Carreleur, étudiant en médecine, directeur d’école, carrossier… Les profils sont très variés au sein de la réserve de la gendarmerie. Car il suffit d’avoir moins de 40 ans et de passer les tests psychologiques et médicaux avec brio pour rejoindre les rangs de ce groupe. En Charente-Maritime, les civils représentent 40 % des réservistes. Les autres sont des gendarmes à la retraite qui ont choisi de rester disponibles pour la défense nationale.
Les attentats – et les mesures de sécurité prises en conséquence – ont entraîné des besoins élevés dans les forces de l’ordre et la question du budget alloué par l’État ne semble plus être un frein. Depuis le drame de Nice, les personnes ayant quitté le service actif depuis moins de deux ans ont été rappelées afin de rentrer dans la réserve. En Charente-Maritime, 46 ont accepté de s’engager à nouveau. Autre mesure, la réserve a été ouverte aux civils jusqu’à 40 ans, alors que la limite était fixée à 30 ans jusque-là.
Une formation plus rapide
Une nouvelle formation est à l’essai, afin que les réservistes soient prêts à travailler plus rapidement. Au lieu des deux semaines d’apprentissage suivies de cours répartis sur un an, la formation dure désormais quatre semaines – forcément très intenses – à l’issue desquelles les stagiaires peuvent être envoyés sur le terrain. La première de ce genre a eu lieu la semaine dernière à Saint-Astier (en Dordogne).
Après un mois de formation, les jeunes réservistes n’ont bien sûr que les bases. Ils sont pourtant déjà partis en brigade, où ils se retrouvent encadrés par un retraité de la gendarmerie ou un actif. Pour parfaire leurs connaissances, deux journées d’instruction sont dispensées tous les ans. Les réservistes doivent s’entraîner régulièrement à utiliser leur pistolet automatique et tirer au moins 60 cartouches par an.
François Germain, 24 ans, est réserviste depuis 2010. Étudiant en master de droit, il consacre une partie de son temps à la défense. « C’est le job d’été parfait, puisqu’il est en lien avec mes études », explique-t-il. L’indemnité varie entre 53 et 73 euros par jour, selon le grade. L’engagement du jeune homme lui impose d’effectuer au moins dix journées de service par an. Il a la possibilité d’en faire jusqu’à 90.
« Ce qui est très exceptionnel en temps normal, explique le lieutenant-colonel Michel Geneste, réserviste lui aussi. Mais cela devient toutefois de plus en plus courant ». Pour treize jours, François Germain est donc en renfort sur l’île de Ré. Ses missions vont de l’accueil à la patrouille en passant par les contrôles routiers. Pistolet automatique, bâton télescopique, polo bleu, sa tenue est identique à celle de n’importe quel gendarme. « Les réservistes n’ont pas les mêmes pouvoirs mais font partie du groupe à part entière » explique le lieutenant-colonel Michel Geneste. Dans le département, ils sont 189 pour venir renforcer les rangs de la gendarmerie avec toujours le même but : être une aide, mais jamais un poids.
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