Bilan au seuil de 2020
Au seuil de l’année 2020, le bateau France continue de sombrer et on attend toujours le capitaine qui donnera l’ordre de colmater les brèches et de mettre en marche les pompes de refoulement.
Je pleure de voir mon pays accepter avec résignation son naufrage dans la médiocrité, la paresse, la lâcheté et l’anarchie que le laxisme de nos dirigeants, de quelque bord qu’ils soient, ont laissé se développer depuis des dizaines d’années. Car dans ce pays la veulerie se drape dans la toge des bons sentiments. Ce qui ne nuit pas à notre propension à donner des leçons au monde entier; bien au contraire.
A mon âge il me reste la parole. Avec l’expérience qui m’a mis au contact des hommes toute ma vie, je crois les connaître assez bien, avec leurs défauts, voire leurs tares, mais aussi leurs qualités. Il faut les éduquer, les instruire, les informer et les guider; ce que depuis longtemps on ne fait plus guère ou mal ; mais je ne pense pas qu’il faille chercher à les changer. Tous ceux qui ont essayé, et essaient encore, ont échoué ; et n’ont réussi parfois qu’à réveiller en eux les pires instincts. Il faut accepter les hommes tels qu’ils sont. Et surtout ne pas oublier qu’hormis quelques êtres purs et désintéressés, la plupart agissent par intérêt ; intérêt financier, souvent mais pas seulement; attirance voire passion pour un métier, pour leur pays; désir d’aider autrui, intérêt amoureux ou simple nécessité d’assurer sa subsistance ce qui n’est pas déshonorant. Et aussi, ne pas oublier que les enthousiasmes s’émoussent lorsqu’ils sont confrontés à l’incompréhension, à l’indifférence, à l’injustice voire au mépris et à la violence.
La connaissance des hommes et des réalités, c’est ce qui semble manquer à trop de nos personnages politiques chez qui priment souvent la théorie et l’angélisme, bonté sans rapport avec la réalité, et trop souvent couvertures morales de la faiblesse quand ce n’est pas de la lâcheté pure et simple dont nous avons continuellement des exemples.
Ce bilan est douloureux. La France est-elle déjà entrée en agonie comme certains le pensent ? Quel espoir nous reste-t-il de vivre dans une France, évoluant avec son temps certes, mais fidèle à sa civilisation, et dans une certaine paix sociale ?
Je ne discerne pas dans les gens qui nous gouvernent depuis longtemps :
La lucidité de distinguer les dangers majeurs qui nous menacent: l’invasion islamique, qui porte en elle la disparition de notre civilisation puisque nous sommes impuissants à intégrer ses membres, et son corollaire l’insécurité, les excès de l’état moloch et des collectivités locales boulimiques dont le poids financier plombe les comptes de la nation et ceux des contribuables, la toute-puissance des syndicats et de la presse qui entrainent nos élus et nos responsables à tourner au gré des vents dominants comme des girouettes bien huilées.
La sagesse de distinguer les urgences, les vrais problèmes, de différencier les individus (les bons, les récupérables et les méchants irrécupérables), de distinguer ce qui est réalisable maintenant de ce qui ne le sera que plus tard ou jamais peut-être.
La générosité pour secourir les vraies détresses et pas les autres.
Le sens de la justice pour définir et appliquer des règles équitables à toutes les catégories de Français, en fonction de leurs mérites et pas seulement en fonction de leur poids électoral et de leur capacité de nuisance. Pour qu’il y ait aussi un intérêt à être Français en France.
La modestie afin que l’on cesse de donner au monde cette image de peuple hâbleur, prétentieux et donneur de leçons alors que notre propre maison, dont l’influence périclite sans que nous en prenions conscience, n’est pas si bien tenue que cela.
Le courage de prendre toutes les décisions qui s’imposent, fussent-elles impopulaires; pour le bien de la collectivité nationale d’aujourd’hui et surtout de celle de demain.
La fierté, l’élan, l’aura nécessaires pour redonner aux Français le réflexe de vivre debout, de cesser de penser qu’ils n’ont jamais rien fait de bien et doivent indéfiniment expier les supposées fautes du passé.
Peut-être suis-je en train de rêver. Il faudrait des hommes nouveaux, animés d’un esprit nouveau, et les déceptions accumulées montrent hélas que nous ne les avons pas encore trouvés.
Général Roland DUBOIS – VPF Ile de France
Source : Les Volontaires Pour la France
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