Appels à la grève, refus des contrôles… Ces professions qui s’opposent au passe sanitaire
Alors que le Conseil constitutionnel rendra son avis ce jeudi, des professionnels continuent leur fronde contre l’extension du passe sanitaire et l’obligation vaccinale.
Ce jeudi, les yeux seront rivés vers le Conseil constitutionnel. « Équilibré » pour l’exécutif, « disproportionné » pour ses adversaires : le projet de loi visant à contrer la flambée de l’épidémie de Covid-19 attend le verdict des Sages de la rue de Montpensier. Déjà appliquée dans les lieux culturels et de loisirs depuis le 21 juillet, une extension du passe sanitaire y est prévue pour le 9 août. Certains professionnels organisent déjà la fronde contre le précieux sésame et contre l’obligation vaccinale. S’ils espèrent que le Conseil constitutionnel retoquera ces points qui font débat, plusieurs secteurs cherchent à maintenir la pression sur le gouvernement.
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Directement concernés par les nouvelles mesures sanitaires, les professionnels des secteurs de la santé, du médico-social et du social s’organisent. Les syndicats Sud et CGT ont appelé les personnels à une grève nationale contre l’obligation vaccinale – qui entre en vigueur dès le 15 septembre pour l’ensemble des professionnels et bénévoles en contact avec des publics fragiles – et le passe sanitaire. La contestation se divise en deux temps : la mobilisation a commencé mercredi pour le premier et s’organisera à partir de lundi pour le deuxième. » Nous déposons un préavis de grève illimité à partir du 9 août et appelons les syndicats CGT à s’organiser et à se mobiliser sur leurs territoires », a indiqué la fédération dans un communiqué invitant « toutes les organisations syndicales à l’unité la plus large possible ».
Soignants et pompiers contre l’obligation vaccinale
« Nous ne sommes pas contre la vaccination, mais cela doit rester un choix libre », expliquait, lundi au FigaroJean-Marc Devauchelle, secrétaire général de la fédération Sud Santé Sociaux. Cet appel est notamment motivé par l’opposition de la CGT « au passe sanitaire, à l’obligation vaccinale et aux sanctions salariales ». Le syndicat exige également la levée des brevets des vaccins Covid-19 et « des moyens humains et matériels à hauteur des besoins de la population ». Outre cet appel national, des préavis de grève locaux ont été déposés pour ce jeudi dans les Alpes-Maritimes, à l’hôpital Nord Franche-Comté, au Centre hospitalier Louis Jaillon, à Saint-Claude (Jura), et au centre hospitalier Jura-Sud, à Lons-le-Saunier.
« On lance une grève illimitée à partir de ce soir, et on espère être suivi par 10 à 15% des soignants de l’hôpital, mais aussi par d’autres hôpitaux de la région », explique ainsi au Figaro le secrétaire CGT du centre hospitalier Jura-Sud. A Lyon, une grève illimitée a débuté depuis le 29 juillet et la CGT du centre hospitalier de Bastia a appelé à la grève depuis le 30 juillet. « Lors de la 1ère vague, nous étions des héros. Maintenant, nous sommes devenus des pestiférés. (…) Cela remet en cause des vocations », tançait, le 29 juillet, Chaïbia Khaif-Janssen, secrétaire de la section Sud d’HEH à Lyon, au micro de France 3. De son côté, la fédération Sud Santé Sociaux a déposé un préavis de grève nationale à compter de mercredi 4 août.
Même état d’esprit chez l’un des principaux syndicats de pompiers professionnels français. La FA SPP-PATS, a annoncé mercredi avoir déposé un préavis de grève nationale illimitée à partir de lundi, pour protester contre l’obligation vaccinale des pompiers. « Le projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire, qui prévoit notamment et sous peine de sanctions, l’obligation vaccinale pour les sapeurs-pompiers, porte atteinte à la Constitution », s’indigne le syndicat, qui espère que cette mesure sera censurée par le Conseil constitutionnel. Et si jamais les Sages valident les dispositions controversées du texte ? « On verra (jeudi) quels seront les propos du Conseil constitutionnel et le bureau décidera des suites à donner », répond André Goretti, porte-parole du syndicat.
Ces restaurateurs qui refusent de « jouer le rôle de la police sanitaire »
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Dans le secteur de la restauration, les professionnels ne décolèrent pas face au passe sanitaire. En Bretagne, une cinquantaine de cafetiers et restaurateurs ont par exemple annoncé leur opposition à la mesure, alors que les représentants du secteur – l’Umih et le GNI – n’ont pas lancé d’appel national à la mobilisation. Les contestataires expliquent refuser « de jouer le rôle de police sanitaire » dans leur établissement. « Nous sommes des lieux ouverts à toutes et tous sans distinction (…). L’accueil sans condition, l’entraide et l’échange sont des notions fondamentales, inscrites dans notre socle de valeurs », ont-ils annoncé dans un communiqué publié mardi sur leur page Facebook. « Nous refusons de jouer le rôle de police sanitaire et ainsi de contrôler, de trier et de séparer les usagers de nos lieux », ont-ils ajouté.
Source : L’Express
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