CERTITUDES & INCERTITUDES – LA PHILOSOPHIE
Par Pierre Charles Aubrit Saint Pol

CERTITUDES & INCERTITUDES
L’HOMME
PROJET DE VÉRITÉ ET D’AMOUR
LA PHILOSOPHIE
Introduction
L’origine du terme « philosophie » provient de la langue philo grecque, où « philo » signifie « ami », et « sophia » se réfère à la « science » ou à la « sagesse ». Les philosophes grecs, fortement marqués par l’influence celte1, considéraient la philosophie comme la synthèse de toutes les disciplines scientifiques et de leur interrelations.
De nombreux penseurs grecs à l’origine de la philosophie sont considérés comme des sages. Cependant, Socrate et Aristote se considéraient plutôt comme des quêteurs de vérité et des disciples. Ils ont atteint un sommet de sagesse naturelle qui, à travers la raison, leur a permis de prendre conscience de l’existence du Dieu unique. Ils ont vécu une expérience intellectuelle individuelle.
La philosophie est un outil utilisé pour la recherche de la vérité, nous faisant évoluer vers une sagesse naturelle et surnaturelle. Même si elle n’est pas essentielle pour le salut, la philosophie reste cruciale pour la quête et la transmission de la vérité. Toutefois, il ne s’agit pas d’une science fondamentale.
C’est Saint Justin le Philosophe qui sera le premier à introduire la philosophie dans sa prédication. L’école scolastique sera établie en suivant l’approche des Pères de l’Église. Son apogée a été atteint au XIIIe siècle grâce à saint Thomas d’Aquin2 et saint Dun Scot3. Elle a exercé une influence prépondérante sur la période médiévale, elle s’associera l’art gothique. La scolastique a intégré les concepts les plus pertinents des philosophies païennes4, après les avoir purifiés de leurs liens avec l’idolâtrie.
De l’éloignement de la pensée hébraïque
Pour le bien de la civilisation chrétienne, il aurait peut-être été bénéfique d’incorporer plus profondément la tradition hébraïque dans la pensée chrétienne, bien que à la pensée hébraïque ne s’aligne pas nécessairement sur l’approche philosophique. Si nous avions davantage tenu compte de la tradition hébraïque et incorporée à notre culture, nous aurions probablement évité certaines erreurs, ou du moins, cela nous aurait aidés à mieux nous en préserver. Nous aurions pu mieux encadrer l’humanisme dévastateur de la Renaissance.
La crise liée au nominalisme5 et aux universaux
Le XIIIe siècle sera caractérisé par un affrontement majeur : le conflit direct opposant le nominalisme à la scolastique, principalement celle de saint Thomas d’Aquin. La portée à long terme de cette crise n’a pas été entièrement appréhendée, en particulier en raison du manque de compréhension des experts quant aux implications réelles et dangereuses qu’elle engendrait. Elle a été le précurseur intellectuel de ce que nous appelons actuellement le mondialisme. Les effets dévastateurs sont toujours ressentis. Actuellement, aucun continent ni peuple n’échappe à ses effets, qui affectent gravement la hiérarchie de l’Église catholique. Le nominalisme s’inscrit dans le cadre du courant néo-platonicien. Il remet en question la légitimité de la métaphysique en soutenant, à tort, que la connaissance de Dieu ne peut provenir que de ce qu’Il a révélé de Lui-même directement. Ainsi, il pose les bases du relativisme, ouvrant la voie du rationalisme.
Ockham et Wycliffe
Ce courant a été marqué par la prédominance de deux figures majeures : Guillaume d’Ockham, membre de l’ordre franciscain, et John Wycliffe, un prêtre séculier. Ils étaient tous les deux de nationalité anglaise. Ils ont remis en question l’institution ecclésiastique de l’Église, ce qui a conduit à l’émergence d’hérésies telles que la Réforme protestante, le jansénisme et le modernisme, ainsi qu’à l’avènement d’idéologies. Leur influence a été significative sur l’hérésie des fraticelles6, lesquels ont commis des actes de pillage, de violences et d’assassinat7. Ils ont annoncé les futures guerres de religion, ainsi que les révolutions matérialistes des XIXe et XXe siècles.
