Bataillon Revanche, hip-hop, bandéristes forcenés et néonazis français
Voici un bataillon de nouvelle formation (2022), qui était passé sous les radars jusqu’à l’arrivée de néonazis et hooligans français dans ses rangs (printemps 2023). Héritier des bataillons de représailles, cette unité fut formée avec des anciens criminels de guerre de l’opération ATO, de la chair à canon tirée des mouvances politiques parmi les plus radicales, dont le Parti Conservateur ukrainien, mais aussi surtout le groupe Traditions et Ordre. Composé de combattants politisés et très marqués par le bandérisme et l’idéologie néonazi, ainsi que de l’idée de la suprématie de la race blanche, le bataillon est affilié
Vengeance et Revanche, un bataillon de bandéristes en partie camouflés. Le bataillon Revanche fut formé dans les trois premiers jours de l’opération spéciale russe (24-26 février 2022), à la fois dans la région de Kiev, mais aussi dans celle de Kharkov. Il se constitua au départ uniquement de vétérans des bataillons de représailles, et des participants à la révolution américaine du Maïdan. De fait ses rangs furent rapidement peuplés de fanatiques bandéristes et d’ultranationalistes, sans parler de néonazis patentés. Ce furent dans les rangs du Parti Radical d’Ukraine (à l’exemple du bataillon Sainte Marie de 2014-2015), ou encore du Parti Conservateur d’Ukraine, mais aussi du groupe extrémiste Traditions et Ordre que furent recrutés les premiers hommes. Le bataillon fut formé à deux endroits en Ukraine, une unité « mère » à Kiev, et une compagnie dans la ville de Kharkov. L’unité formée à Kharkov fut dénommée « compagnie Traditions et Ordres », et l’un des fondateurs du groupe de hip-hop TNMK, qui entra dans ses rangs, déclara que le noyau avait été constitué par des vétérans des bataillons de représailles dans le Donbass, notamment du sinistre bataillon Shakhartsk, mais aussi de militants qui participèrent aux émeutes du Maïdan, et aux répressions contre les habitants pro-russes de Kharkov, particulièrement lors de la fondation de la République Populaire de Kharkov qui fut écrasée (début avril 2014). Cette déclaration fut faite lors de l’annonce de la mort d’un des soldats du bataillon et l’un des ultranationalistes en question (tué en mars 2022), portant sur le torse l’insigne du IIIe Reich, et son fameux aigle aux ailes déployées.
Une unité Tiktok mais aussi héritière des bataillons de représailles. Le bataillon se mit rapidement en scène dans divers réseaux sociaux, dont un Facebook (plus tard abandonné vers septembre 2022, sous les pressions sans doute du SBU et renseignement militaire ukrainien). Le bataillon a choisi comme emblème une tête de mort, toujours chère aux néonazis et bandéristes, qui peuplent nombreux l’unité. L’unité créa même un compte Tiktok pour se mettre en scène, aimant poster des annonces patriotiques ampoulées, des fanfaronnades et démonstrations de force digne des fêtes foraines (par la suite vidé de son contenu et abandonné). Le bataillon ouvrit aussi un site de propagande et de communications visant à décrire l’unité comme parmi l’élite des forces ukrainiennes. Le site tenta de montrer un visage lissé du bataillon, mais dans les coins vous pourrez découvrir les drapeaux et insignes de l’UPA, l’armée nationaliste ukrainienne qui se livra à d’horribles massacres de Polonais, Juifs et Tziganes durant la Seconde Guerre mondiale. Le site sert également à faire du recrutement, à collecter de l’argent, et possède une veille automatisée vous demandant carrément votre numéro de téléphone, si vous étiez intéressé pour le rejoindre… La description de l’unité déclare : « aujourd’hui il existe un centre de recrutement séparé, où la formation de personnes n’ayant pas d’expérience militaire est possible. Nous invitons dans nos rangs de vrais aventuriers, ceux qui sont poussés par la soif pour le sens de la vie sous ses formes les plus poignantes ». Présentation pour le moins délirante, car une armée n’a justement pas le moindre besoin d’aventuriers, cherchant gloire et célébrité, mais de gens sérieux et motivés qui connaissent déjà la valeur et le sens de la vie. Le fameux centre se trouve à Kiev, mais pour éviter de prendre un missile sur le coin du nez, aucune adresse n’est fournie. L’unité qui a été formée suite à des initiatives privées et politiques, a été reconnue par l’État-major ukrainien, mais n’a jusqu’à présent qu’été employée à des tâches de seconde ou troisième ligne. Après quelques combats dans la région de Kiev, et de Kharkov, où elle a subit quelques pertes, elle est restée dans l’ombre et n’a sans doute pas reçu autant de matériels et d’armements que d’autres bataillons. Dans une interview de l’un de ses chefs, l’homme affirmait, en se faisant filmer dans un dépôt d’armes, qu’ils disposaient d’assez de matériels et d’armes. Rien n’est moins sûr. Le bataillon fut toutefois employé lui aussi dans la contre-offensive ukrainienne, et des pertes furent signalées (juillet 2023). Le peu d’informations disponibles sur l’unité font penser que : 1) les Occidentaux ont mis en garde contre toute publicité « néonazie » pour éviter le désastre médiatique de 2014-2016, 2) l’unité a une faible valeur militaire, les combattants idéologiques, aventuriers et hooligans faisant rarement de bons soldats, 3) l’unité est rattachée à la Garde nationale et aux bataillons de défense territoriale et a pour tâche principale le rôle de garnison, de protection des arrières, etc. Cependant il fut signalé que quelques éléments participèrent à des missions d’infiltrations dans la région de Belgorod (mai 2023).
Le recrutement de mercenaires et de néonazis étrangers… et français. L’unité au départ uniquement composée d’Ukrainiens, se lança ensuite dans le recrutement d’étrangers (2023). Il est assez logique de penser que la difficulté de remplacer les hommes, les pertes peut-être sensibles, obligèrent finalement les dirigeants de l’unité à ouvrir les portes du bataillon à des mercenaires. Les connexions furent simples : via les contacts établis de longue date dans les rangs des clubs ultras de football, les premiers étrangers entrèrent dans le bataillon, à ce qu’il semble dans le printemps 2023. Cette entrée fut remarquée, notamment par la propension des recrues françaises à claironner un peu partout leur arrivée en Ukraine. Les premières identités dévoilées, notamment celle de César Aujard, déjà tristement connu pour ses frasques et violences dans les stades, montrèrent immédiatement que ce recrutement s’adressait à des néonazis, hooligans, repris de justice condamnés pour divers délits et crimes, liés souvent à leur xénophobie galopante. Ces hommes ne revendiquent donc pas le statut de mercenaire, mais bien celui de combattants idéologiques venant « casser du Russe, du Bolchevique, du Juif » et reprendre la lutte là où l’avait laissé leurs idoles tels Adolf Hitler ou Stepan Bandera. L’expérience du passé des bataillons de représailles a montré que les dérives et dérapages sont le quotidien de ses unités, à la valeur combative faible, mais enclins aux maltraitances dans leurs propres rangs, aux crimes de guerre et exactions contre les civils. Ces unités posèrent d’immenses problèmes aux Ukrainiens (2014-2016), et il fut même dit que ces hommes et leurs crimes empêchèrent la victoire contre le Donbass en rassemblant toutes les populations autour des insurgés républicains. C’est sans doute vrai, et j’ai moi-même rencontré des combattants à cette époque (2015-2016), qui ne prirent les armes que parce que des proches (civils) avaient été tués ou assassinés par les Ukrainiens, notamment un combattant dont je me souviens très bien, de la ville de Shakhtiorsk. Ces « aventuriers étrangers » poseront très rapidement d’autres problèmes aux Ukrainiens. Ayant soif de reconnaissance, comme ceux du passé, ils chercheront à se