Promis à l’euthanasie pour son comportement très agressif, Sparrow a été recueilli par les gendarmes du groupe d’investigation cynophile, qui en ont fait un chien d’élite.
Le nomde Sparrow ne dira rien au grand public. L’histoire de ce jeune berger belge âgé de 2 ans n’en reste pas moins belle. Promis à l’euthanasie, ce malinois jadis insoumis a été sauvé par un gendarme et a décroché, le 14 juillet, son brevet pour la recherche de produits stupéfiants, d’armes et de munitions et de billets de banque. Un Sambi, dans le langage de la gendarmerie. Le voilà désormais devenu un chien d’élite.
Il y a un peu plus d’un an, le refuge de l’Association protectrice des animaux (APA) de Gerzat (Puy-de-Dôme) recueille Sparrow que son ancien propriétaire ne maîtrisait plus. Ce chiot est jugé trop agressif et incontrôlable pour être placé dans une famille. D’ailleurs, personne n’en veut. En dernier ressort, la responsable du refuge prévient les gendarmes du groupe d’investigation cynophile (GIC) de Clermont-Ferrand et leur « signale » ce chien, comme elle le fait de temps à autre. Le major Laurent Ortet se rend à Gerzat et découvre un animal hostile, qui montre les crocs à toute tentative d’approche. Il tente une percée dans l’enclos, puis renonce. Appelé pour une mission, le major croise un collègue, l’adjudant Laurent Mars, qui recherche un chien pour un futur stage de formation.
Reconstruire la confiance
« Sparrow était apeuré, grognait. On sentait qu’il n’aimait pas l’homme. Je lui ai jeté des croquettes. Il venait, s’arrêtait et repartait. Il a fallu établir un lien de confiance. Le chiot a fini par prendre une croquette dans la main mais refusait toute caresse », détaille l’adjudant Laurent Mars qui devine que ce chien « sauvage » peut se révéler une excellente recrue. Le militaire tente alors une expérience. « Arrivé devant un portail, je l’ai bloqué avec le genou. S’il avait été foncièrement méchant, il m’aurait dévoré la jambe », relate le maître-chien. Le lendemain, le cynotechnicien fait le test du jouet. Et là, c’est la révélation. « On le sentait super motivé pour le jeu. Il avait le profil né d’un chien de recherches », relate Laurent Mars qui prend donc en charge Sparrow et son éducation. Le jeune berger belge est de nouveau testé au centre du GIC. L’animal abandonné, de nature très agressive, se métamorphose. Après trois mois de stage au centre national d’instruction cynophile de la gendarmerie à Gramat (Lot), Sparrow est breveté Sambi.
« Il a de l’avenir. C’est un vrai bon chien même s’il n’a pas de pedigree et est né d’une portée non déclarée », se réjouit Laurent Mars alors que Sparrow enchaîne les fouilles, les perquisitions et les contrôles routiers. Comme un jeu. Son maître évoque avec tendresse le sort du malinois. « Il aurait pu finir à la piqûre, c’est un miraculé. Il a eu de la chance qu’on le repère comme un chien d’intérêt. Sparrow est aujourd’hui un animal épanoui, motivé et performant. Il se débrouille très bien même s’il a son caractère. Une excellente recrue », constate avec admiration l’adjudant Laurent Mars.
« Sparrow était un jeune chien fou qui prenait le dessus sur l’homme. C’était un pari de le reprendre en main. C’est désormais un chien attachant qui remplit ses missions et fait la fierté de son maître », conclut le commandant Christophe Romand, patron du GIC 63. Avec Sparrow, les gendarmes ont eu du flair.
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