Les héritiers immédiats du nominalisme
La théologie de la libération trouve ses origines dans le nominalisme, mais elle est également le fruit de la crise du modernisme et de l’influence du communisme, qui a joué un rôle occulte dans le cataclysme postconciliaire. Le nominalisme, parmi ses diverses conséquences néfastes, a joué un rôle dans l’établissement de la philosophie en tant que domaine scientifique distinct, bien qu’elle ne le soit pas. Cette tendance a été influencée par les futurs néo-platoniciens tels que René Descartes, Spinoza, les Lumières et les encyclopédistes. Ils ont réussi à séparer la philosophie de la foi et de la Révélation.
Relativisme et rationalisme
Le relativisme et le rationalisme, initiés par René Descartes et sa philosophie cartésienne, ont contribué à élargir les perspectives intellectuelles pour le développement des idéologies. Ces courants idéologiques sont associés à un esprit d’intolérance, car ils ne tolèrent pas les contradictions. Ils remettent toute forme de certitude et qualifient de manière péjorative et maintenant insultante et violente, ceux qui osent affirmer la vérité, les qualifiant d’intolérants et de fascistes. En collaboration avec les médias, ils s’assurent que leurs contradicteurs deviennent inaudibles8, voire réduits au silence.
Ces intellectuels contemporains stériles sont ceux qui causent des ravages dans la société. Ils perçoivent la vérité comme étant relative, voire dénuée d’intérêt. Ils ne se sont peut-être pas conscients de l’emprise des ténèbres sur eux, et Dieu veille à ce qu’ils s’y enfoncent davantage en raison de leur orgueil. Ils imposent aux autres des règles découlant de leur propre existence chaotique, marquée par un manque d’aptitude à l’espérance et à la miséricorde, au respect du prochain. Ils érigent un cadre strict dans lequel seules les propositions en accord avec leurs idées sont formulées. Dans cette sphère de repli, de réflexions et de malveillance, ils manipulent des fragments épars de la vérité afin de discréditer tout opposant au nom de leur propre interprétation de l’intérêt général et du bien commun9. Ils participent aux révolutions, aux génocides, les suscitent même tout en cherchant à se dégager de toute responsabilité : « ni responsables, ni coupables ». Ces pyrrhiques de la raison triomphent de leurs apanages médiatiques.
La hiérarchie humaine de l’Église catholique
La structure humaine de la hiérarchie de l’Église catholique n’en est pas épargnée. Des agités tragiques du bocal ! Ils traînent derrière eux le corbillard d’une Église qu’ils se sont imaginée, attirant sur eux la justice divine. Des ombres déambulent dans l’ombre d’un maître qu’ils se sont choisi et qui n’est pas Jésus-Christ.
Depuis le deuxième concile du Vatican, on observe une montée de l’intolérance idéologique au sein de l’Église, phénomène qui reflète celui observé dans la société laïque. Cette montée est exacerbée par le retour en force de la tyrannie intellectuelle et amorale. Cette situation, largement acceptée, engendre des comportements qui vont à l’encontre des principes de charité et de foi, contribuant ainsi à accroître la confusion doctrinale. La crise ayant comme point fixe la liturgie, ravivée récemment par le pape François…, met en évidence des conflits idéologiques hérités des Lumières et des Encyclopédistes. Ce clergé privilégie trois rangs de carottes nouvelles au détriment de vastes étendues laissées en friche, abandonnées et dévastées par les chacals. Ainsi, les départs contraints, tels que les préretraités, relèvent davantage du délit de fidélité doctrinale que de l’intérêt de l’Église. C’est l’extension tristement célèbre de la société des goulag, et bientôt les persécutions.
La raison pour laquelle la métaphysique n’est plus guère enseignée de nos jours est qu’elle affirme l’autorité de la vérité absolue de la réalité, du réel, ce qui va à l’encontre des positions des philosophes, théologiens et idéologues de La Nuit Sans Étoile10. La médiocrité est comme la mauvaise herbe qui se répand rapidement et s’étend telle l’ambroisie ou le lisier tueur.
La quête de la vérité n’est plus une préoccupation majeure pour ceux qui détiennent une autorité intellectuelle ou religieuse. Ils redoutent de déplaire aux princes de ce monde et sont auto-victimes de l’addiction médiatique. Ils revendiquent leur espace visuel comme autrefois les aristocrates s’inquiétaient de leurs apanages. Il existe de nombreuses formes de prostitution fascinantes ! C’est un attrait sans âge.
