Calvados : un jeune homme ayant la phobie des gendarmes est jugé pour menaces de mort
Le box dans lequel se trouvent les prévenus lors des comparutions immédiates à Caen (Calvados). – Joëlle Briant
Jeudi 9 mars 2017, à Pont-d’Ouilly (Calvados), un jeune âgé de 19 ans est contrôlé par les gendarmes qui constatent que sa plaque d’immatriculation est en mauvais état, mais ne le verbalisent pas. Seulement il arrive en retard à son travail, se fait houspiller, et rumine… A sa sortie à 14 h, il se présente à la gendarmerie pour avoir des explications, mais cela se passe mal. Il a été jugé en comparution immédiate le 16 mars 2017 au tribunal de Caen.
Un jeune adulte se présente à la gendarmerie de Pont-d’Ouilly, au sud de Caen (Calvados), le jeudi 9 mars 2017. Contrôlé sans être verbalisé un peu plus tôt, il est arrivé en retard à son travail. Ruminant cette rancoeur, il vient chercher des explications, mais son initiative se transforme en menaces.
Le mardi suivant, convoqué pour un procès verbal relatif à ses propos, il réitère.
Il a été jugé en comparution immédiate par le tribunal de grande instance de Caen le jeudi 16 mars 2017 pour menaces de mort à l’encontre d’une personne dépositaire de l’autorité publique.
Il menace, persiste et signe
A l’accueil de la gendarmerie ce jeudi 9 mars, il veut rencontrer le gendarme pour avoir une explication. Celui-ci n’étant présent, le jeune s’énerve : « Je sais où il habite et avec qui il vit. C’est pas l’uniforme qui m’empêchera de lui casser la gueule, je connais du monde à Hérouville ! »
Une plainte est alors déposée par l’agent menacé.
Le 14 mars, il est interpellé sur son lieu de travail pour rendre compte de ses dires, et il réitère : « C’est quoi la différence entre un flic barbu et moi ? C’est que moi, j’ai des c… ! La prochaine fois ce ne sera pas un cocktail Molotov ! » Il fait référence à un jet de Molotov dans l’enceinte de la gendarmerie dont il n’est pas responsable. Par contre, une perquisition révèle qu’il possède un fusil à pompe.
Phobie de la police
Le gendarme qui s’est porté partie civile déclare ne l’avoir jamais verbalisé et n’avoir aucun grief contre lui. Qualifiant leurs relations de cordiales, il est d’autant plus étonné par ses menaces. Il sollicite 1000 euros de préjudice moral qu’il s’engage à reverser à l’association « Un sourire pour Valentin ».
Le jeune prévenu s’écroule : « Je ne pourrai jamais payer ça ! C’est n’importe quoi ce que j’ai fait, je sais, mais ce ne sont que des paroles ! Cette brigade répand des rumeurs sur moi, comme quoi je serais un petit voyou. En plus mon père a été mis trois ans en prison pour des faits qu’il n’avait pas commis. J’ai la haine de la police ! Tous dans le même paquet ! »
Ce que confirme l’expert psychiatre : phobie de la police et de la justice, mais sans paranoïa.
« Il est simplement bravache »
Son casier judiciaire est vierge et il prépare un CAP de cuisine. La procureure admet que le prévenu est inséré socialement et requiert une peine adaptée à sa personnalité.
La défense insiste sur ses rapports conflictuels avec la justice et ses représentants, conséquences de l’incarcération de son père. « Ce jeune est simplement bravache ».
Il écope de 4 mois de prison avec sursis assortis de 24 mois de mise à l’épreuve et d’une peine de 300 euros de préjudice moral. S’y ajoutent des injonctions de travail et de soins psychologiques ainsi que la confiscation de son arme.
Source : Tendance Ouest
Laisser un commentaire