Association d’aide aux démunis, Equalis finance des dépenses somptuaires avec l’argent des contribuables

Un scandale chasse l’autre : Equalis, association chargée de venir en aide aux plus démunis, est à nouveau au cœur d’une polémique après un séminaire dispendieux offert à son état-major.

Rebelote : Equalis, une association alimentée avec des fonds publics pour venir en aide aux SDF et aux migrants, est à nouveau pointée du doigt.

En cause, l’organisation d’un séminaire de 3 jours dispendieux, réservé à quelques cadres. Il a coûté plus de 12 000 euros à l’association.

Y étaient conviés les 11 membres du comité exécutif d’Equalis. Cette rencontre au sommet s’est déroulée à l’hôtel Pullman de Bordeaux Lac. Un établissement situé près d’une réserve écologique, aux portes des vignobles, et du casino théâtre Barrière.

Une main sur le cœur et l’autre sur le carnet de chèques.

Ce qui frappe, c’est la démesure entre le train de vie des cadres dirigeants de cette association employant près de 900 personnes et sa mission de base : venir au secours des nécessiteux, par exemple via le « 115 », le numéro d’urgence sociale dont elle assure la gestion.

Equalis : une association multi-subventionnée

Parmi les principaux donateurs d’Equalis (voir page 26 du document), figurent :

la Direction régionale interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS) ; les Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS), les Directions départementales de l’emploi, du travail et des solidarités (DDETS) ; et les Agences régionales de santé.

Sans oublier le saupoudrage financier de régions et de départements, d’intercommunalités et de communes.

Quelques mécènes privés dont Carrefour et Auchan, complètent la donne.

Pour se justifier, la Direction explique ne pas avoir pu annuler ou modifier ce voyage en raison d’arrhes versées il y a 2 ans et reconnaît que d’autres choix de prestations d’hôtel aurait été choisis si le séminaire avait été organisé cette année.

Cette facture passe d’autant plus mal que l’association est en difficultés financière.

Selon Le Parisien, elle est confrontée à un déficit d’au moins un million d’euros et s’apprêterait à supprimer plusieurs de ses 70 antennes départementales, ce que la direction conteste.

Selon la CGT, les raisons du naufrage d’Equalis sont dus à plusieurs facteurs, dont une organisation digne d’une multinationale, des primes extravagantes, des hauts salaires « supra-conventionnels » et des avantages excessifs en tout genre.

Il est vrai que ces avantages sont une spécialité d’Equalis.

Equalis : un premier scandale en 2021

Voici un peu plus d’un an, l’association a été au centre d’un scandale dévoilé par Le Canard enchaîné.

L’hebdomadaire révélait alors que Arthur Anane, le directeur l’association, s’était octroyé un salaire de 12 000 euros net /mois ainsi que certains avantages comme la mise à disposition d’un véhicule de fonction haut de gamme, une Audi Q7 de 456 chevaux (valeur alors estimée à 90 000 euros).

Pour faire bonne mesure, Equalis payait également une partie du loyer et des frais de bouche de Arthur Anane, le tout avec l’argent des contribuables.

L’homme avait pourtant bonne presse : en 2020 il avait même été élu président de la branche Ile-de-France de la FAS, la Fédération des acteurs de la solidarité, qui regroupe des centaines d’associations luttant contre la grande exclusion !

Ces révélations ont poussé la préfecture Seine-et-Marne où est situé le siège de l’association à diligenter une inspection par les services de la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités.

Résultat : une liste de dysfonctionnements « conséquents » qui ont conduit à 19 injonctions et 21 recommandations.

Parmi les écarts relevés, Le Canard enchaîné cite 8 directeurs dont le salaire annuel dépasse 100 000 euros, des cartes bancaires prépayées (jusqu’à 5 000 euros pour l’ancien directeur), des achats injustifiés d’appareils électroménagers, des missions confiées à des cabinets de conseil retenus sans mise en concurrence, en fonction «d’intérêts particuliers» et à la limite du conflit d’intérêt, etc.

Bref, la grande bidouille que nous dénoncions déjà dans Le Livre noir  des gaspillages 2022.

Certains faits seraient susceptibles de conduire à une action judiciaire à l’encontre de différents dirigeants d’Equalis.

Source : Tous contribuables

Lire également :

La Parisien – Affaire Equalis : l’association aux dépenses astronomiques se pensait-elle au-dessus des lois ?

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