René Descartes : l’Attila de la chrétienté
René Descartes a fréquenté les sociétés secrètes anti-chrétiennes, notamment la « Rose-Croix ». Ces dernières, au-delà d’improbables initiations mystérieuses et sources d’infestations infernales, avaient pour objectif de corrompre l’Église en altérant d’abord sa doctrine, puis ultérieurement par les mœurs. Il a mis en œuvre son intelligence au service de cet objectif. Il a réussi à duper les hommes, mais qu’en aura-t-il été avec Dieu ? Il périt de froid en Suède, dans le feu de la glace et sans les sacrements11.
Il aura été un acteur déterminé et déterminant de la rupture définitive entre la philosophie et la Révélation, introduisant des notions toutes aussi dévastatrices que le relativisme en introduisant des concepts tels que le relativisme et le rationalisme, par le biais de sa méthode du doute raisonnable, détruisant l’autorité de la vérité du réel, réalisant ainsi le projet du nominalisme.
Ses écrits philosophiques agissent comme un venin, le plus destructeur, inoculé à la civilisation chrétienne, sans lequel les idéologies marxiste et nazie n’auraient peut-être pas eu l’essor qu’on leur connaît.
Il aura renversé les fondements de la métaphysique, se gardant bien de l’attaquer directement. En effet, il a privilégié l’existence sur la Cause première, c’est-à-dire Dieu créateur, en affirmant que »Je pense, donc je suis », considérant l’homme comme sa propre origine. En poursuivant cette ligne de pensée et considérant leur raisonnement, les idéologues trouvent en lui leur légitimation pour éliminer les individus handicapés mentaux et physiques, sous le prétexte de préserver la dignité humaine. Cette perversion est directement responsable de l’initiative du projet de fin de vie.
Le cartésianisme attribue une légitimité intellectuelle à tous les actes de génocide et à leurs auteurs. Il aura renforcé les puissances du péché contre l’Esprit de vérité au cœur de la société chrétienne et les attaques contre la vie, que ce soit à son commencement ou à sa fin naturelle.
En développant sa pensée comme le cancer métastasé, il aura exacerbé les effets secondaires du champ mnémonique interrelationnel initié par Ève lors de son dialogue avec le Serpent du jardin d’Éden. Nous avons franchi une étape dans le péché, un mal désormais irréversible. De plus, toutes les forces intellectuelles et surnaturelles – anges-démons – convergent inexorablement vers leur propre destruction. En l’absence d’une intervention divine préalable, ces conséquences seront dévastatrices, tant sur le plan physique que surnaturel, pour l’humanité.
La philosophie au service de la vérité
Si la philosophie n’a plus pour objectif la recherche de la vérité, quelle est alors son utilité ?
La vérité constitue le lien entre l’individu et Dieu, entre l’homme et la création, entre l’humain et la société. Elle est intrinsèque à notre être dès l’instant de notre animation. Nous lui sommes ordonnés. Il est légitime, à la fois dans le domaine naturel et surnaturel, de poursuivre la vérité, car nous sommes affectés par les effets du péché originel, dont le mensonge a joué un rôle déterminant, entraînant à une rupture totale et radicale avec la source même de la vérité, celle avec qui Adam et Ève conversaient au crépuscule, c’est-à-dire Dieu.
Dieu, principe de la vérité
Dieu est le fondement de la vérité. Il est Vérité.
Il ne confère à l’objet et à chaque être que ce qui est inhérent à leur nature.
L’homme n’est-il pas créé par la vérité ?
Ne vit-elle pas en lui ?
L’absence de cette composante rend la liberté impossible, soulignant ainsi son rôle dans la construction de notre identité. Elle structure la personne que nous sommes :
« …la vérité éclaire l’intelligence et donne sa forme à la liberté de l’homme, qui, de cette façon, est amenée à connaître et à aimer le Seigneur12. »
Toutefois, la vérité ne peut pas guider l’homme sans la raison. Les athées, les mondains se perdent dans la question de Pilate : « Qu’est-ce que la vérité ? »
Une question rhétorique posée par Pilate, qui, une fois adressée à Jésus, s’est transformée en un dilemme entre la perpétuation du péché et la vie éternelle bienheureuse. En réalité, ni Pilate, ni les idéologues ni aucun théologien contemporain ne parviennent à saisir le silence de Jésus. Un silence qu’Il s’impose à Lui-même afin de s’exclure du Temple, car le Peuple élu, en le soumettant à la justice de Rome, c’est-à-dire du monde, rejette la Promesse et les Alliances de leurs Pères. Cependant, le silence de Jésus est empreint de vérité et d’amour. Cela représente un acte ultime de miséricorde envers Ponce Pilate et l’ensemble du monde, qui se réalisera lors du jugement des nations.
