« Camps de torture » : révélations sur les prisons israéliennes
7 août 2024 Marie Berginiat
L’ONG B’tselem alerte sur les conditions de détention des prisonniers en Israël, entre privation des besoins fondamentaux et violence.
Crédits photo : Shutterstock
La réalité de ce qu’il se passe en Israël et en Palestine commence à sortir au grand jour.
Depuis plusieurs mois, quelques médias israéliens et internationaux tentent de tirer la sonnette d’alarme pour dénoncer les abus commis par Israël.
Journalistes tués délibérément, mandat d’arrêt international contre Benyamin Netanyahou, accusations de génocide…
Les journaux suisse et français Le Temps et Le Mondeont, dans leur édition respective du 7 août 2024, alerté sur les conditions de détention des prisonniers palestiniens en s’appuyant sur un rapport de l’ONG B’Tselem…
… et la situation est dramatique.
Des “camps de torture” et des “abus institutionnalisés”
B’Tselem est une organisation israélienne chargée de lutter contre les atteintes aux droits de l’Homme commises notamment dans les territoires occupés.
Une ONG connue et reconnue pour son sérieux et son indépendance.
Elle vient de publier un rapport recueillant les témoignages de 55 personnes, rapport relayé par Le Temps et Le Monde.
Les révélations qui y sont faites sont accablantes !
Le rapport évoque des “camps de torture” et dénonce les conditions de détention des prisonniers palestiniens.
Entre autres faits dénoncés, le rapport de l’ONG évoque des “passages à tabac, des violences sexuelles, des rations faméliques, le refus de soins médicaux et la privation de besoins fondamentaux comme l’eau, la lumière du jour, l’électricité et les installations sanitaires”.
Autres comportements dénoncés : “des mesures limitant les visites familiales, les possibilités de libération anticipée, jusqu’à interdire aux détenus de préparer leurs propres repas”.
Le constat est donc sans appel…
Une véritable institutionnalisation de ces abus, assortie de violences physiques et sexuelles extrêmement graves.
Viols et passages à tabac loin des caméras de surveillance
La situation semble totalement hors de contrôle du côté des prisons israéliennes.
Dans son article du 7 août, Le Temps affirme que “des cas d’agressions sexuelles et d’actes de sodomie perpétrés par des agents pénitenciaires sont aussi documentés”.
Une affirmation également avancée par Le Monde qui rapporte que “certains [détenus] font l’objet de violences sexuelles commises par leurs gardes, comme des mises à nu, des coups sur les parties génitales, voire des viols avec des bâtons”.
Le rapport de B’Tselem est clair : “Les prisonniers sont brutalement agressés à chaque étape de leur détention et de leur incarcération”.
Et pour les femmes, c’est la double peine.
Une ancienne membre de l’ONG Addameer, luttant pour préserver les droits des prisonniers palestiniens, n’y va pas par quatre chemins.
Elle estime : “Même si nous pensons que tous les prisonniers sont traités de manière égalitaire, c’est-à-dire avec la même horreur, je ne peux pas nier que parfois les femmes sont traitées plus violemment encore à cause de leur genre”.
Et une ancienne détenue précise même, comme l’explique Le Temps : “Quand vous êtes en prison en tant que femme, c’est une double peine. Vous êtes punies du côté israélien et vous le payez aussi de votre condition sociale côté palestinien”.
Une situation tout bonnement insoutenable.
Et tout cela, dans un silence assourdissant de la communauté internationale…
Source : Juste-milieu
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