montrer et n’ont aucune limite, habitudes classiques de provocation des hooligans. Et les faits le prouvent, car à peine arrivé sur place, César Aujard se mettait en scène, aimant se balader à moitié nu, pour cause de tatouages, ou à califourchon sur une moto avec une arme automatique, sans parler d’autres poses délirantes, bérets verts, muscles censés faire d’eux « des hommes », en compagnie d’autres costauds patibulaires, dont la somme des QI défierait les règles mathématiques et les statistiques. Quoi qu’il en soit, le recrutement a permis de mettre sous les phares des médias, notamment russes, le bataillon, dont il avait été peu question jusqu’alors. Probable que d’autres candidats se présenteront alors pour étoffer leurs rangs. Les Ukrainiens avaient eu du mal à gérer les bataillons de représailles au début de la guerre, jusqu’à la décision de l’amalgame et l’intégration dans des brigades de l’armée régulière (2015-2016). Il est à parier que l’unité est regardée, y compris par l’État-major ukrainien comme suspecte. Elle pourrait en effet se transformer en bataillon Tornado 2.0, ou être impliquée dans des massacres comme le bataillon Aïdar, ou le bataillon Kraken.
La fine équipe des stades et de formations politiques ukrainiennes moins connues, mais radicales. L’observation des profils et l’étude de prosopographie donnent bien sûr des informations précieuses. Le bataillon est clairement une unité politique, selon les standards anciens des Ukrainiens. Il a été très peu, ou pas médiatisé par les Ukrainiens, et encore moins par les Occidentaux, la catastrophe médiatique ayant d’ailleurs beaucoup inquiétée les médias européens qui firent beaucoup d’efforts pour présenter Azov, comme une unité « d’élite » et de « folklore ». Il est très difficile de trouver des informations sur les hommes de l’unité, les Ukrainiens, qui entre 2014-2021 se ruaient sur la glorification du moindre bandériste et néonazie dans la zone ATO, ont partiellement compris qu’il faut se méfier. Les profils que nous connaissons montrent cependant qu’aux côtés des vieux militants du passé, des volontaires et mercenaires idéologiques étrangers, se trouvent aussi des jeunes, une nouvelle génération qui a été embrigadée et zombifiée dans les 7 premières années de la guerre.
César Aujard (?-), originaire de Paris, néonazi assumé et également membre de fans ultras de football « les cogneurs de Jeunesse Boulogne », extrémistes supportant le Paris Saint Germain. Couvert de tatouages, il s’affiche avec les couleurs de l’UPA, béret et têtes de mort. Il participa au passage à tabac de gens de couleurs lors des sorties pour les matchs de football et fut mis en cause dans le passage à tabac d’un attaché parlementaire de la France Insoumise (29 avril 2023), lors de la finale de la Coupe de France. Lui et ses camarades furent filmés pendant l’agression dans les couloirs du métro, et volèrent le téléphone portable de l’agressé. Ce dernier avait entrepris de les filmer alors qu’ils agressaient sur leur chemin toutes les personnes d’origines étrangères. Remarqué, il fut agressé par un premier néonazi, puis devant sa résistance par plusieurs d’entre eux. Aujard fut identifié parmi les agresseurs. Sous le coup d’une plainte et risquant de graves ennuis, surtout eu égards à la nature de la victime (attaché parlementaire), il préféra prendre la fuite et vînt parader en Ukraine en principe pour s’enrôler (mai). L’homme fait aussi partie d’un réseau néonazi français anglophone aux connexions européennes, Jeunesse Boulogne, Kob youth hooligans. Il serait lui aussi membre du bataillon néonazi ukrainien Revanche, affilié au tristement célèbre Tradition et Ordre. Les Russes l’ont repéré très peu de temps à son arrivée, montrant des photos sans équivoque de lui, notamment dans sa participation comme supporter ultra à des matchs de football, où il apprécie, comme à l’arrière du front ukrainien se mettre en scène.