Un silence habité par Dieu, rappelant qu’Il en est le Principe. Le fidèle l’adopte, le fait sien, s’y réfugie et l’oppose en bouclier contre les puissances du mal. Il est impératif qu’il s’en laisse investir pour que les possibles de vérité et d’amour s’épanouissent en lui. N’est-ce pas la raison pour laquelle Thomas More a été martyrisé, lui qui a gardé le silence devant les comportements immoraux et d’apostasie d’Henri VIII ?
Le silence précède la parole
La puissance de la Parole divine se nourrit du silence de Dieu, silence qui nous introduit dans la contemplation unitive.
Dieu n’est-il pas silence ?
Sa pensée silencieuse ne devance-t-elle pas l’acte créatif de sa parole ?
Les trois Personnes de la très Sainte Trinité, Dieu unique, ne sont-elles pas dans le silence de l’amour lumière et fécond, pour que tout ce qui était destiné à exister puisse advenir ?
La spiration13 d’amour et de vérité entre les trois Personnes est un mystère inaccessible pour nous, mais qui se communique à nous par les sacrements, nous investissant tout en demeurant une non-connaissance14 du révélé.
L’interrogation de Pilate : « Qu’est-ce que la vérité ?« , nous sollicite jusque dans nos tripes, car de notre réponse dépend notre relation à Dieu et elle la dévoile. La réponse à cette question réside dans le cours de notre existence, déterminant notre ultime acte de libre arbitre qui, par sa nature et sa portée, façonne notre éventuelle immortalité de manière irrévocable.
Le chemin de vérité
Jésus n’aurait pas proclamé qu’Il est « le Chemin, la Vérité et la Vie« , et nous inviter à Le suivre, s’Il savait que nous en étions incapables. Il aurait été très cruel de sa part d’affirmer cela en sachant que nous ne pourrions pas Le suivre. Cependant, c’est en suivant la vérité et en pratiquant l’amour de charité que nous marchons à sa suite. Dieu ne commande pas ce qui est impossible toutefois, depuis le péché originel, notre capacité à agir est conditionnée par la grâce, surtout celle qui nous sanctifie et à laquelle il est nécessaire de répondre.
Le dialogue entre nos premiers parents et Dieu, au soir de la consommation du péché, démontre notre incapacité à la vérité : Adam accuse Ève, qui à son tour accuse le serpent. En réalité, c’est à travers le serpent, qui a été condamné par Dieu, que nous comprenons la vérité de cette tragédie. Ainsi, nous pouvons affirmer que c’est par la grâce que nous sommes capables de parvenir à la vérité, alors qu’avant le péché originel, nous en étions capables, puisque nous conversions avec elle, Dieu. Sans notre capacité initiale, nous ne refléterions pas l’image du Créateur, et par conséquent, faute d’être à sa ressemblance, nous ne pourrions pas accéder à la vision béatifique. La promesse du salut n’aurait pas été faite. Le mensonge ne serait pas une faute grave, puisque la vérité n’existerait pas. Mais voilà, elle existe ! Elle est réelle, elle n’est pas relative.
La vérité est unique.
La vérité est unique, étant donné que son principe est en Dieu, est Dieu : « Je suis le chemin, la vérité et la vie.« Dans la création, la vérité se manifeste sous une variété de formes et de substances, tout en demeurant singulière du fait de l’unicité de Dieu en tant que principe créateur et de la vérité.
En la recherchant avec droiture, elle vient à nous, comme en témoignent Socrate, Aristote, saint Paul, saint Charles de Foucault et saint Augustin d’Hippone. Si nous ne la recherchons pas, nous perdons le sens de ce que nous sommes. Le mensonge, tout comme l’illusion, prend sa place, car il trouve en nous sa légitimité – le prince du mensonge. C’est un peu comme si nous nous retrouvions dans la posture d’un visiteur de musée, figé devant un tableau représentant la vérité, sans parvenir à la comprendre ni à la faire notre. Une esthétique froide, inféconde. Il ne nous est pas possible de la désirer si elle ne fait pas partie intrinsèquement de notre être, de notre personne, dès le premier génome.
