Ces gendarmes experts des scènes de crime
Les analyses des indices sont réalisées sur le plateau technique de Blois. Le laboratoire comprend cinq zones : traitement, optique, microtraces, bureau, stockage.
C’est presque comme dans les séries télé, à quelques détails près. Les techniciens en identification criminelle relèvent les indices, puis les analysent.
Ils peuvent tout faire, comme à la télé. Enfin presque. Car 45 minutes – la durée moyenne d’un épisode – pour analyser tous les indices, c’est un peu juste… Les techniciens en identification criminelle sont « les experts » de la gendarmerie. Sur une scène de crime ou d’infraction, rien ne leur échappe. « Notre rôle est de geler les lieux avec un périmètre de sécurité, des photos, et de récolter les preuves matérielles », indique le major Patrick Le Roux, chef des techniciens en identification criminelle (1).
Les experts prennent des clichés des lieux, des indices, sous tous les angles. Et, comme dans les séries américaines, près de chaque indice à exploiter, ils placent des petits numéros. Ils prélèvent empreintes digitales, de pas, ADN, fibres, traces de peinture, objets numériques et même des insectes. « Les prélèvements sont conditionnés dans des enveloppes kraft », explique le major. Et pas dans des petites pochettes plastiques transparentes comme on voit à la télé…
Un labo tout neuf à Blois
Puis vient le temps de l’analyse des scellés avec notamment la recherche d’ADN et de traces digitales. Ces dernières sont ensuite comparées avec celles d’un éventuel suspect interpellé ou avec les empreintes enregistrées dans un fichier national (2), commun à la police et à la gendarmerie. Et, parfois, elles correspondent. « Mais ça ne se superpose pas idéalement comme à la télé », souligne le major Le Roux.
Les gendarmes du Loir-et-Cher ne peuvent pas tout analyser sur place, faute de moyens techniques, même si leur laboratoire blésois, flambant neuf, est certifié par le Comité français d’accréditation, gage de qualité. Chaque département possède son laboratoire, mais une trentaine seulement, pour l’instant, bénéficie de cet agrément.
Quand les techniciens ne peuvent procéder à certaines analyses, ils transmettent les scellés à l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale de Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
La cellule d’identification criminelle, qui dépend de la Brigade départementale de renseignements et d’investigations judiciaires (lire par ailleurs), compte quatre techniciens. Mais dans les différentes brigades de gendarmerie du département, il existe des techniciens en identification criminelle dits de proximité, qui sont formés pour agir sur les plus « petits » méfaits.
(1) L’adjudant-chef Thierry Galletyer, l’adjudant Denis Dente et l’adjudante Sonia Tirbois sont les trois autres techniciens. (2) Il s’agit du Fichier automatisé des empreintes digitales (FAED). Il existe le même type de fichier pour l’ADN.
la phrase
“ Vous avez un mandat ? ”
Eh bien non, ils n’en ont pas les gendarmes. En revanche, ils ont une commission rogatoire. Et pourtant, cette question, ils l’ont entendu. La faute aux séries télé.
le chiffre
2.829
C’est le nombre d’empreintes digitales relevées par l’ensemble des enquêteurs de la gendarmerie du Loir-et-Cher en 2014 et traitées par les techniciens en identification criminelle. Ces relevés décadactylaires permettent d’alimenter le fichier automatisé des empreintes digitales. L’an dernier, sur l’ensemble du département, les quatre militaires de la cellule d’identification criminelle ont apporté leur concours à plus de 200 reprises pour des constatations diverses et variées (découvertes de cadavre, autopsie, révélations sur métaux, incendies, portraits-robots, etc.).
VIDEO. Loir-et-Cher : les gendarmes experts des… par lanouvellerepublique
Source : La Nouvelle République
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