Youri Bondarenko (20 juin 1997-), originaire de la région de Soumy, mais vivant à Kiev, néonazi et bandériste dès le plus jeune âge, il participa à une action violente dans le but d’assaillir l’ambassade russe à Kiev (autour des événements du Maïdan ou après). Il fait partie d’une organisation nationaliste locale et s’enrôla ensuite dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Bogdan Broussentsov (2 juillet 1998-), originaire de Kharkov, il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Maxime Fedioutchok (3 mai 1984-), originaire de la région de Khmelnitski, il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Anton Gouba (8 juillet 1997-), sans originaire de Kiev, où il réside officiellement. Il fit des études supérieures dans la capitale en ingénierie cybernétique (2011-). Il devînt officier dans le bataillon Revanche, à un poste de gestion du personnel.
Vassili Gouk (9 avril 1981-), originaire de la région des Carpates, vieux nationaliste ukrainien, il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Dmitri Goloubev (?-16 mars 2022), alias Dementor, militant bandériste et néonazi qui s’enrôla dans le bataillon Revanche (février 2022). Il fut tué près de Kiev dans les combats pour la capitale le 16 mars 2022.
Roman Illiouk (10 juillet 2001-14 juillet 2023), alias Chimiste, Ukrainien enrôlé dans le bataillon Revanche, liquidé par les Russes, le 14 juillet 2023. Il faisait partie de la compagnie formée à Kharkov, dénommée Traditions et Ordre en référence à un bataille de représailles envoyé dans le Donbass, mais surtout à un groupe extrémiste ultranationaliste ukrainien.
Arsen Ivakhnik (13 octobre 1995-), originaire de la région de Soumy, il intégra le bataillon Revanche, grade de simple soldat (2022). Avant d’entrer dans le bataillon, il servait dans une autre unité comme chef-adjoint d’un véhicule de combat, opérateur d’artillerie. Et
Bogdan Khodakovski (18 janvier 1996-), originaire de la région de Jytomyr, bandériste et surtout néonazi assumé, membre du groupe Traditions et Ordre, organisation extrémiste ukrainienne, il s’afficha publiquement avec des amis en faisant le salut hitlérien. Il est aussi le coordinateur local du groupe s’est baladé sur les plateaux TV ukrainiens, radios ou meetings. Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022), mais ne semble pas occuper un poste de combattant. Il est probablement en famille avec les deux suivants. Il possède une petite chaîne YouTube peu suivie (3 700 abonnés), où en langue ukrainienne il répandait haine et russophobie. Il s’y affiche officiellement comme un membre du Parti conservateur d’Ukraine dont beaucoup de membres peuplent le bataillon. La correspondance avec une formation politique française serait la promotion du révisionnisme et négationnisme, la réhabilitation de Pétain et la présentation de la Milice comme une « unité de patriotes ». Il fit une longue intervention sur une autre chaîne YouTube se montrant alors à l’arrière du front et demandant de l’aide du public pour soutenir le bataillon, évoquant de nombreuses thématiques et également l’intégration de l’Ukraine dans l’Union européenne, où il émit tout de même quelques réserves. Il déclara dans une autre interview que « L’Est et le Sud de l’Ukraine seront libérés et Moscou sera détruite » (08 août 2022), déclaration totalement délirante que de nombreux autres nationalistes ukrainiens ont déclaré dès le Maïdan (2014). Ce combattant des plateaux TV et radios ukrainiennes
Ptior Khodakovski (12 juillet 1990-), originaire de la région de Jytomyr, bandériste et néonazi ukrainien, il participa à la tentative d’assaut de l’ambassade de Russie à Kiev (pendant ou après les événements du Maïdan), et est peut-être en famille avec le suivant. Il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Vassili Khodakovski (24 septembre 1969-), originaire de la région de Jytomyr, il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Dmitro Kiritchenko (9 novembre 1996-24 mars 2022), jeune ukrainien qui s’enrôla dans le bataillon et fut tué lors des combats, le 24 mars 2022.