« Aucun homme ne peut se dérober aux questions fondamentales : Que dois-je faire ? Comment discerner le bien du mal ? La réponse n’est possible que grâce à la splendeur de la vérité qui éclaire les profondeurs de l’esprit humain, comme le dit le psalmiste : « Beaucoup disent : Qui nous fera voir le bonheur ? Faites lever sur nous, Seigneur, la lumière de votre face » (Ps 4,7). »
Tout comme il est impossible d’éprouver de l’amour sans en avoir en soi.
Le pape saint Jean-Paul II a rédigé :
« La splendeur de la vérité se reflète dans toutes les œuvres du Créateur et, d’une manière particulière, dans l’homme créé à l’image de Dieu.15«
Le mensonge
Le mensonge a un effet destructeur sur le menteur aussi pernicieusement qu’une tumeur maligne.
Les lois en contradiction avec la loi naturelle mettent en lumière la distorsion délibérée de la vérité et le rejet de toute argumentation rationnelle dans les débats sur ces sujets.
Depuis l’émergence de l’hérésie schismatique de la Réforme protestante, les régimes se revendiquant de la démocratie travaillent à l’élimination de nos libertés liées à notre conscience morale et surnaturelle.
Socrate et Aristote ont eu la grâce de reconnaître l’existence de Dieu, l’Unique, par leur droiture. Ils ont suivi leur conscience au fond de laquelle ils auront découvert et entendu un appel provenant de leur surnaturalité. Une voix ne guidait-elle pas Socrate qui lui conseilla d’accepter sa mort ?
La Révélation chrétienne brise les carcans, les frontières
La Révélation a ouvert des horizons qui nous étaient fermés, une évolution qui fit dire à saint Augustin :
» … la vérité signifie davantage que le savoir ; la connaissance de la vérité a pour objectif la connaissance du Bien. » La vérité et l’amour ont tous les deux un lien de nécessité. Ils forment le sceau de l’homme de bien et surtout de l’homme de Dieu. Ils nous donnent le goût du ciel : » De ce fait, la réponse décisive à toute interrogation de l’homme, en particulier à ses interrogations religieuses et morales, est donnée par Jésus-Christ lui-même, comme le rappelle le deuxième concile du Vatican : » En réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné. » Adam, en effet, le premier homme, était la figure de celui qui devait venir, le Christ, dans la révélation même du mystère du Père et de son amour, manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation.16«
La vérité n’est pas relative. Elle est ou n’est pas. L’Absolu ne dépend pas du relatif : « Que votre oui soit oui et que votre non soit non. »
Pour quelle raison un fidèle catholique devrait-il consentir à ce qui va à l’encontre de la vérité et de la Révélation ?
Le relativisme est une longue agonie de l’intelligence et de l’âme qui emprisonne celui qui s’y soumet. Le doute ne constitue pas une approche valise pour la recherche de la vérité, mais il est à considérer comme le venin du menteur, Lucifer.
Benoît XVI dénonce la rupture entre la philosophie et la théologie en soulignant : « Deux disciplines distinctes, qui doivent entretenir entre elles des relations sans confusion ni séparation. »
La théologie recourt à la raison pour explorer le contenu de la Révélation, élargissant ainsi le domaine d’étude de la philosophie, préservant la pensée catholique de verser dans l’irrationnel. La séparation entre la philosophie et la théologie a des répercussions durables qui se prolongent jusqu’à nous, allant vers une conclusion qui ébranle le monde angélique.
Les effets de la rupture philosophique avec la théologie
Les philosophes qui prônent la rupture s’enferment dans des contradictions insurmontables, les conduisant à rejeter de plus en plus la Révélation et à dénigrer l’Église. Une stratégie irresponsable et suicidaire.
Ils distordent la vérité des faits de l’histoire pour justifier leur haine du Christ, à l’instar de ces prétendus philosophes médiatiques qui incarnent le magistère du déni de la rigueur intellectuelle et de la vérité, avec la séduction glacée d’un Méphisto ou le désordre poissard des vendeuses de moules et leur charrette dans les rues de Lille.
Les souffrances physiques, mentales et psychologiques peuvent également découler de la résistance à la vérité du réel. La montée de la violence dans les sociétés en est une pénible illustration.
