Ave César, ceux qui ne veulent pas mourir te saluent
En s’adressant à Macron, les bonnets jaunes auraient pu choisir la devise des gladiateurs romains combattant dans l’arène : “Ave Cæsar, morituri te salutant”. Mais bien au contraire, ils refusent de mourir et entendent mener leur combat existentiel pour le gagner.
“On ne crèvera pas en silence” peut-on lire sur une banderole.
Accusés de tous les maux, de pollution ou de maltraitance animale, accablés de taxes et de normes qui les étranglent, soumis à une concurrence déloyale démentielle, nos paysans sont sacrifiés sur l’autel du mondialisme et de l’écologie punitive, avec la complicité d’un Macron qui ne jure que par les diktats de Bruxelles et les délires des Verts. Ajoutons que le monde paysan ne pèse plus rien sur le plan électoral, ce qui explique le désintérêt du pouvoir.
En 14-18 ce sont ces paysans qui ont défendu chèrement leurs terres. Ils représentaient au bas mot 80 % de la population. Ils ne sont plus que 2 %, travaillant dur sur les 400 000 exploitations restantes.
Cette révolte paysanne n’est pas la première, mais elle rappelle combien cette corporation qui nous nourrit fait dorénavant partie des damnés de la terre, emportés dans le tourbillon du libéralisme débridé et victimes désignées des ayatollahs du réchauffement climatique.
Aucune autre corporation ne paie le prix exorbitant de deux suicides chaque jour, frappant des exploitants désespérés qui ne voient plus d’intérêt à la vie, tant ils sont broyés par le système dépourvu de toute humanité.
Et dans ce combat existentiel du monde paysan, on apprend qu’une famille a été victime d’un chauffard sous OQTF. Encore une malheureuse famille endeuillée parce que Darmanin n’expulse pas les clandestins, parce que la France expulse trois fois moins que l’Allemagne, parce que Macron laisse sciemment couler le pays. Alexandra Sonac, une éleveuse de l’Ariège, et sa fille, sont donc décédées à cause d’un État défaillant, alors qu’elles menaient un juste combat pour ne pas mourir. C’est désespérant.
On imagine mal le rythme de travail épuisant d’un paysan, les contraintes innombrables.
70 à 80 heures de travail par semaine sont fréquents. Chez les éleveurs, les vacances sont quasi inexistantes, à moins de pouvoir se faire remplacer pour nourrir les bêtes.
Non seulement nos agriculteurs sont soumis aux aléas climatiques, aux vols, aux épidémies qui ravagent les cheptels, aux règles sanitaires et aux abattages intempestifs qui les privent de revenus, aux mises en jachères obligatoires, mais ils subissent de plein fouet le choc de la mondialisation et des diktats bruxellois.
L’UE a détruit leur compétitivité face à des pays qui ne respectent rien et n’ont pas de charges sociales. Que peut un éleveur de volailles contre les poulets ukrainiens qui ne paient plus de droits de douane ?
Pour planter une haie et l’entretenir, pour curer un fossé, pour protéger les abeilles ou la nidification, il y a des règles drastiques qui n’encouragent pas les paysans à s’investir dans ces tâches annexes. Mais enfreindre la loi vous mène au tribunal avec amendes à la clé.
Voici les chiffres clés sur notre agriculture en 2023 :
– 390 000 exploitations agricoles
En France, le nombre d’exploitations agricoles a baissé de 75 % en 50 ans.
– 759 000 emplois
La part des agriculteurs sur le marché de l’emploi ne cesse de diminuer, passant de 7,1 % à 1,5 % des actifs en 40 ans. La superficie moyenne d’une exploitation agricole est aujourd’hui de 69 hectares, contre 55 hectares en 2010. En 1970, l’Hexagone comptait encore 1,6 million de fermes. Le secteur enregistre un âge moyen de 51,4 ans. Les femmes représentent 27 % de l’effectif total, et les moins de 40 ans 20 %.
– 55 heures de travail par semaine
Parallèlement à la baisse des effectifs, les agriculteurs français font face à des conditions de travail précaires. Un tiers des paysans survivent avec 350 euros par mois. Mais l’Etat dépense 50 000 euros par an pour un seul mineur isolé ! Il y en a 50 000 au bas mot.
– 62 % de la consommation d’eau douce
Avec 3,3 milliards de mètres cubes, le secteur agricole absorbe environ 62 % de la consommation nationale d’eau douce chaque année
– 83 % de la production d’énergie éolienne
Chaque année, le secteur agricole consomme environ 4,5 millions de tonnes équivalent pétrole. Cela représente près de 3 % du total à l’échelle nationale. La filière exploite 83 % de la production totale d’ énergie éolienne et 13 % du solaire photovoltaïque.
– 49 % du territoire affecté à l’agriculture
La Superficie agricole utilisée (SAU) représente 49 % du territoire français.
– 95,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires
L’an passé, la production agricole hors subventions a atteint 95,8 milliards d’euros en valeur. La production végétale a représenté 58,7 milliards d’euros, et la production animale 31,4 milliards d’euros. Ces chiffres signifient que la filière garde le monopole en termes de production au niveau européen. En effet, elle concentre plus de 17 % de la production totale du vieux continent.
– 60 483 exploitations bios
En 2022, la France comptait 60 483 fermes bios
– 79 % des agriculteurs utilisent Internet pour leurs activités
L’agriculture connectée gagne du terrain en France, avec 79 % des exploitations qui utilisent Internet. Près d’un agriculteur sur deux utilise un navigateur GPS pour faciliter les travaux dans les champs.
– 615 204 visiteurs au Salon de l’agriculture
La plus grande ferme de France fait toujours recette.
– La France reste la première puissance agricole d’Europe
– Mais en 20 ans, elle est passée du 2e au 5e rang mondial des exportations agricoles
– Notre agriculture génère encore un excédent commercial de 10 milliards
Mais en Europe, la colère se propage. Pays-Bas, Roumanie, Pologne, Allemagne, France…
À la veille des élections européennes, Bruxelles pourrait relâcher la pression.
Attendons de voir ce que le gouvernement Attal va nous sortir de son chapeau.
Jacques Guillemain
Source : Résistance Républicaine
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