Anatoli Kolesnikov (21 mai 1997-), originaire de la région de Poltava, ville de Krementchoug, il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Stanislas Kolomiets (?-), il s’enrôla dans le bataillon Revanche à Kiev (février 2022), et annonça la mort de son camarade Dmitri Goloubev (16 mars).
Yaroslav Koulik (?-), prêtre de l’église orthodoxe ukrainienne, fanatique bandériste qui affirma que « Stepan Bandera a effectué une mission de Dieu sur Terre, nous devons comprendre que Bandera était un homme de Dieu. Je suis sûr qu’il a accompli une certaine mission divine sur la terre pour le bien de notre nation ukrainienne divine ». Il s’enrôla dans le bataillon Revanche comme aumônier (avant mai 2022). Une vidéo de propagande fut publiée, office religieux où ce prêtre évoqua le bataillon et appelant la bénédiction divine sur lui.
Sergeï Levkovski (23 juin 1997-), originaire de la région de Jytomyr, il s’enrôla dans le bataillon Revanche (avant mai 2022).
Oleg Mikhaïliouta (27 mars 1974-), alias Fanot, l’un des fondateur du groupe TNMK, originaire de Kharkov.nIl fit scandale alors qu’il était l’un des invités de la radio nationaliste Svoboda (8 janvier 2018), lançant un appel délirant aux habitants du Donbass pour les inviter à construire l’Ukraine avec eux, et en rappelant avec justement qu’au moins la moitié des combattants de la zone ATO ne parlaient que le russe. Son appel ne pouvait avoir aucun écho dans le Donbass, mais il se radicalisa bientôt et prit la parole pour inciter les habitants de la ville à s’enrôler dans l’armée ukrainienne (28 février 2022). Lui même s’était enrôlé dans le bataillon Revanche, compagnie Traditions et Ordre. Il donna beaucoup d’interviews dont une Kiev (26 juin), où il s’exprima longuement : « J’ai découvert le bataillon Revanche grâce à des connaissances, et j’ai eu ma première arme automatique dans le bataillon. J’ai compris qu’il fallait se battre, je suis prêt dans l’esprit. Mais je ne suis pas un militaire professionnel, c’est le chaos dans la tête, il faut apprendre plein de choses et je n’ai aucune compétence. Par conséquent j’ai d’abord commencé par faire du bénévolat pour le bataillon ». Il raconta ensuite avoir été formé comme infirmier militaire et affirma que « la guerre était romantique et aventureuse, mais qu’il y avait beaucoup de travaux de routine », à savoir ennuyeux… Il continua en expliquant avoir été enrôlé dans les milieux nationalistes par son père dès le plus jeune âge : « mon père m’a fait nationaliste quand j’avais 5 ans, c’était vers 1979-1980, un cercle d’amis proches s’est réuni autour d’une table dans une maison de campagne de trois pièces, près de Kharkov. Mon père a levé un verre et a dit « Pour l’Ukraine libre sans commissaire », je m’en souviens. […] Je me souviens aussi du passeport, c’était à Kharkov, j’avais 16 ans, je venais d’obtenir le passeport et Papa me demanda : « que vas tu écrire dans la colonne nationalité ? ». Je pouvais choisir par les origines russes de maman, soit celles de papa. J’ai dit à Papa : « Ukrainien ! ». Il fut décoré par le Président Zelensky de l’ordre du courage (23 août), « pour les mérites importants dans le renforcement de l’État ukrainien, le courage et le dévouement, manifesté dans la protection de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine etc ». Il y a peu de chance que l’homme soit allé en première ligne, la médaille, comme souvent, récompensant les « personnages » les plus bruyants ou connus, de nombreux exemples existent dans tous les pays du monde. Interrogé sur ses collègues du Showbiz ayant choisi (nombreux), le cas russe et étant par ailleurs russes, il condamna en termes insultants ces derniers, en niant également leur « russité », dont il fait partie également, à moitié par son sang. Il faisait aussi l’apologie vibrante du régiment Azov, qu’il considérait comme « légendaire ». Il affirma aussi que « l’Ukraine avait 100 % de chances de gagner la guerre », et « qu’il aimait mieux tenir dans sa main un micro, même s’il aimait beaucoup tenir une arme »
Igor Opiat (4 août 1995-), Ukrainien résident à Kiev, enrôlé dans le bataillon Revanche, il s’affichait avec un drapeau de la république islamiste de l’Ichkéria.
