Bataclan : victimes et familles réclament des comptes à l’Etat
Plus de deux ans après l’attentat, dix-sept victimes et ayants droit cherchent à comprendre pourquoi des soldats de l’opération « Sentinelle », présents, n’ont pas agi.
Devant la salle du Bataclan, le 1er novembre 2016. PHILIPPE LOPEZ / AFP
Deux ans et demi après la tragédie, qui a fait 90 morts, des proches des victimes de l’attaque du Bataclan, le 13 novembre 2015, demandent des comptes à l’Etat. Dix-sept victimes ou familles de victimes, regroupées en un collectif, vont déposer plainte contre X « pour non-assistance à personne en péril », révèle Le Parisien dans son édition du vendredi 8 juin.
Le 13 novembre, alors que des centaines de personnes étaient prises en otage dans la salle de spectacle parisienne, huit soldats de l’opération « Sentinelle », équipés de fusils d’assaut Famas, des armes de guerre, ne sont pas intervenus – sur ordre de leur hiérarchie – aux côtés des policiers de la brigade anticriminalité du Val-de-Marne et d’un commissaire de police. Les policiers avaient alors demandé aux soldats de leur prêter leur arsenal, mais les militaires ont refusé, en vertu du règlement.
« Un ordre a été donné »
« Ce n’est pas la première fois que des familles demandent à la justice de faire la lumière sur ce point », rappelle Le Parisien. En 2016, un pénaliste représentant quatre-vingts autres victimes et ayants droit du Bataclan avait fait une demande d’acte aux juges d’instruction « pour qu’ils enquêtent sur la non-autorisation aux militaires de donner leur arme ». Sans suite.
La même année, une commission d’enquête parlementaire sur les attentats du 13-Novembre, présidée par Georges Fenech, ancien juge d’instruction et député Les Républicains, avait tenté de faire la lumière sur ce point. « Clairement, un ordre a été donné aux soldats [de] “Sentinelle” de ne pas engager le feu alors qu’ils avaient en ligne de mire des terroristes, estime-t-il auprès du Parisien. A la question “qui a donné l’ordre aux soldats de ne pas intervenir ?”, on n’a jamais su. Avec les autres parlementaires, on était sidérés. »
Le porte-parole du gouverneur militaire, interrogé par le quotidien jeudi, a affirmé « ne pas avoir eu connaissance de la plainte » et « ne pas avoir de commentaires à faire ».
Source : Le Monde
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