Il est déplorable de constater que, parmi la hiérarchie de l’Église, cette rupture de la philosophie avec la Révélation persiste et continue son œuvre dévastatrice. Le synode sur la synodalité intensifiera l’expansion du mal, il a été convoqué à cette fin. Il évoque ce centre du pouvoir imaginé par les Khmers Krahom (rouges), et par lequel ils justifiaient leurs crimes. La synodalité renvoie à une conception maçonnique, c’est-à-dire, néo-platonicienne du gouvernement de l’Église et du genre humain, une idée que l’on s’en fait au détriment de l’autorité de la vérité du réel : c’est comme si l’on se contentait de choyer trois rangs de carottes nouvelles, délaissant une immensité en friche, la laissant à la vermine… La friche des cœurs et des âmes. (à suivre : la création de la matière)
1 Selon le témoignage des penseurs présocratiques
2 Toutefois, si l’œuvre de saint Thomas ne contient aucune erreur doctrinale, il est évident que son œuvre reste ouverte et, qu’en philosophie, elle est inachevée et souffre d’erreurs liées au manque de connaissance scientifique. Il est bon de rappeler que le Magistère infaillible de l’Église n’a toutefois pas donné un sceau d’infaillibilité à l’œuvre gigantesque de saint Thomas.
3 Saint Duns Scot, le zélateur de l’Immaculée Conception, était un franciscain, faisant partie de l’élite de l’École scolastique. Il a posé les bases théologiques de la définition du dogme de l’Immaculée Conception. Cependant, il est injustement considéré comme nominaliste bien qu’il en fût totalement éloigné. Une accusation mensongère, qui a pour cause sa contribution au dogme de l’Immaculée Conception que le Corps mystique appelait de ses vœux. La prévention à son égard persiste dans l’Église, soit par ignorance, soit de manière intentionnelle, car sa dévotion mariale dérange. La Renaissance, ainsi que les Lumières et les Encyclopédistes en s’attaquant à l’époque médiévale, visaient des figures comme saint Thomas d’Aquin et saint Duns Scot, car leurs enseignements donnaient la matière à les contenir, à affaiblir leur nocivité.
4 C’est saint Anselme de Cantorbéry, auteur du Monologion et du Proslogion, qui fonda avec d’autres la scolastique, qui consistait à prendre ce qu’il y avait de bon et de juste dans les philosophes grecques, afin de comprendre et d’expliquer la Révélation. Il fut fait docteur Magnifique. La scolastique n’a jamais eu l’intention de christianiser une culture élevée sur le paganisme. L’Église a considéré avec raison que le Saint Esprit avait soufflé chez les grecques qui avaient les dispositions à comprendre la création par une démarche naturelle.
5 Le courant nominaliste voit le jour dans l’ombre de l’alliance hanséatique et après la bataille de Bouvines. Il surgit en Angleterre et les principaux acteurs seront protégés par les Maisons anglo-saxonnes, celles qui s’engageront dans l’hérésie schismatique de la réforme-protestante. Ces événements sont dans la roue de la première étape pratique des sociétés secrètes anti-chrétiennes en vue d’un messianisme politique et mondial. Quand trois événements convergent vers le même but, affaiblir la chrétienté catholique, il ne s’agit ni de hasard ni de coïncidence mais bien d’un complot.
6 Est une dissidence des franciscains, dits les spirituels. Certains refusèrent de se soumettre à une normalisation de l’ordre et tombèrent dans la violence. Ils peuvent être considérés comme les prémices des révolutions matérialistes.
7 Le principal instigateur sera Pierre de Jean Olivi, dit Ubertin de Casale.
8 C’est ce qui se passe en ce moment au Vatican en vue de la clôture du synode sur la synodalité : l’occupant illégitime du Siège de Pierre a inventé sept nouveaux péchés graves qui accusent celui qui défend la doctrine. C’est le retour du sanhédrin.
9 Cf. Les vies de Descartes, occultiste, de Marx et d’Engels vouées aux puissances du mal : Karl Marx et Satan de Richard Wurmband éd. Apostolat des Éditions
10 Roman de Jacque et Raïssa Maritain
11 Son corps repose en l’église de Saint Germain des Près, le quartier privilégié des existentialistes…
12 Pape, st Jean-Paul II, Veritatis Splendor
13 Communion d’amour et de vérité entre les trois Personnes.
14 Ce terme désigne la frontière infranchissable de la connaissance d’un objet ou sujet, elle n’est franchie que par l’âme bienheureuse.
15 Idem.
16 St Jean-Paul II, pape, Veritatis Splendor n° 2, encyclique.
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