OPJ). « Je me suis senti obligée par l’ensemble de la chaine hiérarchique », a expliqué une femme brigadier de police à l’audience.
« C’est à l’évidence une instruction manifestement illégale et ce genre de réaction met en cause le fonctionnement même de la police républicaine. C’est le fondement même de l’état de droit qui est altéré », a observé le président du tribunal Fabrice Castoldi.
L’auteur de l’accident s’est vu infliger un an de prison avec sursis. Pour son défenseur, Me Fabrice Giletta, « il n’a rien demandé, on a lui a fait bénéficier d’un cadeau empoisonné ».
Source : Sud Ouest
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