Anne Hidalgo : « Le préfet de police ne veut pas coopérer avec la mairie de Paris »
Didier Lallement, préfet de police de Paris, et Anne Hidalgo, maire de Paris, en juillet 2019. (AURÉLIEN MORISSARD/IP3/MAXPPP)
Dans une interview à « l’Obs », la maire de Paris, candidate à sa réélection en mars, s’en prend à la gestion de l’ordre par le préfet Didier Lallement.
Dans une interview accordée à « l’Obs », la maire de Paris Anne Hidalgo dévoile les contours de la police municipale qu’elle entend créer si elle est réélue lors des élections de mars.
Une police municipale qu’elle avait toujours refusé de mettre en place jusqu’à récemment, mais qu’elle estime désormais indispensable pour répondre à l’explosion de la délinquance dans la capitale, dont les raisons sont, d’après elle, multiples :
« Il y a d’abord un problème d’effectifs : on ne voit plus de policiers sur la voie publique ! La Cour des Comptes a fait l’an passé le décompte précis : en 2018, on comptait 273 policiers présents à l’instant T dans les rues de Paris, contre 439 en 2014, soit une baisse de 38 % en quatre ans. Nous avons une autre difficulté : une partie des effectifs sont aujourd’hui mobilisés pour le maintien de l’ordre public. Enfin, l’attitude de l’actuel préfet de police complique les choses… »
Nommé préfet de police de Paris en mars 2019, Didier Lallement fait régulièrement parler de lui pour sa gestion musclée des manifestations dans la capitale, des cortèges de « gilets jaunes » aux défilés contre la réforme des retraites. La maire de Paris assure qu’il est très difficile de travailler avec lui :
« Il considère qu’il n’a pas à coopérer avec la mairie de Paris ! Ce n’était absolument pas le cas de tous ses prédécesseurs, avec qui le dialogue était toujours possible. Là, cette situation est préoccupante pour le respect des institutions. »
Une situation qui symbolise, selon Anne Hidalgo, la manière de gouverner de l’exécutif macroniste :
« Il y a dans notre pays un déficit de dialogue extrêmement préjudiciable. Les grands mouvements sociaux doivent d’abord se régler par des voies politiques et non par le maintien de l’ordre. Un Etat de droit nécessite une police qui puisse faire respecter la loi, mais aussi que cela se fasse dans le strict respect républicain. »
Source : L’Obs
Laisser un commentaire