Attentats de Trèbes et Carcassonne : 6 hommes en garde à vue, des perquisitions à Toulouse
Attentats de Trèbes et de Carcassonne
LE Super U de Trèbes où le colonel Beltrame a trouvé la mort./ Photo DDM archives, Nathalie Saint-Affre
Six personnes ont été placées mardi en garde à vue dans l’enquête sur les attentats commis en mars dernier à Trèbes et Carcassonne, dans l’Aude, et qui ont coûté la vie à quatre personnes, dont le gendarme Arnaud Beltrame. Ces gardes à vue ont été décidées sur commission rogatoire des juges d’instruction, selon cette source.
Plusieurs opérations ont été menées dans divers endroits de Trèbes, une ville très touchée par les inondations puisque six des treize victimes mortes noyées lundi soir dans la crue de l’Aude y ont péri.
Des perquisitions et des auditions libres ont aussi été effectuées à Toulouse (Haute-Garonne). Selon une source policière, une centaine de policiers du Raid ont été mobilisés dès 6 heures du matin dans ces opérations. Au cours des perquisitions, plusieurs armes ont été saisies, « principalement des armes longues » précise une source.
Toulouse: un homme et une femme
placés en garde à vue
Selon des informations recueillies par « La Dépêche du Midi », un homme et une femme domiciliés à Toulouse ont été placés en garde à vue ce mardi matin. Ces deux personnes qui n’ont a priori aucun lien ont été identifiées après l’analyse du matériel informatique du terroriste Radouane Lakdim. Les deux suspects auraient entretenu une correspondance, via internet, avec le terroriste.
Ces interpellations « visent des personnes qui se situent dans l’entourage de Redouane Lakdim », le terroriste tué par le GIGN au terme de la prise d’otage, indique une source proche du dossier. « Il s’agit de gens qui sont soupçonnés de lui avoir apporté une aide ou un soutien logistique, en lui fournissant des armes ou des téléphones. »
Selon nos informations, les suspects sont six hommes aux profils différents: certains étaient déjà connus pour leur activisme dans le milieu de l’islam radical. D’autres relèvent plutôt du droit commun. « Il s’agit principalement de boucler cette enquête en faisant le tour des supports qu’a pu avoir Lakdim. A priori, l’enquête ne devrait pas mettre en cause des complicités actives dans la commission des attaques terroristes » indique une autre source judiciaire.
6 mois après les attentats
Le 23 mars, un assaillant jihadiste, Radouane Lakdim, 25 ans, avait volé une voiture à Carcassonne dont il avait abattu le passager et blessé le conducteur par balle.
Il avait ensuite tiré sur des policiers devant leur caserne, avant d’entrer dans un supermarché Super U à Trèbes où il avait tué un boucher, un client ainsi que le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, qui s’était livré comme otage à la place d’une femme. Le jihadiste avait été abattu par le GIGN. L’attaque avait été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).
Fin mars, la compagne de Radouane Lakdim, Marine P., une jeune convertie à l’islam, a été mise en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle » et placée en détention provisoire. Le procureur de Paris François Molins avait à l’époque affirmé que « sans antécédent judiciaire », la jeune fille convertie à âge de 16 ans présentait « tous les signes d’une radicalisation ».
Lors de son interpellation, elle avait crié « Allah Akbar (Dieu est le plus grand, Ndlr) » et avait posté sur internet, le matin des attentats, une sourate promettant « l’enfer » aux « mécréants », selon le procureur.
Comme Radouane Lakdim, 25 ans, petit délinquant radicalisé de Carcassonne, Marine P. était fichée « S » – c’est-à-dire susceptible de constituer un risque pour la « sûreté de l’État » – en raison de sa « fréquentation des milieux islamistes radicaux », selon une source proche de l’enquête.
Source : La Dépêche
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