Ilya Popkov (21 septembre 2001-), Ukrainien, membre du Parti conservateur d’Ukraine, et chef de file du parti pour l’oblast d’Odessa, de langue maternelle russe. Sa fonction l’a conduit à être en contact avec les médias locaux d’Odessa. Il entra dans le bataillon Revanche, certainement à un grade de sous-officier ou d’officier. Son parti est un parti minoritaire de la droite conservatrice (1992-à nos jours), prônant l’intégration dans l’Union européenne, tourné vers l’Occident et membre d’une formation panukrainienne de divers partis du même bord, qui furent longtemps sous la coupe de la « Reine du Gaz » Youlia Timochenko. Le chef du parti, Oleg Soskine (1954-) fut le président du conseil de coordination de la « Ligue publique Ukraine-OTAN », dès 2008, et mena campagne pour l’intégration de l’Ukraine dans ses rangs. Il affirma la même année « La Russie est un pays sous-développé et infructueux ». Il lança des critiques au vitriol à propos de la politique de Timochenko (fin 2009), et fit ensuite des déclarations russophobes assez extrême : « les Moscovites ont volé la langue, la foi orthodoxe, le nom du pays au peuple ukrainien et maintenant il est temps de nous le rendre. Et ils doivent retourner à leur fondation finno-ougrienne et turque […], le bandit Pierre Ier a volé à l’Ukraine son nom génétique de Rus’, apppelant son empire en lettres latines Russia, qui a commencé à s’appeler dans le monde Romano-germanique Rush, et les Finno-ougriens l’ont transformé en Russie ». Il accusant de corruption les présidents ukrainiens Kravtchouk et Koutchma, ainsi que la Première Ministre Timochenko.
Rouslan Sheremet (29 octobre 1995-7 juin 2023), originaire de la région de Jytomyr, il intégra le bataillon Revanche (avant janvier 2023). Il était l’un militants locaux du groupe radical bandériste Traditions et Ordre. Il fut tué au début de la contre-offensive ukrainienne, le 7 juin 2023.
Oleg Smirnov (23 mars 2004-14 juillet 2023), alias Keks, originaire de Vinnitsya, Ukrainien membre du groupe néonazi Centuria, et d’un club ultra de fans de football, en l’occurrence d’une équipe locale. Il s’enrôla dans le bataillon Revanche, il fut tué lors d’un bombardement de l’artillerie russe, le 14 juillet 2023.
TNMK (1989-), groupe de hip-hop ukrainien fondé à Kharkov par 7 musiciens et qui a atteint ensuite une certaine notoriété. L’un des ses fondateurs a intégré la compagnie Traditions et Ordre du bataillon Revanche (février/mars 2022). Les autres membres du groupe se sont parfois eux aussi enrôlés, l’un des guitaristes servant sous contrat dans l’armée ukrainienne et partit au front avec sa fille (servant comme maître-chien). Le bassiste du groupe fut quant à lui mobilisé dans la Garde nationale, et se trouvait dans un camp d’entraînement (été 2022). Le groupe possède une chaîne YouTube suivie par plus de 100 000 personnes. Sous le vernis des vidéos se trouve rapidement la russophobie la plus violente, avec par exemple le parallèle entre le grand poète russe Alexandre Pouchkine et… la mort, afin de s’attaquer aux plus grands symboles de la culture russe devant être détruits selon eux. Une multitude de messages propagandistes larmoyants, en langue anglaise et ukrainienne demande aux spectateurs ce qu’ils font pour l’Ukraine… pendant que ses enfants meurent… Un résultat tout à fait concret du Maïdan américain de l’hiver 2013-2014, et des 5 milliards de dollars avoués par Victoria Nuland dans une déclaration publique en avril 2014.
