Les enquêteurs ont retrouvé dans la voiture du suspect des munitions et des chargeurs, selon la presse locale, ajoutant que ce dernier était muni d’un permis de chasse. Le parquet fédéral anti-terroriste allemand s’est saisi de l’enquête et dispose « d’éléments à l’appui d’une motivation xénophobe ». La piste du terrorisme d’extrême droite a rapidement été privilégiée, compte tenu du profil de l’auteur présumé de cette fusillade. Les militants d’extrême droite se mobilisent depuis plusieurs mois en raison d’une nouvelle immigration venue de Syrie ou du Kurdistan et des actes de terrorismes islamiques qui ont touché l’Europe et l’Allemagne ces dernières années notamment une attaque dans le cœur de Berlin en décembre 2016 qui avait fait 12 victimes. L’arme de l’assaillant a été retrouvée par les enquêteurs.
Tobias R., citoyen allemand de 43 ans, est le tireur présumé. Son corps a été retrouvé à environ deux kilomètres dans son appartement du quartier de Kesselstadt où des coups de feu ont été entendus. Le corps de la mère du suspect a également été découvert aux côtés de celui de son fils. Selon les informations de Bild, l’agresseur présumé a laissé une lettre de confession, un « manifeste de 24 pages », et une vidéo de près d’une heure.
Dans la lettre, Tobias R. parle, entre autres, de sa « haine des étrangers et des non-blancs » et de la nécessité de détruire certains peuples dont l’expulsion d’Allemagne ne peut plus être réalisée. Il appelle aussi à l’extermination de plusieurs pays en Afrique du Nord, au Proche-Orient et en Asie centrale en usant de termes explicitement eugénistes, affirmant que la science prouve que certaines races sont supérieures. Il assure aussi que l’Allemage est contrôlée par les services secrets. Tobias R. se décrit comme un « incel », un célibataire involontaire, confessant n’avoir jamais eu de relation avec une femme.
« Le racisme est un poison, la haine est un poison. Et ce poison existe dans notre société, depuis les actes de la NSU jusqu’au meurtre de Walter Lübcke et aux assassinats de Halle », a déclaré jeudi midi La chancelière allemande Angela Merkel. Un peu plus tôt, le président allemand Frank-Walter Steinmeier s’était dit « du côté de toutes les personnes menacées par la haine raciste », exprimant son horreur face à la « violence terroriste à Hanau ».
Dans la matinée, Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement fédéral allemand, a apporté son soutien aux familles des victimes : « Nos pensées accompagnent ce matin les personnes qui sont touchées par le crime horrible qui a été commis à Hanau. Nous exprimons notre profonde sympathie aux familles qui ont perdu l’un des leurs. Nous espérons que les blessés se rétabliront bientôt ».
L’association Ditib, principale organisation de la communauté turque musulmane d’Allemagne, a parlé dans un communiqué de « jour noir dans l’histoire de l’Allemagne » et réclamé plus de protection pour ses fidèles qui ne « se sentent plus en sécurité ».
L’école et les garderies sont restées fermées aujourd’hui à Hanau. Une commémoration sur la place du marché de la ville doit avoir lieu ce jeudi à 18 heures. Un livre de condoléances a également été mis à disposition du public.
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