Bataclan. «David est parmi nous»
David Perchirin compte parmi les 90 victimes décédées au Bataclan. L’attentat a eu lieu en plein concert du groupe Eagles of Death Metal, auquel 1.500 personnes assistaient.
À 42 ans, David Perchirin, originaire de Plougastel-Daoulas (29), est mort sous les rafales des terroristes du Bataclan. Ses parents, Maryvonne et Christian, assisteront, ce lundi, à Paris, aux commémorations des attentats du 13 novembre 2015. Pour prouver que leur fils est toujours à leurs côtés.
David Perchirin habitait Paris depuis quelques années avec sa compagne, Claire. Cet ancien journaliste, qui avait choisi de devenir professeur des écoles pour être plus proche de ses deux enfants, croquait la vie à pleines dents. C’est une de ses passions, la musique, qui l’a conduit à pousser la porte du Bataclan le jour du drame, avec quatre de ses amis. L’un d’entre eux, Cédric, a aussi trouvé la mort ce soir-là.
C’était d’une violence inouïe
« C’était un vendredi 13. Je ne suis pas superstitieux mais, depuis le matin, j’avais comme un mauvais pressentiment, explique Christian, le père de David. Le soir, j’ai regardé à la télé le match qui se déroulait au Stade de France. Quand les explosions se sont produites, je n’ai pas pensé à mon fils. Il n’était pas fan de foot. Par contre, quand la folie meurtrière s’est abattue sur le Bataclan, je me suis tout de suite inquiété. J’ai téléphoné à Claire, sa compagne, qui m’a informé que David se trouvait bien dans la salle de concert. C’était affreux. » Maryvonne et Christian n’attendent pas plus longtemps. En pleine nuit, ils sautent dans leur voiture et foncent sur Paris. Au petit matin, ils apprendront le décès de David. Très vite, ils pourront se recueillir près de son corps à l’institut médico-légal. « C’était d’une violence inouïe. Et pourtant, je suis habituée à ce genre d’endroit », poursuit Maryvonne, ancien inspecteur de la police nationale.
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« Il est toujours extrêmement présent »
Maryvonne et Christian ont tout de suite été pris en charge par des psychologues qui sont aussi intervenus auprès de Claire et des deux enfants du couple, Siloë et Niels, qui étaient âgés respectivement de 13 et 7 ans. « On a été très bien suivis. Mieux peut-être à Brest qu’à Paris, où décrocher un rendez-vous rapidement avec un psy ou une structure d’aide tient de la gageure. »
Assez vite, Maryvonne et Christian ont eu les résultats de l’autopsie. « On a appris que David était mort sur le coup. Quelque part, ça a été un soulagement de savoir qu’il n’avait pas souffert. »
Les mois ont passé. Maryvonne dit qu’elle n’accepte pas cette absence. Mais qu’elle ne peut plus pleurer. « Je m’endors et je me réveille avec l’image de mon fils en tête. Il est toujours extrêmement présent. »
« Des êtres déshumanisés »
Le couple n’attend rien de la justice. « Il n’y a pas de logique à tout cela. Pour moi, ceux qui ont tué mon fils n’existent pas. Ce ne sont pas des hommes », soutient Maryvonne. Pour Christian, François Hollande a une grande part de responsabilité dans ces attentats. « Il est parti en guerre, seul, au Mali, sans l’aval de la communauté internationale. On voit ce qui est arrivé. » Chaque nouvel attentat réveille en eux une extrême douleur. « Et il y en aura d’autres, laissant de nombreuses familles dans la détresse », ajoute Christian.
Aujourd’hui, le couple participera aux commémorations. « C’est très important pour nous, insiste Maryvonne. C’est l’occasion d’échanger, de s’épauler. De se dire qu’on n’est pas seuls dans ce malheur. »
Claire, Niels et Siloé seront à leurs côtés. « Ils sont forts et bien entourés. Notre petite-fille a gagné le cross de son collège quelques jours après le drame, tient à préciser Maryvonne. Son père l’avait entraînée pour cette épreuve. Cette victoire a été pour nous un beau cadeau. Une manière d’affirmer que David était toujours parmi nous. »
Source : Le Télégramme
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