Andreï Vialiy (28 avril 1994-), originaire de Krivoï Rog, il intégra le bataillon Revanche (avant janvier 2023).
Anatoliy Vlassenko (23 mars 2004-14 juillet 2023), alias Tok, Ukrainien enrôlé dans le bataillon Revanche, liquidé par les Russes, le 14 juillet 2023.
Arthur Youdakhin (2001-), soldat ukrainien du bataillon Revanche (avant janvier 2023).
Kenneth (vers 1998-1999-), pseudonyme, originaire de la région de Valence/Lyon, néonazi français qui fit partie des gilets jaunes (2018-2019), puis milita dans un groupe identitaire, Adelphos, à Valence (vers 2020). Son groupe fut dissous et il poursuivit ses activités extrémistes à Lyon. Il se rendit selon ses dires avec une unique carte d’identité à Lvov, alors officiellement membre d’une association humanitaire supportant les Ukrainiens, Fraternité Européenne, il affirma qu’il apportait de l’aide en Ukraine (14 mars 2022). Il s’agissait en fait d’un mensonge, l’homme venant bel et bien pour combattre. Il se rendit ensuite à Kiev, puis à Kharkov, et fut envoyé à l’entraînement. De manière assez comique, il raconte que sa formation militaire ne dura que deux semaines. Il fut intégré à une unité dépendant de la Légion internationale, affirmant faire partie « d’une unité spéciale », et faire du renseignement et de la reconnaissance. Il avoua avoir servi après sa formation 6 semaines sur le front (printemps 2022), et que « le front était une véritable boucherie », et qu’il appelait à « ne pas aller dans cette boucherie, qu’est la zone de guerre ukrainienne ». Il avoua également ne pas avoir été dans la zone du Donbass, et resta de fait quelques jours sur ses 6 semaines, dans des tranchées de troisième ligne dans la région de Kharkov. Il s’agissait évidemment d’un néonazi français, arborant les couleurs de la SS, la croix celtique, faisant le signe du Parti National-Socialiste d’Ukraine, Svoboda, un symbole de la suprématie de la race blanche, et l’insigne de la division SS Totenkopf… Il rentra finalement en France (après deux mois en Ukraine, vers l’été 2022), où il fut interviewé par des identitaires de Toulouse (vers novembre/décembre 2022). Il se dévoila un peu plus en affirma s’être engagé dans le bataillon Revanche, et repartit pour le front (mars 2023), rejoint par le Français César Aujard, se faisant prendre en photo (25 mai), avec toute une brochette de néonazis tatoués jusqu’au cou. Il donna une interview à des identitaires français, où il raconta un peu son parcours (réalisée en février, mais seulement publiée le 22 juin). Ils rendirent visite à leur camarade « Bora » à l’hôpital (29 juin), n’ayant pas l’air d’être très actifs sur le front.
Lepouskha (?-), pseudonyme d’un Français, ancien soldat au 2e régiment étranger de parachutistes, militant du GUD à Paris, et membre des « cogneurs de Jeunesse Boulogne », club ultra de fans du Paris Saint-Germain. Il apparut fin juin, début juillet 2023, dans les rangs d’un bataillon Revanche, affilié au bataillon Tradition et Ordre, avec César Aujard, et Kenneth. Il porte une croix celtique et sur un tatouage en ukrainien qui dit « souviens toi que tu vas mourir » (source, les travaux essentiels de Nicolas Cinquini).
Source : Morzhed-hoch
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