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En dehors de situations d’urgence absolue, et cela depuis presque 800 ans, les forces de l’ordre ne peuvent intervenir sur un site universitaire que sur réquisition du président, rappelle Matthieu Gallou, président de l’Université de Bretagne occidentale, après l’intervention musclée de ce mardi matin, à Brest (Finistère).
Matthieu Gallou, président de l’Université de Bretagne occidentale (UBO). | ARCHIVES OUEST-FRANCE
Dans un communiqué de presse, adressé en fin de matinée aux rédactions, l’association étudiante Une Alternative pour l’UBO réagit « à l’intervention de CRS au sein de la bibliothèque universitaire (BU) et au matraquage d’étudiants ».
« Ce matin, à la suite d’une action pacifiste contre la réforme des retraites, un groupe d’étudiants a été poursuivi par un groupe de CRS jusque dans la bibliothèque universitaire, relate l’association. Ils se sont fait matraquer devant un personnel choqué qui a dû intervenir pour protéger les étudiants. »
« Cette intervention des forces de l’ordre s’apparente davantage à une opération de répression politique du mouvement social », estime l’association. Considérant qu’elle est « intervenue en dehors de toute autorisation du président de l’UBO », elledemande « que toute la lumière soit faite sur cet événement et que le président de l’UBO réaffirme son autorité au sein des murs de l’UBO en y interdisant les interventions de ce type ».
La « vive émotion » du président de l’université
Matthieu Gallou, président de l’université de Bretagne occidentale (UBO), n’a pas tardé, lui non plus, à réagir. Dans un courrier adressé à ses collègues, il confie « avoir appris avec une vive émotion l’intervention policière musclée qui a eu lieu ce mardi matin dans le hall de la BU Lettres de Brest. »
« Je tiens tout d’abord à exprimer ma profonde sympathie à l’égard des personnels et usagers de la BU, particulièrement choqués par cette intervention, poursuit le président de l’UBO. J’ai immédiatement saisi le sous-préfet de Brest pour lui demander des explications, afin de faire la lumière sur ces faits qui ne correspondent pas à des usages remontant à presque 800 ans. Ceux-ci prévoient qu’en dehors de situations d’urgence absolue, les forces de l’ordre ne peuvent intervenir sur un site universitaire que sur réquisition du président. »
« Le maintien de l’ordre universitaire est une lourde responsabilité, mais je tiens, sous le contrôle de la loi et de nos instances, à l’exercer pleinement, et à garantir ainsi le plein exercice des libertés académiques. »
Pierre-Yves Cadalen est la tête de liste de La France insoumise lors des élections municipales des dimanches 15 et 22 mars 2020, à Brest (Finistère). | ARCHIVES OUEST-FRANCE
Pierre-Yves Cadalen (La France insoumise) « outré »
L’affaire prend un tour politique avec la réaction de Pierre-Yves Cadalen, tête de liste de La France insoumise aux élections municipales brestoises des dimanches 15 et 22 mars 2020.
« Je suis outré d’apprendre que des étudiants de l’UBO ont été frappés par des forces de l’ordre qui sont entrées ce matin au sein de la bibliothèque universitaire de Brest, de plus sans autorisation du Président, ce qui est illégal », écrit Pierre-Yves Cadalen dans un communiqué de presse titré « Intrusion à la BU des forces de l’ordre : le préfet doit s’excuser ».
« Le niveau de violence policière, fixée au plus haut par Macron et son régime, augmente à Brest où pendant longtemps les brutalités d’ailleurs nous ont été relativement épargnées. Comme militant politique et gréviste, comme citoyen attaché à la liberté de manifestation et à l’inviolabilité des universités, comme enseignant solidaire avec les étudiants, je suis scandalisé. » « Je demande au préfet du Finistère des explications et des excuses rapides. Je demande que les responsables politiques de la décision soient sanctionnés. »
Source : Ouest France
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