Bure : Solidaires 54 accuse la gendarmerie d’intimidation
Mi-juillet, une voiture de gendarmerie est apparue dans un petit gîte de Landremont où des militants de Solidaires 54 préparaient les manifestations de « Vent de Bure ». Une tentative d’intimidation pour le syndicat, un simple malentendu pour la gendarmerie.
Les militants de Solidaires 54 ont posté sur Facebook une photo des gendarmes qu’ils accusent d’avoir relevé leurs plaques pour les ficher, au gîte de Soléole à Landremont Photo ER /DR
Certes, le site web du petit gîte de Soléole , situé sur la commune de Landremont, se définit comme « un lieu d’accueil original et authentique où le monde « entier » peut se retrouver. » Mais les militants du syndicat Solidaires 54 ne pensaient pas pour autant y croiser des gendarmes. Ils se sont réunis dans ce lieu alternatif et sans histoires du 9 au 10 juillet pour « une formation économique, sociale et syndicale ouverte à ses adhérent·e·s et sympathisant·e·s, sur le thème du projet d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure ». Parmi les objectifs, préparer les manifestations qui doivent se dérouler pour « Vent de Bure » à Nancy le week-end du 28 et 29 septembre. « Rien de bien méchant », assure un responsable syndical présent à ce moment-là. Comme en atteste une publication Facebook postée sur la page du syndicat le 9 juillet , ce week-end de formation a plus des allures de kermesse conviviale que d’un conciliabule d’anarchistes radicaux.
Un petit tour et puis s’en va
Et pourtant, le lendemain, les syndicalistes voient débarquer une voiture de gendarmerie sur le site. Elle fait le tour des véhicules garés-là, puis s’en va sans demander son reste. « Je n’ai pas vraiment compris », se souvient Alban Gigleux, le patron du gîte. « Le temps que je descende de mon bureau ils n’étaient plus là. Je ne comprends pas pourquoi ils ne sont pas venus me voir s’il y avait un problème ». Pour les militants, la réponse est très simple : les gendarmes sont venus pour les fliquer à cause de « Vent de Bure ». Dans un communiqué le syndicat dénonce : « pour nos adhérent·e·s, le simple fait de participer à une formation sur le sujet du nucléaire, fait-il d’eux déjà des malfaiteur·se·s potentiel·le·s à ficher ? »
Un malentendu ?
« Nous savions qu’il y avait ce rassemblement, mais ce n’était sûrement pas le cas de la brigade présente sur le terrain à ce moment-là », répond le colonel Dordhain, commandant du groupement départemental de gendarmerie de Meurthe-et-Moselle. Il garantit n’avoir en tout cas donné aucune instruction relative au syndicat à ses hommes. « Je pense qu’ils effectuaient une simple patrouille de prévention des cambriolages ». Les gendarmes auraient donc bien pu relever des plaques, mais dans l’optique d’en trouver une qui corresponde avec le fichier des voitures volées ou suspectes, et non pas pour ficher des syndicalistes, assure le colonel.
Source : L’Est Républicain
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