Bressuire : fin de nuit de folie devant la gendarmerie

Des peines sensiblement différentes pour les deux prévenus, l'un étant multirécidiste et absent, l'autre n'ayant qu'une seule condamnation sur son casier en plus de sa présence devant le tribunal. - Des peines sensiblement différentes pour les deux prévenus, l'un étant multirécidiste et absent, l'autre n'ayant qu'une seule condamnation sur son casier en plus de sa présence devant le tribunal. - (Photo archives NR, Jean-André Boutier)

Des peines sensiblement différentes pour les deux prévenus, l’un étant multirécidiste et absent, l’autre n’ayant qu’une seule condamnation sur son casier en plus de sa présence devant le tribunal. – (Photo archives NR, Jean-André Boutier)

Ivres après être allés jusqu’au bout de la nuit, deux trentenaires avaient sollicité la gendarmerie pour retrouver un ami. Impatients, ils avaient disjoncté.

Celui qui est parti avait les yeux qui lui sortaient de la tête. Ce témoignage d’un gendarme de la compagnie de Bressuire, relayé par le président du tribunal correctionnel de Niort, Mathieu Auriol, en dit long sur l’état, au matin du dimanche 28 septembre dernier, de l’un des deux prévenus. Lui, 31 ans, brillait par son absence à la barre hier après-midi. Pas son acolyte, âgé de 37 ans, venu sans avocat.

Les deux hommes s’étaient présentés au sortir d’une nuit blanche particulièrement arrosée, le premier ayant même consommé du crack, devant la maréchaussée bressuiraise, dont la caserne se trouve rue du Docteur-Fleming. Le duo était à la recherche d’un ami, qui avait festoyé à ses côtés.

Des coups de poing dans l’interphone

Ils sonnent à l’interphone : à ce moment précis – il est 8 h 10 –, il est directement connecté au centre opérationnel de la gendarmerie basé à Niort. Le mis en cause présent parle. S’énerve très vite. Les deux disjonctent. « Comme les gendarmes ne répondent pas à leurs sollicitations tout de suite, les solutions qu’ils trouvent sont des dégradations et des outrages », résume la substitut du procureur de la République Stéphanie Loyez.

«  Toi, on va te faire des problèmes en justice !  »

Dans la cour de la caserne, un militaire sort promener son chien. Que voit-il ? Deux hommes devant le portail, l’un en train de secouer celui-ci, l’autre donnant des coups de poing dans l’interphone. Une partie du grillage d’enceinte est également couchée. Les mis en cause enjambent le muret et pénètrent à l’intérieur. Les renforts arrivent. « Ils se sont mis à hurler, a raconté ce gendarme. Ils ont essayé de nous attraper avec les bras. » Le benjamin prend la fuite au volant de son Opel Astra, complètement saoul donc. Le second est maîtrisé : « Il s’est laissé faire, n’a pas porté de coups. Mais nous l’avons porté ».

«  Ce n’est pas une menace mais une parole  »

Placé en cellule de sûreté, l’aîné en ressort le temps d’une prise de sang, son alcoolémie étant finalement mesurée à plus de 2 g/l. C’est là qu’il outrage directement un autre militaire. Insultes mises de côté, il annonce la couleur : « Toi, on va te faire des problèmes en justice ! Ce n’est pas une menace, mais une parole ».
Qu’en dit-il aujourd’hui ? « Je pensais que c’était ce gendarme qui m’avait mis par terre, j’avais des égratignures. » « Il y a quand même beaucoup d’agressivité dans votre comportement », relève le juge Auriol. « Je ne sais pas ce qui m’a poussé à faire ça, ce n’est pas moi », répond le prévenu, ouvrier à la ville.

Témoignage «  édifiant  »

Pour son complice, finalement interpellé l’après-midi même des faits, la ligne de défense s’avère simple : « Il n’a aucun souvenir, il avait énormément bu », lit le président. Déjà condamné à plusieurs reprises par le passé, le fuyard écope de six mois de prison ferme. Son compère, lui, est puni d’un mois avec sursis. Ils devront verser 100 € par gendarme outragé, au nombre de deux.
Quant à l’ami que le duo était venu chercher, il a été entendu dans le cadre de cette enquête. « Il va dire quelque chose d’édifiant », indique Mathieu Auriol, qui le cite : « Ça m’arrive souvent de disparaître en soirée pour aller dormir tranquille. Je me suis couché devant l’appartement et je me suis réveillé à la gare ».

Source : La Nouvelle République

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