Atteintes à l’environnement : Gérald Darmanin promet «3000 postes de gendarmes verts»
Basé en région parisienne, les effectifs de l’Office de lutte contre les atteintes à l’environnement sont montés en puissance avec la création de neuf antennes régionales depuis 2020.
Par Le Parisien avec AFP
Le 21 août 2022 à 00h29, modifié le 21 août 2022 à 06h56
Gérald Darmanin annonce vouloir lancer « 3.000 postes de gendarmes verts » afin d’ »améliorer le travail d’enquête judiciaire » dans les affaires d’atteintes à l’environnement, dans un entretien au Journal du dimanche mis en ligne samedi.
« L’objectif est que, dans chaque brigade de gendarmerie, il y ait des gendarmes formés aux atteintes à l’écologie. Ce sera une révolution », assure le ministre de l’Intérieur au JDD. La lutte contre les atteintes à l’environnement est menée en France depuis 2004 par l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement (Oclaesp).
Des missions de lutte contre les pollutions et le bioterrorisme
Cet office, dirigé par un général de gendarmerie, lutte contre une multitude de trafics (médicaments, déchets, espèces protégées…) mais aussi contre le dopage dans le sport, les pollutions physiques, les scandales alimentaires ou le bioterrorisme.
Basé en région parisienne, les effectifs de l’Oclaesp sont montés en puissance avec la création de neuf antennes régionales depuis 2020 : Bordeaux, Guyane, Lyon, Marseille, Rennes, La Réunion, Papeete et Valenciennes.
Source : Le Parisien
Pour faire suite à la déclaration de Darmanin sur les « 3000 postes de gendarmes verts »
Voici le témoignage d’un « gendarme vert » ayant pris sa retraite anticipée, car la Gendarmerie avait trop changé et il ne retrouvait plus les valeurs pour lesquelles il s’était engagé.
Voilà 9 ans, que je suis en retraite après 21 ans de service au sein de la gendarmerie et je n’ai aucun regret.
J’ai décidé de réagir suite à l’annonce de Darmanin sur les « gendarmes verts », car cela illustre bien les mensonges dont il nous « abreuve »
Les « gendarmes verts » existent depuis plus de 20 ans
Moi-même, j’ai été formé en 2002
Cette technicité s’appelait alors « Formateur Relais Enquêteur Environnement » (FREE)
Cette formation s’effectuait en 2 phases :
✓ 3 semaines au Centre National de Formation à la Police Judiciaire (CNFPJ)
✓ 3 semaines auprès du Groupe de défense NRBC (Nucléaire Radiologique Biologique Chimique) de l’Armée de Terre
Puis l’aspect Santé Publique, ayant été ajouté du fait de la création de l’OCLAESP (Office Central de Lutte contre les Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique), j’ai à nouveau effectué une formation de 3 semaines au CNFPJ. Dont une semaine avec la C2NRBC (Cellule Nationale NRBC) qui est rattachée au GIGN
Après cette dernière formation, je n’étais plus FREE mais RAESP (Référent Atteintes à l’Environnement et à la Santé Publique)
A savoir que les gendarmes affectés à l’OCLAESP ayant effectué la même formation avaient l’appellation EAESP
Mais « on ne mélange pas les torchons et les serviettes », les EAESP étaient plus proches du « bon Dieu » , que ceux qui se trouvaient (comme moi) en brigades départementales
Hormis, ceux qui étaient affectés à l’OCLAESP (une 40aine de gendarmes à l’époque, situé à Arcueil) qui pouvaient à temps complet travailler, effectuer des enquêtes environnement/santé publique, nous les « gueux » nous trouvant en campagne au plus proche des atteintes à l’environnement, nous devions faire les enquêtes environnement en plus de notre travail de brigade (vols, violences, agressions, accidents, homicide etc etc)
Pour ma part, nous étions 3 RAESP sur le département et nous passions notre temps à nous « battre » pour avoir du temps dédié à ce type d’enquêtes qui sont chronophages.
Au contraire, la hiérarchie nous mettait des « bâtons dans les roues », car une « interpellation de pollueur » (par exemple) n’avait pas autant de valeur dans les stats qu’un PV mis sur le bord de la route pour un « non port de ceinture » (par exemple)
Des exemples, je pourrais vous en donner d’autres, mais cela prendrait trop de temps
Tout ceci, pour vous dire qu’il ne s’agit que d’un coup de comm, un effet d’annonce.
Au lieu de dire qu’il va y avoir « 3000 postes de gendarmes verts », il ferait mieux de laisser les RAESP déjà en place faire leurs enquêtes comme elles devraient l’être.
Qu’il y ait des « 3000 gendarmes verts» en plus, ne changera rien puisqu’ils devront toujours faire le travail de brigade en priorité
Et autre chose aussi, il faudrait que les magistrats appliquent les textes existants de la législation environnementale, et pour cela ils devraient être formés comme il se doit à cette législation
Pour l’avoir pratiqué, c’était moi, simple OPJ, qui ait dû dire à plusieurs reprises aux magistrats ce qu’ils devaient faire, quels textes de loi ils devaient appliquer.
Signé un « gendarme vert » en retraite
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