Allocution de Macron post-législatives : huit minutes, douche froide comprise

« Allocution de Macron post-législatives » le compte rendu assez étonnant d’un média « Mainstream » comme Marianne… Certains médias sentent le vent tourner ??? Macron aurait-il perdu la partie pour que chacun retire ses billes en douceur ?

A chacun de se faire sa propre opinion après une lecture attentive, le titre en lui même laissant prévoir ce qui va suivre…

En fin d’article et en conclusion : « C’est sans doute la première fois qu’un président réélu se renie à ce point. C’est tout à son honneur. » Faut-il le lire au premier ou au second degré ??? A vos commentaires….

Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée le 22 juin.
PHOTOPQR/L’EST REPUBLICAIN/MAXPP

Par Samuel Piquet

Publié le 23/06/2022 à 12:30

Après l’échec des législatives, le président de la République avait annoncé qu’il prendrait la parole. L’heure était grave, on allait voir ce qu’on allait voir. On n’a pas été déçu.

Il est 20 heures lorsqu’Emmanuel Macron débute son allocution. La mine est grave, le ton solennel et la condescendance reléguée dans les poubelles qu’a vidées récemment Richard Ferrand. On sent que l’on va assister à un évènement historique dans la lignée du discours du général de Gaulle à Alger ou de Valérie Pécresse au Zénith. D’emblée, le chef de l’État admet humblement : « Je ne peux pas davantage ignorer les fractures, les divisions profondes qui traversent notre pays. » Tout est dans le « davantage ». Il ajoute que les voix de dimanche dernier « expriment des inquiétudes, le sentiment d’avoir des vies bloquées, pas de perspectives dans nombre de nos quartiers populaires comme dans nos villages ». Heureusement que, à l’instar du « sentiment » d’insécurité ou du « sentiment » que le gouvernement se fout de notre gueule, il ne s’agit que d’une impression.

Le chef de l’État reconnaît ensuite qu’« aucune force politique ne peut aujourd’hui faire les lois seules. » Le téléspectateur est alors pris d’un doute : est-ce à dire qu’on va désormais se soucier du peuple ? L’angoisse va croissante lorsque le chef de l’État renchérit : « Nous devons apprendre à gouverner et légiférer différemment. » Mais très vite, on est rassuré par le fait que les éléments de langage, eux, sont toujours les mêmes : « bâtir des compromis nouveaux dans le dialogue, l’écoute, le respect. »

Bienvenue aux traîtres

Emmanuel Macron explique ensuite que « la plupart des dirigeants qu’[il a] reçus ont exclu l’hypothèse d’un gouvernement d’union nationale. » Étonnant, ce manque de confiance quand on voit ce qu’a fait le gouvernement au cours du dernier quinquennat. Le président ajoute aussitôt que cette option « n’est à [ses] yeux pas justifiée à ce jour ». Traduction : « Tout le monde a dit non, donc je suis obligé de faire comme si je n’y avais jamais vraiment pensé. »

On croit l’espace d’un instant qu’il va démissionner lorsqu’il annonce vouloir « sortir des querelles et des postures politiciennes ». Mais, surprise, il appelle finalement au « dépassement politique », qualifiant même celui-ci de « nécessité ». Autrement dit : tous ceux qui veulent trahir sont les bienvenus. D’ailleurs, il confirme que « beaucoup ont fait part de leur disponibilité ». C’est fou comme, en fonction du contexte, les « agendas » peuvent tout à coup se libérer.

Parce que c’est son projet

Mais attention, « il revient aux groupes politiques de dire jusqu’où ils sont prêts à aller. » Les possibles alliés sont prévenus, hors de question de « perdre la cohérence du projet (…) choisi en avril dernier ». Pas enterrée, la réforme des retraites ? Le président évoque toutefois de possibles changements dans sa politique. Il promet notamment des efforts pour « notre école et notre santé qu’il faut refonder, sur lesquels nous devons réinvestir ». Investir suffira amplement. Il annonce également « un projet de sécurité et de justice ». En espérant que ce ne soit pas celui du Stade de France.

Malgré les difficultés actuelles, le président reste serein : « J’ai confiance dans l’esprit de responsabilité de tous. » Sauf les Gaulois réfractaires, ceux qui ne sont rien, les anti-passe et bien sûr les non-vaccinés. Puis d’ajouter : « J’ai confiance parce qu’ensemble nous avons traversé tant de crises. » Il aurait pu préciser : « Surtout celles que nous avons cultivées nous-mêmes. »

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Pour nous préparer au bouquet final, Emmanuel Macron nous met d’abord en appétit avec un feu d’artifice de mots creux : « mesures d’urgence », « pouvoir d’achat », « plein emploi », « choix forts », « réformes ambitieuses », « plus de richesses »… Puis vient la phrase qui restera dans les annales : « Je sais que tous ensemble nous trouverons le chemin de la réussite collective. » Dommage simplement qu’il n’ait pas osé : « N’hésitez pas à vous inscrire sur ma page Facebook à l’événement “Trouver en soi le chemin et l’énergie vers le ressourcement individuel pour un ruissellement synergique et l’ouverture des chakras européens”. »

Puis le chef de l’État de conclure : « Je n’aurai qu’une boussole : que nous avancions au service de l’intérêt général. » C’est sans doute la première fois qu’un président réélu se renie à ce point. C’est tout à son honneur.

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